Introduction des cours Dossiers documentaires Bibliographies
1500, 30 juin. Acte de justice seigneuriale (Normandie)
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Dossier 85
  1. Commentaire diplomatique

Essai

L’écriture est exempte de cursivité, avare d’abréviations. Les premiers mots, presque rituels, sont grossis, et leur module décroît progressivement ; le Item de la l. 8, lui aussi grossi, guide l’œil vers la seconde terre déclarée.

Mise en retrait, tracée peut-être de la même main, mais d’une écriture plus cursive, validée d’une simple signature, la mention finale authentifie de l’autorité judiciaire la déclaration préparée auparavant, ici sanctionnée et solennisée sous réserve d’un droit mesuré à la contestation (« sauf a blasmer… »).

Un annotateur postérieur (XVIe ou XVIIe siècle ?) a numéroté les parcelles en marge, sans doute lors de la confection d’un terrier.

Lisible et économe dans ses formes, standardisé dans ses modes descriptifs, le document, écrit à la fois pragmatique et authentique de la gestion d’une seigneurie foncière, constitue l’unité de base d’un terrier virtuel, constitué du rassemblement de ces menues pièces. Point ici de recours au notaire ni même au tabellion : tout repose sur la force prégnante de la justice seigneuriale. La diplomatique que développe celle-ci n’a pourtant rien d’autonome : la reconnaissance est coulée dans le moule de l’aveu et dénombrement seigneurial (« De noble… seigneur… tient et advoue a tenir…), même si le tenancier n’a pas droit au « je » du vassal qui scelle honorablement son aveu ; la validation passe par une signature directement dérivée des formes alors en usage parmi les tabellions.