Texte original | Traduction | |
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Univ(er)sis presentes litt(er)as
inspect(ur)is, M(athildis) comitissa Bolon(ie), in D(omi)no sal(u)tem. Notum facim(us) q(uo)d, cum k(arissi)mo marito n(ost)ro Alfonso, filio illustris reg(is) Portugalie, comit(i) Bolon(ie), viginti milia librar(um) paris(iensium) (con)tulerim(us) p(er)cipiend(a) in t(er)ra n(ost)ra post decessum n(ost)r(u)m in t(er)minis assignatis, p(ro)ut in litt(er)is sup(er) d(i)c(t)a donatione confectis pleni(us) (con)tinet(ur), et cu(m) testam(en)tum condiderim(us) de centu(m) libratis t(er)re n(ost)re par(isiensium) (et) de septe(m) mil(ibus) lib(rarum) par(isiensium) si(mi)l(ite)r in t(er)ra n(ost)ra p(ost) decessum n(ost)r(u)m p(er)cipiend(is) (et) k(arissi)mus n(ost)er Gaucher(us) de Castell(ione) (et) Joha(n)na filia n(ost)ra, uxor ejusd(em), h(er)edes n(ost)ri, pred(i)c(t)am donat(i)o(n)em (et) d(i)c(tu)m testam(en)tum benigne (con)cesseri(n)t (et) rata h(ab)uerint ac (con)firmav(er)int, nos in recompensat(i)o(n)em d(i)c(t)e concessionis (et) (con)firmat(i)o(n)is pred(i)c(t)is G(alchero) (et) ejus uxori firmit(er) (con)cedim(us) (et) p(ro)mittim(us) bona fide q(uo)d decet(er)o d(i)c(t)o A(lfonso), k(arissi)mo marito n(ost)ro, nec de mobilib(us) n(ost)ris nec de t(er)ra n(ost)ra pot(er)im(us) aliquid legare vel donare nec r(ati)one alicuj(us )testam(en)ti ult(r)a su(m)mam pred(i)c(t)am t(er)ram n(ost)ram decet(er)o hon(er)abim(us) v(e)l obligabim(us). Hoc aut(em), fide data in manu ven(er)abilis pat(r)is R(oberti), D(e)i gr(ati)a Belvacen(sis) ep(iscop)i, fidelit(er) observare p(ro)misim(us). Nos aut(em) A(lfonsus), filius illustris reg(is) Portug(alie), com(es) Bolon(ie), pred(i)c(t)am obligat(i)o(n)em (et) (con)cessione(m) q(u)am de licencia n(ost)ra fecit pred(i)c(t)a M(athildis), k(arissi)ma uxor n(ost)ra, volum(us), (con)cedim(us) ac ratam h(ab)em(us). Ad cuj(us) rei (con)firmat(i)o(n)em (et) munime(n), presens scriptum sigilli n(ost)ri (et) sigilli pred(i)c(t)i A(lfonsi), mariti n(ost)ri, fecim(us) roborari ; supplicam(us) insup(er) cu(m) pred(i)c(t)o A(lfonso), k(arissi)mo marito n(ost)ro, ven(erabili) p(at)ri R(oberto) Belvacen(si) ep(iscop)o ut litt(er)as suas patentes, suo sigillo signatas, sup(er) d(i)c(t)a obligat(i)o(n)e (et) (con)cessione pred(i)c(t)is G(alchero) et ej(us) uxori (con)cedat in testimoniu(m) (et) munime(n). Act(um) P(ar)isi(us), anno D(omi)ni mill(esim)o CC° quadragesimo s(e)c(un)do, m(en)se novembr(is). |
À tous ceux qui verront les présentes lettres, M(ahaut) comtesse de Boulogne, salut dans le Seigneur. Nous faisons savoir que, comme nous avons donné à notre très cher mari Alphonse, fils de l'illustre roi de Portugal, comte de Boulogne, vingt mille livres parisis à percevoir en notre terre après notre décès, aux termes fixés, ainsi qu'il est plus pleinement contenu dans les lettres faites sur ladite donation, et que nous avons rédigé notre testament [en y traitant] de cent livrées parisis de terre et de sept mille livres parisis à percevoir semblablement [par Alphonse] en notre terre après notre décès, et que notre très cher Gaucher de Châtillon et notre fille Jeanne, son épouse, nos héritiers, ont avec bienveillance concédé, agréé et confirmé la susdite donation et ledit testament, nous, en compensation de ladite concession et confirmation, avons concédé et promettons de bonne foi aux susdits Gaucher et son épouse que nous ne pourrons désormais plus léguer ou donner audit Alphonse, notre très cher mari, quoi que ce soit de nos biens meubles ou de notre terre, et que nous ne chargerons ou obligerons désormais plus notre susdite terre en sus de la somme susdite pour un quelconque don testamentaire. Cela nous avons promis de l'observer fidèlement, après avoir donné notre foi entre les mains de vénérable père R(obert), par la grâce de Dieu évêque de Beauvais. Et nous Alphonse, fils de l'illustre roi de Portugal, comte de Boulogne, nous voulons, concédons et agréons la susdite obligation et concession que la susdite M(ahaut), notre très chère épouse, a fait avec notre accord. En confirmation et protection de quoi, nous avons fait valider le présent écrit de notre sceau et du sceau du susdit Alphonse, notre mari ; nous supplions en outre, avec le susdit Alphonse notre très cher mari, vénérable père R(obert) évêque de Beauvais que sur ladite obligation et concession il concède ses lettres patentes, scellées de son sceau, aux susdits Gaucher et à son épouse, en témoignage et protection [du présent acte]. Fait à Paris, l'an du Seigneur mille 200 quarante-deux, au mois de novembre. |
Soit en se limitant aux données factuelles :
M[ahaut], comtesse de Boulogne, promet à son gendre Gaucher de Châtillon et à sa fille Jeanne, épouse de celui-ci, de ne pas faire sur sa terre de nouveau don ou legs à son époux Alphonse, fils du roi de Portugal et comte de Boulogne, à qui elle a donné successivement vingt mille parisis à prendre aux termes fixés dans l'acte de don, et, dans son testament, cent livrées parisis de terre et sept mille livres parisis à prendre à son décès. Cet engagement, ratifié par Alphonse, solennisé par un serment entre les mains de l'évêque de Beauvais R[obert], sera en outre garanti aux héritiers par des lettres patentes du prélat.
Comme on le voit, de façon exceptionnelle, on a choisi ici de rapporter un trait mentionné dans la corroboration de l'acte, lui-même exceptionnel (l'annonce d'un autre acte, à côté de la traditionnelle annonce de sceau).