Texte original | Traduction | |
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[PREMIÈRE COLONNE] [...] et 'a(n)u(m)' q(uod) e(st) sursu(m) ; v(e)l d(icitur) a 'cipro' q(uod) d(icitur) mesticia v(el) h(er)editas : ip(s)e en(im) h(ab)uit s(upe)rna(m) mixt(ur)am gr(aci)e (et) vi(r)tutu(m), mesticia(m) p(e)cc(at)or(um), h(er)editate[m] celestiu(m) gaudior(um). [Rubrique :] De Sancto Cornelio. Corneli(us) papa successor s(an)c(t)i Fabia- -ni a D(e)cio Cesare c(um) suis cl(er)icis i(n) exilio relegat(us), i(b)i(que) a s(an)c(t)o Cip(r)iano Carthagine(n)si ep(iscop)o l(itte)ras (con)fortat(i)o- -nis accep(i)t. Ta(n)de(m) de exilio reductus D(e)cio p(re)se(n)tat(ur), et du(m) i(m)mobil(is) p(er)man(er)- -et, j(us)sit eu(m) D(e)ci(us) plu(m)batis cedi. P(re)- -cep(it)q(ue) ut ad te(m)plu(m) Martis duc(er)et(ur) ut i(b)i au(t) sac(r)ificaret au(t) se(n)te(n)cia(m) ca- -pitale(m) s(u)biret. Cu(m) (er)go illuc duc(er)et(ur), miles q(u)ida(m) rogavit eu(m) ut ad domu(m) sua(m) div(er)t(er)et (et) p(ro) uxore sua Salu- -stia, q(ue) p(er) Ve a(n)nos p(ar)alitica jacu(er)at, oraret. Q(u)e c(um) ad ej(us) or(ati)one(m) sanata e(ss)et, XXti Ius milites c(um) ip(s)a (et) d(omi)no su- -o c(re)did(e)r(un)t. Q(u)i o(mne)s, jube(n)te D(e)cio, ad te(m)- plu(m) Martis d(e)ducti (et) i(n) i(llu)d expue(n)- -tes, c(um) s(an)c(t)o Cornelio martiriszati s(un)t. Pass(us) e(st) a(utem) ci(r)ca annos Do(min)i CCLIII. Cip(r)ian(us) a(utem) Carthagine(n)cis ep(iscopu)s i(n) ea- -de(m) civitate Parcheno p(rocon)suli p(re)- se(n)tat(ur). Q(u)i c(um) a fid(e) nullaten(us) mu- -tari poss(et), i(n) exilium mit[t]it(ur). I(b)id(em)q(ue) revocat(us) a Gele(n)sio p(rocon)sule, q(u)i P(ar)- -geno success(er)at, s(e)n(tent)iam capitale(m) accep(it). Q(u)a s(e)n(tenc)ia lata, dix(it) Cip(r)ian(us) : Deo gr(ati)as. Cu(mque) ad luc(um) c(um) spic(u)lato- -re ve(n)iss(et), p(re)cep(it) suis ut eidem spi- -c(u)latori p(ro) m(er)ced(e) XXV aureos da- -re(n)t. Accipie(n)s(que) l(i)nteum, manu sua [SECONDE COLONNE] occ(u)los texit, et s(i)c corona(m) suscep(i)t, ci(r)ca a(n)nu(m) Do(min)i CCLVI. [Rubrique :] De sancta Eufemia. Eufe(m)ia ab 'hu', q(uod) e(st) bonu(m), (et) 'femina', quasi bona fe(m)i(n)a, i(dest) util(is), honesta et d(e)l(e)ctabil(is), q(uia) h(oc) triplici m(od)o d(icitu)r bonu(m). Fu(i)t (e)ni(m) util(is) aliis p(er) (con)v(er)sat(i)one(m), honesta s(cilicet) p(er) mor(um) (com)po(sitione)m, d(e)l(e)ctabil(is) D(e)o p(er) celeste(m) (con)te(m)plat(i)one(m). V(e)l Eufe(m)ia d(icitu)r q(u)a(s)i 'eufonia', q(uod) e(st) suavis sonoritas. Suavis a(utem) son(us) fit t(r)ib(us) modis, s(cilicet) vo- -ce ut i(n) ca(n)tu, pulsu ut i(n) cythara, f- -latu ut i(n) organo. Sic b(eat)a Eufe(m)ia fec(it) D(e)o dulce(m) sonu(m) c(um) voce p(re)dica- -t(i)o(n)is, c(um) pulsu bone op(er)at(i)o(n)is (et) cu(m) flatu d(e)vot(i)o(n)is. D(e) s(an)c(t)a Eufe(m)ia. [Rubrique :] D(e) s(an)c(t)a Eufe(m)ia Eufe(m)ia, filia senatoris, vide(n)s C(hrist)i- -anos t(em)p(o)r(e) Dyocletiani ta(m) div(er)- -sis suppliciis laniari, ad judice(m) p(ro)- -p(er)av(i)t (et), Ch(ristu)m publice confite(n)s, ex(empl)o sue (con)sta(n)cie viror(um) a(n)i(m)os (con)fort[a]bat. Cu(m) ig(itur) judex Ch(rist)ianos successive occid(e)ret, alios p(re)se(n)tes e(ss)e jubeb- -at, ut salte(m) t(er)[r]iti i(m)molare(n)t, du(m) ci(rcum)- -sta(n)tes ta(m) c(r)ud(e)lit(er) la(n)iari vid(e)re(n)t. Cu(m) a(utem) cora(m) Eufe(m)ia s(an)c(t)os c(r)ud(e)lit(er) de- -tru(n)caret, ip(s)a, eor(um) (con)sta(n)cia(m) a(m)pli(us) p(ro)- -vocata, i(n)juriam se pati a judice clamabat. T(un)c judex gavis(us) e(st), pu- -ta(n)s ea(m) velle sac(r)ificiis (con)se(n)tire. U(n)- -d(e) c(um) ab ea q(u)a(m) i(n)juria(m) fac(er)et req(u)isi- -ss(et), illa ait : "Cu(m) si(m) g(e)n(er)e nobil(is), c(ur) m(ih)i ignotos an(te)po(n)is et p(r)iores facis ad Ch(ristu)m p(er)ti(n)g(er)e (et) ad p(ro)missa gaudi- -a p(er)ve(n)ire ?" Cui judex : "Putabam te ad me(n)te(m) te redisse et gaude-[bam..."]. |
[PREMIÈRE COLONNE] [...] et ‘anum’, qui signifie en haut ; ou bien de ‘cipro’ qui signifie tristesse ou héritage : car il posséda un mélange suprême de grâce et de vertus, la tristesse pour le pêché, et l’héritage des joies célestes. [Rubrique :] Saint Corneille. Corneille, pape, succéda à saint Fabien. Decius César le relégua en exil avec ses clercs ; ce fut là que saint Cyprien, évêque de Carthage, lui adressa une lettre d’encouragement. Enfin, ramené de l’exil, il fut présenté à Decius ; et, comme il restait immobile, Decius le fit meurtrir avec des fouets garnis de plomb. Puis il ordonna de le conduire au temple de Mars pour y sacrifier ou y subir la peine capitale. Comme on l’y conduisait donc, un soldat le sollicita de se détourner pour aller à sa maison prier en faveur de sa femme Sallustia, qui gisait paralysée depuis cinq ans. Cette femme ayant été guérie par sa prière, vingt et un soldats avec elle et son mari se convertirent. Sur l’ordre de Decius, ils furent tous conduits au temple de Mars ; ayant craché sur celui-ci, ils furent martyrisés avec saint Corneille. Il pâtit vers l’an du Seigneur 253. Cyprien, évêque de Carthage, fut amené à Parchenus, proconsul en cette ville. Comme on ne pouvait le faire varier dans sa foi, il fut envoyé en exil. Il en fut rappelé par le proconsul Gelensius, successeur de Parchenus, et condamné à la peine capitale. La sentence prononcée, Cyprien dit : « Je rends grâces à Dieu. » Parvenu au lieu du supplice avec le bourreau, il commanda aux siens de donner au bourreau vingt-cinq pièces d’or pour son salaire. Et prenant un linge, de sa main... [SECONDE COLONNE] se couvrit les yeux, et reçut ainsi la couronne [du martyre], vers l’an du Seigneur 256. [Rubrique :] Sainte Euphémie. Euphémie, de ‘hu’, qui signifie bon, et ‘femme’, comme bonne femme, c’est-à -dire utile, honnête et agréable, car on appelle bonté ces trois qualités. Elle fut en effet utile aux autres par son commerce, honnête par l’heureuse disposition de ses mœurs, agréable à Dieu par la contemplation des choses du ciel. Ou bien Euphémie vient d’ ‘euphonie’, qui veut dire son plaisant. Un son plaisant se produit de trois manières : par la voix, comme dans le chant, l’action des mains, comme dans la cithare, ou le souffle, comme dans l’orgue. De même sainte Euphémie rendit des sons doux à Dieu avec la voix de sa prédication, avec l’action de ses bonnes œuvres et avec le souffle de sa dévotion. [Rubrique :] Sainte Euphémie. Euphémie, fille d’un sénateur, voyant les chrétiens, au temps de Dioclétien, subir tant de supplices divers, courut chez le juge et, confessant publiquement le Christ, par l’exemple de sa constance, elle animait les cœurs des hommes eux- mêmes. Or, quand le juge faisait massacrer les chrétiens successivement, il ordonnait que les autres fussent présents afin que la peur au moins les forçât à sacrifier, en voyant leurs compagnons déchirés si cruellement. Comme il faisait décapiter cruellement les saints devant Euphémie, celle-ci, qui ne cessait d’encourager leur constance, criait que le juge lui faisait affront. Alors le juge se réjouit, pensant qu’elle voulait consentir à sacrifier. Lui ayant donc demandé quelle injure il lui faisait, elle dit : « Puisque je suis de noble race, pourquoi me préfères-tu des inconnus et les fais-tu, les premiers, aller à Jésus-Christ et parvenir aux joies promises ? » Le juge lui répondit : « Je pensais que tu étais revenue au bon sens et je me réjouissais… [Adapté de la traduction de J.-B. M. Roze, Paris, 1900]. |