Texte original | Traduction | |
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In no(m)i(n)e d(omi)ni
n(ost)ri Jh(es)u Ch(rist)i, amen. A(n)no I(n)carnat(i)onis ejusde(m) M° CC° XVIII°, VI° kal(endas) octob(ris).Nos R(aymundus), D(e)i gr(ati)a Moysiace(n)sis abbas, notu(m) facim(us) universis p(re)sentib(us) parit(er) (et) futuris q(uo)d, cu(m) nobil(is) vir d(omi)n(u)s A(malricus), D(e)i p(ro)vid(entia) dux Narb(one) (et) comes Toloze (et) d(omi)nus Mo(n)tis Fortis, post decessu(m) inclite recordationis d(omi)ni S(imonis) p(at)ris sui ad villa(m) Moysiaci devenisset, nos de voluntate, (con)silio (et) assensu toti(us) (con)vent(us) nostri et hominum de Moysiaco ip(su)m recepim(us) in ho(m)i(n)em n(ost)ru(m) (et) ip(s)i p(ro)misim(us) q(uo)d eu(m) (et) o(mn)es ho(m)i(n)es suos (et) terra(m) (et) res suas p(ro) posse n(ost)ro custodiem(us) bona fide ; et p(er) hanc carta(m) (con)firmam(us) eide(m) om(ne)s pact(i)ones (et) o(mn)ia jura q(ue) pat(er) suus h(ab)ebat (ve)l h(abe)re debebat i(n) villa Moysiaci et in p(er)tinentiis ejusde(m), sicut in cartis patris sui et n(ost)ris pleni(us) (con)tinetur. Et nos A(malricus), D(e)i p(ro)vid(entia) dux Narb(one), comes Tol(oze) (et) d(omi)n(u)s Mo(n)tis Fortis, recognoscim(us) vobis, d(omi)no R(aymundo), fecisse ho(m)i(ni)u(m) et p(ro)misisse vob(is) q(uo)d vos (et) v(est)ra om(n)ia (et) ho(m)inu(m) v(est)ro(rum) (et) villa(m) Moysiaci cu(m) p(er)tinentiis suis p(ro) posse n(ost)ro cutodiem(us) (et) tuebim(ur) bona fide (et) om(n)es pact(i)ones (et) jura om(n)ia eccl(es)ie (et) ho(m)inu(m) Moysiaci, corp(or)ali vob(is) prestito sacramento, cu(m) om(n)i integritate observabim(us), sic(ut) in cartis v(est)ris (et) d(omi)ni pat(r)is n(ost)ri pleni(us) (con)tinet(ur). Et ut h(ec) omnia firmi(us) teneant(ur), duo instrumenta p(er) alphabetu(m) divisa inde facta sunt, quib(us) vos, d(omi)ne abbas, cu(m) (con)ve(n)tu v(est)ro (et) nos n(ost)ra sigilla fecim(us) apponi et p(re)sente(m) carta(m) eor(um) caractere (con)firmari. Actu(m) Moysiaci, anno ab Incarnatione D(omi)ni M° CC° XVIII°, VI° kal(endas) octob(ris), p(re)sentib(us) (et) testib(us) : comite Guidone, avunculo dicti d(omi)ni A(malrici), E’ de Villa Peror, Th’ de Novavilla, F’ de Issio, W(illelm)o notario n(ost)ro ; Ademario de S(an)c(t)a Maria Deaurata Tol(oze), Helia de Coquinis, Guiscardo de Castro Serraceno, Rotberto de Bruneq(ue)llo priorib(us) ; A’ de Aragone sacrista, G’ de Caterio helemosinario, monachis Moysiacensis eccl(es)ie ; Pontio Fortaiss, W(illelm)o de Castillo, Falq(ue)to, Pontio de Rat(er)io (et) ej(us) f(rat)re Rat(er)io, G’ de Pictavino, W(illelm)o B. scribe, burgensibu(s), cu(m) pl(ur)ibus aliis testib(us) ; insup[er] B(er)trando de Roca, p(re)ceptore Templi de baiulia de Tolozano (et) fratre P’ de Biurc magistro Ville Dei. |
Au nom de notre seigneur Jésus Christ, amen. L’an de son Incarnation 1218, le 6 des calendes d’octobre. Nous R(aimond), par la grâce de Dieu abbé de Moissac, faisons savoir à tous, présents comme à venir, que, comme noble homme messire A(maury), par la providence divine duc de Narbonne, comte de Toulouse et seigneur de Montfort, était venu en la ville de Moissac, après le décès de son père, messire S(imon) de glorieux souvenir, nous, de la volonté, conseil et consentement de tout notre convent et des hommes de Moissac l’avons reçu en notre homme et lui avons promis que nous garderons de bonne foi, autant que nous le pourrons, lui, tous ses hommes et sa terre et ses biens ; et par cette charte nous lui confirmons tous les pactes et tous les droits que son père avait ou devait avoir dans la ville de Moissac et dans ses dépendances, ainsi qu’il est plus pleinement contenu dans les chartes délivrées par son père et par nous. Et nous A(maury), par la providence divine duc de Narbonne, comte de Toulouse et seigneur de Montfort, reconnaissons avoir fait hommage à vous, messire R(aymond), et vous avoir promis que nous garderons et protégerons de bonne foi, autant que nous le pourrons, vous et tous vos biens et ceux de vos hommes, et la ville de Moissac, et que nous respecterons dans toute leur intégrité, vous en ayant prêté corporellement serment, tous les pactes et tous les droits de l’église et des hommes de Moissac, comme il est plus à plein contenu dans les chartes délivrées par vous et messire notre père. Et pour que tout cela soit plus fermement tenu, on en a fait deux actes séparés par un alphabet, auxquels vous, messire abbé, avec votre convent et nous-même avons fait apposer nos sceaux, confirmant la présente charte de leur marque. Fait à Moissac, l’an de l’Incarnation du Seigneur 1218, le 6 des calendes d’octobre, étant présents et témoins le comte Guy, oncle dudit seigneur A(maury), E. de Villa Peror, Th. de Novavilla, F. de Issio, Guillaume [ou Guilhem ?] notre notaire ; Adémar prieur de Notre-Dame de la Daurade de Toulouse, Hélie prieur de [Saint-Pierre-]des-Cuisines [de Toulouse], Guiscard prieur de Castelsarrasin, Robert prieur de Bruniquel ; A. d’Aragon sacriste et G. de Caterio aumônier, moines de l’église de Moissac ; Pons Fortaiss, Guilhem de Castillo, Falquet, Pons [fils] de Ratier et son frère Ratier, G. de Peitavi, Guilhem [fils] de B. l’écrivain [public], bourgeois [de Moissac], avec nombre d’autres témoins ; et en outre Bertran de Laroque, précepteur du Temple pour la baylie de Toulousain, et frère P. de Biurc, maître [de la commanderie] de La Villedieu. |
Soit en se limitant aux données factuelles :
R[aimond] abbé de Moissac fait savoir que, avec le consentement du convent et des habitants de Moissac, il a reçu l'hommage d'A[maury], duc de Narbonne, comte de Toulouse et seigneur de Montfort ; il confirme à A[maury] les droits qu'il avait reconnus à son feu père S[imon], à Moissac et alentour, dans l'accord qu'il avait passé avec ce dernier. Un engagement symétrique est pris par A[maury].
Le document est mentionné dans Auguste Molinier, Catalogue des actes de Simon et d'Amauri de Montfort [d'après les imprimés et les documents conservés à Paris], dans Bibliothèque de l'École des chartes, 1873, p. 153-203 et 445-501, n° 167, à la p. 492 ; il est édité dans Archives nationales, Layettes du Trésor des chartes, t. V, par Henri-François Delaborde, Paris, 1909, n° 240, p. 81-82.