Texte original | Traduction | |
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Reverendo in Christo patri ac domino, Dei providencia episcopo Tholosano, atque viris nobilibus, amicis suis karissimis, domino Reymundo Gaucelmi, domino Lunelli, ac domino Sicardo Alamandi, Amedeus, comes Sabaudie et in Italia marchio, salutem et paratam ad eorum beneplacita et mandata voluntatem. Cum nos, sicut vestra benignitas atque benignitas, ut credimus, non innorant, per religiosum virum, dilectum nostrum priorem de Alta Cumba, et per scriptorem nostrum vobis in anno nuper preterito direxerimus scripta nostra, ut nobis per eosdem nuntios tria milia VIIC L libras, quas nobis debebat illustris vir dominus comes Tholosanus bone memorie et quas nobis, tactis Ewangeliis, pro dote neptis sue et sororis sue, uxoris nostre, promiserat bona fide efficaciter soluturas, tramittere curaretis, cum vos pro dicto comite Tholosano nobis exstiteritis fidejussores et principales per sacramentum a vobis corporaliter prestitum, et sitis etiam executores ipsius comitis testamenti, verum nobis per dictos nuntios nostros nobis litteratorie intimastis quod vos vestrum bonum ac certum nuntium cum responsione plenaria et decente infra festum beati Michaelis nuper preteritum ad nostram presenciam mitteretis, quod nondum curavistis facere, de quo non modicum admiramur, quapropter nos, coacti super hoc, iterato vobis duximus rescribendum quatinus, sicut nobis in dicta summa pecunie per sacramentum ex parte dicti comitis tenemini et ipsius domini comitis anima obligatur nobis similiter et tenetur, tractare efficaciter debeatis ut dicta summa pecunie nobis in proximo in integrum persolvatur et ne ipsius pecunie solutio amplius decetero differatur, cum solutionis terminus, sicut scitis, jam diu sit elapsus ; non debetis enimvero, ut nobis videtur elucide, pati ullatinus quod tam illustris viri anima, sicut domini comitis Tholosani, pro tantilla summa pecunie de perjurio obligetur nec vos valeatis similiter de perjurio reprehendi ; hoc etiam taliter facientes quod vobis cedat ad honorem non modicum et nobis ad comodum et profectum et ut vobis teneamur ad gratiarum multimodas actiones. Et quicquid inde facere volueritis nobis per latorem presencium rescribatis. Datum VII° idibus martii, indictione VIIIIa. |
Au vénérable père en Christ et seigneur, l’évêque de Toulouse par la providence divine, et aux nobles hommes, ses très chers amis, le seigneur Raymond Gaucelm, seigneur de Lunel, et le seigneur Sicard Alaman, Amédée, comte de Savoie et marquis d’Italie, [donne] salut et [met] sa volonté à la disposition de leurs bons plaisirs et souhaits. Alors que nous, ainsi que vos bienvaillance et bienveillance, nous le croyons, ne l’ignorent pas, vous avons adressé une lettre, l’an passé, aux soins de religieux homme, notre bien aimé prieur de Hautecombe, et de notre secrétaire, vous demandant de prendre soin de nous remettre, par le truchement des mêmes messagers, trois mille 750 livres, que nous devait l’illustre seigneur comte de Toulouse, de bonne mémoire, et qu’il avait promis en touchant les Évangiles de nous verser de bonne foi et sûrement comme dot de sa nièce et sœur, notre épouse, puisque vous vous êtes portés envers nous, pour ledit comte de Toulouse, garants et principaux [fidéjusseurs], par le serment que vous avez corporellement prêté, et que vous êtes aussi les exécuteurs du testament dudit comte, et comme vous nous avez fait savoir par lettre, par les mêmes messagers, que vous nous enverriez votre bon et certain messager avec réponse pleine et convenable d’ici la dernière Saint-Michel, ce que vous n’avez pas encore pris le soin de faire, ce dont nous ne nous étonnons pas peu, pour cela nous nous voyons contraints de vous récrire de nouveau que vous ayez à sûrement faire en sorte, vous qui êtes tenus envers nous de ladite somme d’argent par serment de la part dudit comte et aussi pour l’âme dudit seigenur comte qui y est obligée et tenue envers nous, de nous verser ladite somme d’argent sous peu et en entier et de ne pas retarder davantage le paiement de cet argent, alors que le terme du paiement, vous le savez, est déjà bien passé ; car vous ne devez, comme il nous l’apparaît clairement, aucunement souffrir que l’âme d’un homme aussi illustre que le comte de Toulouse puisse être liée par un parjure, ni vous-mêmes accusés de parjure pour une si misérable somme d’argent ; et faites en sorte que cela vous apporte un honneur non négligeable et à nous aise et profit et que nous vous soyons obligés en de multiples actions de grâce. Tout ce que vous voudrez faire à ce sujet, récrivez-le nous par le porteur des présentes. Donné le 7 des ides des mars, indiction 9e. |
Soit en se limitant aux données factuelles :
Amédée [IV], comte de Savoie, réclame, pour la seconde fois, aux exécuteurs testamentaires du comte de Toulouse [Raimond VII], l’évêque de Toulouse, Raimond Gaucelm seigneur de Lunel et Sicard Alaman, le paiement de la dot de son épouse, nièce et sœur du feu comte, pour qui ils s’étaient portés garants.
Remarque : le document est publié par A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. III, n° 3923, p. 118. Il est à l’évidence venu au chartrier du roi de France avec le reste du chartrier du comte de Toulouse, qui nous a aussi gardé le contrat de mariage entre Amédée et Cécile (Teulet, t. II, n° 3206, p. 541-542, en date du 22 novembre 1244).