Introduction des cours Dossiers documentaires Bibliographies
[1251], 9 mars. Lettre du comte de Savoie
Notice   â€˘   Fac-similĂ© interactif   â€˘   Texte et traduction  â€˘  Commentaire diplomatique
  Dossier 76 image du dossier
Texte original Traduction
Reverendo in Christo patri ac domino, Dei providencia episcopo Tholosano, atque viris
nobilibus, amicis suis karissimis, domino Reymundo Gaucelmi, domino Lunelli, ac
domino Sicardo Alamandi, Amedeus, comes Sabaudie et in Italia marchio, salutem et
paratam ad eorum beneplacita et mandata voluntatem. Cum nos, sicut vestra benignitas
atque benignitas, ut credimus, non innorant, per religiosum virum, dilectum nostrum
priorem de Alta Cumba, et per scriptorem nostrum vobis in anno nuper preterito
direxerimus scripta nostra, ut nobis per eosdem nuntios tria milia VIIC L libras, quas nobis
debebat illustris vir dominus comes Tholosanus bone memorie et quas nobis, tactis
Ewangeliis, pro dote neptis sue et sororis sue, uxoris nostre, promiserat bona fide
efficaciter soluturas, tramittere curaretis, cum vos pro dicto comite Tholosano nobis
exstiteritis fidejussores et principales per sacramentum a vobis corporaliter prestitum, et
sitis etiam executores ipsius comitis testamenti, verum nobis per dictos nuntios nostros
nobis litteratorie intimastis quod vos vestrum bonum ac certum nuntium cum responsione
plenaria et decente infra festum beati Michaelis nuper preteritum ad nostram presenciam
mitteretis, quod nondum curavistis facere, de quo non modicum admiramur, quapropter
nos, coacti super hoc, iterato vobis duximus rescribendum quatinus, sicut nobis in dicta
summa pecunie per sacramentum ex parte dicti comitis tenemini et ipsius domini comitis
anima obligatur nobis similiter et tenetur, tractare efficaciter debeatis ut dicta summa
pecunie nobis in proximo in integrum persolvatur et ne ipsius pecunie solutio amplius
decetero differatur, cum solutionis terminus, sicut scitis, jam diu sit elapsus ; non debetis
enimvero, ut nobis videtur elucide, pati ullatinus quod tam illustris viri anima, sicut
domini comitis Tholosani, pro tantilla summa pecunie de perjurio obligetur nec vos
valeatis similiter de perjurio reprehendi ; hoc etiam taliter facientes quod vobis cedat ad
honorem non modicum et nobis ad comodum et profectum et ut vobis teneamur ad
gratiarum multimodas actiones. Et quicquid inde facere volueritis nobis per latorem
presencium rescribatis. Datum VII° idibus martii, indictione VIIIIa.
Au vénérable père en Christ et seigneur, l’évêque de Toulouse par la providence divine,
et aux nobles hommes, ses très chers amis, le seigneur Raymond Gaucelm, seigneur de
Lunel, et le seigneur Sicard Alaman, Amédée, comte de Savoie et marquis d’Italie,
[donne] salut et [met] sa volonté à la disposition de leurs bons plaisirs et souhaits. Alors
que nous, ainsi que vos bienvaillance et bienveillance, nous le croyons, ne l’ignorent pas,
vous avons adressé une lettre, l’an passé, aux soins de religieux homme, notre bien aimé
prieur de Hautecombe, et de notre secrétaire, vous demandant de prendre soin de nous
remettre, par le truchement des mĂŞmes messagers, trois mille 750 livres, que nous devait
l’illustre seigneur comte de Toulouse, de bonne mémoire, et qu’il avait promis en
touchant les Évangiles de nous verser de bonne foi et sûrement comme dot de sa nièce et
sœur, notre épouse, puisque vous vous êtes portés envers nous, pour ledit comte de
Toulouse, garants et principaux [fidéjusseurs], par le serment que vous avez
corporellement prêté, et que vous êtes aussi les exécuteurs du testament dudit comte, et
comme vous nous avez fait savoir par lettre, par les mĂŞmes messagers, que vous nous
enverriez votre bon et certain messager avec réponse pleine et convenable d’ici la dernière
Saint-Michel, ce que vous n’avez pas encore pris le soin de faire, ce dont nous ne nous
étonnons pas peu, pour cela nous nous voyons contraints de vous récrire de nouveau que
vous ayez à sûrement faire en sorte, vous qui êtes tenus envers nous de ladite somme
d’argent par serment de la part dudit comte et aussi pour l’âme dudit seigenur comte qui
y est obligée et tenue envers nous, de nous verser ladite somme d’argent sous peu et en
entier et de ne pas retarder davantage le paiement de cet argent, alors que le terme du
paiement, vous le savez, est déjà bien passé ; car vous ne devez, comme il nous l’apparaît
clairement, aucunement souffrir que l’âme d’un homme aussi illustre que le comte de
Toulouse puisse être liée par un parjure, ni vous-mêmes accusés de parjure pour une si
misérable somme d’argent ; et faites en sorte que cela vous apporte un honneur non
négligeable et à nous aise et profit et que nous vous soyons obligés en de multiples actions
de grâce. Tout ce que vous voudrez faire à ce sujet, récrivez-le nous par le porteur des
présentes. Donné le 7 des ides des mars, indiction 9e.

Soit en se limitant aux données factuelles :

[1251], 9 mars.

Amédée [IV], comte de Savoie, réclame, pour la seconde fois, aux exécuteurs testamentaires du comte de Toulouse [Raimond VII], l’évêque de Toulouse, Raimond Gaucelm seigneur de Lunel et Sicard Alaman, le paiement de la dot de son épouse, nièce et sœur du feu comte, pour qui ils s’étaient portés garants.

Remarque : le document est publié par A. Teulet, Layettes du Trésor des chartes, t. III, n° 3923, p. 118. Il est à l’évidence venu au chartrier du roi de France avec le reste du chartrier du comte de Toulouse, qui nous a aussi gardé le contrat de mariage entre Amédée et Cécile (Teulet, t. II, n° 3206, p. 541-542, en date du 22 novembre 1244).