Introduction des cours Dossiers documentaires Bibliographies
1242, novembre. Acte comtal (Boulogne)
Notice   â€˘   Fac-similĂ© interactif   â€˘   Texte et traduction  â€˘  Commentaire diplomatique
  Dossier 32 image du dossier
Texte original Traduction
Univ(er)sis presentes litt(er)as inspect(ur)is,
M(athildis) comitissa Bolon(ie), in D(omi)no
sal(u)tem.

Notum facim(us) q(uo)d, cum k(arissi)mo
marito n(ost)ro Alfonso, filio illustris reg(is)
Portugalie, comit(i) Bolon(ie), viginti milia
librar(um) paris(iensium) (con)tulerim(us)
p(er)cipiend(a) in t(er)ra n(ost)ra post decessum
n(ost)r(u)m in t(er)minis assignatis, p(ro)ut in
litt(er)is sup(er) d(i)c(t)a donatione confectis
pleni(us) (con)tinet(ur),

et cu(m) testam(en)tum condiderim(us) de
centu(m) libratis t(er)re n(ost)re par(isiensium) (et)
de septe(m) mil(ibus) lib(rarum) par(isiensium)
si(mi)l(ite)r in t(er)ra n(ost)ra p(ost) decessum
n(ost)r(u)m p(er)cipiend(is) (et) k(arissi)mus n(ost)er
Gaucher(us) de Castell(ione) (et) Joha(n)na filia
n(ost)ra, uxor ejusd(em), h(er)edes n(ost)ri,
pred(i)c(t)am donat(i)o(n)em (et) d(i)c(tu)m
testam(en)tum benigne (con)cesseri(n)t (et) rata
h(ab)uerint ac (con)firmav(er)int,

nos in recompensat(i)o(n)em d(i)c(t)e
concessionis (et) (con)firmat(i)o(n)is pred(i)c(t)is
G(alchero) (et) ejus uxori firmit(er) (con)cedim(us)
(et) p(ro)mittim(us) bona fide q(uo)d decet(er)o
d(i)c(t)o A(lfonso), k(arissi)mo marito n(ost)ro, nec
de mobilib(us) n(ost)ris nec de t(er)ra n(ost)ra
pot(er)im(us) aliquid legare vel donare nec
r(ati)one alicuj(us )testam(en)ti ult(r)a su(m)mam
pred(i)c(t)am t(er)ram n(ost)ram decet(er)o
hon(er)abim(us) v(e)l obligabim(us).


Hoc aut(em), fide data in manu ven(er)abilis
pat(r)is R(oberti), D(e)i gr(ati)a Belvacen(sis)
ep(iscop)i, fidelit(er) observare p(ro)misim(us).

Nos aut(em) A(lfonsus), filius illustris reg(is)
Portug(alie), com(es) Bolon(ie), pred(i)c(t)am
obligat(i)o(n)em (et) (con)cessione(m) q(u)am de
licencia n(ost)ra fecit pred(i)c(t)a M(athildis),
k(arissi)ma uxor n(ost)ra, volum(us),
(con)cedim(us) ac ratam h(ab)em(us).

Ad cuj(us) rei (con)firmat(i)o(n)em (et) munime(n),
presens scriptum sigilli n(ost)ri (et) sigilli
pred(i)c(t)i A(lfonsi), mariti n(ost)ri, fecim(us)
roborari ; supplicam(us) insup(er) cu(m)
pred(i)c(t)o A(lfonso), k(arissi)mo marito n(ost)ro,
ven(erabili) p(at)ri R(oberto) Belvacen(si)
ep(iscop)o ut litt(er)as suas patentes, suo
sigillo signatas, sup(er) d(i)c(t)a obligat(i)o(n)e (et)
(con)cessione pred(i)c(t)is G(alchero) et ej(us) uxori
(con)cedat in testimoniu(m) (et) munime(n).
Act(um) P(ar)isi(us), anno D(omi)ni mill(esim)o
CC° quadragesimo s(e)c(un)do, m(en)se
novembr(is).
À tous ceux qui verront les présentes
lettres, M(ahaut) comtesse de Boulogne,
salut dans le Seigneur.

Nous faisons savoir que, comme nous
avons donné à notre très cher mari
Alphonse, fils de l'illustre roi de Portugal,
comte de Boulogne, vingt mille livres
parisis à percevoir en notre terre après
notre décès, aux termes fixés, ainsi qu'il est plus
pleinement contenu dans les lettres
faites sur ladite donation,

et que nous avons rédigé notre testament
[en y traitant] de cent livrées parisis de
terre et de sept mille livres parisis Ă 
percevoir semblablement [par Alphonse]
en notre terre après notre décès, et que
notre très cher Gaucher de Châtillon et
notre fille Jeanne, son épouse, nos héritiers,
ont avec bienveillance concédé, agréé et
confirmé la susdite donation et ledit
testament,

nous, en compensation de ladite concession
et confirmation, avons concédé et
promettons de bonne foi aux susdits
Gaucher et son Ă©pouse que nous ne
pourrons désormais plus léguer ou donner
audit Alphonse, notre très cher mari, quoi
que ce soit de nos biens meubles ou de
notre terre, et que nous ne chargerons ou
obligerons désormais plus notre susdite
terre en sus de la somme susdite pour un
quelconque don testamentaire.

Cela nous avons promis de l'observer
fidèlement, après avoir donné notre foi
entre les mains de vénérable père R(obert),
par la grâce de Dieu évêque de Beauvais.

Et nous Alphonse, fils de l'illustre roi de
Portugal, comte de Boulogne, nous
voulons, concédons et agréons la susdite
obligation et concession que la susdite
M(ahaut), notre très chère épouse, a fait avec notre accord.

En confirmation et protection de quoi, nous
avons fait valider le présent écrit de notre
sceau et du sceau du susdit Alphonse,
notre mari ; nous supplions en outre, avec
le susdit Alphonse notre très cher mari,
vénérable père R(obert) évêque de
Beauvais que sur ladite obligation et
concession il concède ses lettres patentes,
scellées de son sceau, aux susdits Gaucher
et à son épouse, en témoignage et
protection [du présent acte]. Fait à Paris,
l'an du Seigneur mille 200 quarante-deux,
au mois de novembre.

Soit en se limitant aux données factuelles :

M[ahaut], comtesse de Boulogne, promet à son gendre Gaucher de Châtillon et à sa fille Jeanne, épouse de celui-ci, de ne pas faire sur sa terre de nouveau don ou legs à son époux Alphonse, fils du roi de Portugal et comte de Boulogne, à qui elle a donné successivement vingt mille parisis à prendre aux termes fixés dans l'acte de don, et, dans son testament, cent livrées parisis de terre et sept mille livres parisis à prendre à son décès. Cet engagement, ratifié par Alphonse, solennisé par un serment entre les mains de l'évêque de Beauvais R[obert], sera en outre garanti aux héritiers par des lettres patentes du prélat.

Comme on le voit, de façon exceptionnelle, on a choisi ici de rapporter un trait mentionné dans la corroboration de l'acte, lui-même exceptionnel (l'annonce d'un autre acte, à côté de la traditionnelle annonce de sceau).