Introduction des cours Dossiers documentaires Bibliographies
1269, 24 juillet. Acte laïc sous sceaux ecclésiastiques (Franche-Comté)
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Dossier 60
  1. Caractères externes
  2. Interprétation

Comme il est à nouveau plus fréquent dans certains types d'actes à l'époque, sous la pression de l'allongement des textes, le parchemin est plus haut que large. Les marges sont réduites, inégales, et la justification très imparfaite sur le bord droit. L'écriture n'est pas particulièrement soignée ou ornée ; sans être maladroite (car ces traits sont systématiques), elle est plus proche des écritures livresques que des écritures documentaires et présente plusieurs particularités qui lui confèrent une allure rustique.

Le vocabulaire et la syntaxe du latin sont corrects, mais le style est simple et économe. Sous tous les aspects, donc, absence d'ornement et fonctionnalité caractérisent l'acte. Le texte de fait juxtapose des formules passe-partout (comme la description de l'état de santé du testateur dans une sorte d'exposé bref) et le détail des dispositions, concises, scandées par les Item, qui développent le cœur du dispositif, très vite dévoilé (ordino testamentum meum, dès le milieu de la ligne 2).

Comme à l'accoutumée, le classement de ces dispositions suit un ordre grossier, brisé de quelques sauts, dont l'enchaînement est parfois limpide. La structure d'ensemble n'en reste pas moins assez ferme : élection de sépulture et don à Saint-Paul ; don à Bellevaux ; règlement et reconnaissance liés à des relations féodales, remise d'une autre dette au prévôt ; dons à des paroisses ; accord avec l'église Saint-Paul accompagné d'un nouveau don ; legs à des laïques ; désignation des exécuteurs testamentaires puis d'un garant.

Le testament, acte de dernière volonté, en est encore aux débuts de son essor : il va droit au but, règle sobrement un certain nombre d'affaires (donations et arrangements qui viennent se plaquer sur l'ordre héréditaire, non décrit parce que évident et intangible), ne développe pas plus de considérations pieuses qu'il ne prévoit le déroulement des funérailles. Il n'en constitue pas moins déjà une formidable source sur les relations d'un noble avec sa famille (ici pourtant totalement absente), ses vassaux, ses seigneurs et ses obligés, "ses" églises et "ses" curés, comme sur les grands points d'ancrage d'un patrimoine saisi de façon encore vague, mais positive.

Comme il arrive souvent en Franche-Comté, l'acte rédigé de façon subjective s'achève par une corroboration annonçant le ou les sceaux de personnes d'autorité, qui confèrent plus de poids à l'acte. Le testateur a ici très naturellement choisi trois ecclésiastiques, dont deux sont pris parmi ses exécuteurs.