Texte original | Traduction | |
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Nov(er)int univ(er)si p(re)sentem pagina(m) inspecturi q(uod) anno D(omi)ni M° CC° XLIII°, II k(a)l(endas) augusti, ego Isoardus d'Ays d(omi)n(u)s de Chasteillono, spontaneus, no(n) coactus, no(n) deceptus neq(ue) dolo inductus, s(ed) d(e) mea p(ro)p(r)ia voluntate donavi (et) concessi Deo (et) domui d(e) B(er)taudo (et) Durando Clari (et) Durando Escofer, fr(atr)ib(us) ejusd(em) dom(us) recipientib(us) no(m)i(n)e ip(s)ius dom(us), ob remediu(m) anime mee (et) parentu(m) meor(um), in feudu(m) francu(m) (et) liberu(m) ab om(n)i servitute, soudazione, laudimio (et) om(n)i alia exactio(n)e quicquid d(i)c(t)a dom(us) d(e) B(er)tau- -do v(e)l alius no(m)i(n)e ip(s)ius dom(us) acquisierat d(e) meo d(omi)nio v(e)l posset juste acquire- -re in fut(uru)m in t(err)itorio d(e) Monte Mauro (et) in t(err)itorio d(e) Clusa, (et) hoc tantu(m) in q(u)antum p(ro)tendit(ur) condamina d(i)c(t)e dom(us) (et) condamina d(e) Borno usq(ue) ad rivu(m) de Labeos (et) usq(ue) ad su(m)mitatem rupis d(e) Ferrant, q(uo)d d(i)c(t)e domui donavi (et) concessi ad h(ab)endum, tenendum (et) possidendu(m) in p(er)petuo, pacifice (et) quiete. Qua(m) donatio(n)em (et) concessio(n)em ego d(i)c(tu)s Isoardus p(ro)misi bona fide firma(m) ten(er)e p(er) me (et) p(er) Rai- -mundum d(e) Monte Albano, meu(m) filium (et) heredes meos sive successores (et) ra- -ta(m) h(ab)ere p(er)petuo (et) ullo jure v(e)l occasio(n)e cont(r)a decet(er)o no(n) venire in toto v(e)l in aliq(u)a p(ar)te. Actu(m) in eccl(es)ia dom(us) militie de Rocha, in p(re)sentia testiu(m) sub- -sc(r)iptor(um), videlicet Ossasicce, Lantelmi d(e) Jarjaia, W(illelm)i d(e) Pontisio juvenis, Odonis d(e) Rocha, Lantelmi d(e) Pet(r)a, Rodul(fi) d(e) Fonte, Lantelmi d(e) Trisoaut, militu(m), Pet(r)i Rostagni cl(er)ici, Arnaudi filii d(i)c(t)i Ossasicce, Alamanni d(e) Clusa. Et ad majore(m) hujus rei c(er)titudinem (et) p(er)petuam firmitate(m) (et) ad p(re)ces d(i)c(t)or(um) fr(atru)m dom(us) de Bertaudo, ego d(i)c(tu)s Issoardus p(re)sentem carta(m) jussi sigilli mei munimi(n)e roborari in testimoniu(m) veritatis. |
Sachent tous ceux qui verront le présent parchemin que, en l'an du Seigneur 1243, le 2 des calendes d'août, moi Isoard d'Aix, seigneur de Châtillon, spontanément, sans contrainte, sans être trompé ni abusé, mais de ma propre volonté, j'ai donné et concédé à Dieu et à la maison de Berthaud et à Durand Clair et à Durand Escofier, frères de la même maison, recevant au nom de cette maison, pour le salut de mon âme et de celles de mes parents, en fief franc, libre de toute servitude, taxe, droit de lods et de toute autre redevance, tout ce que ladite maison de Berthaud ou quelqu'un d'autre au nom de cette maison avait acquis de ma seigneurie ou pourrait acquérir légalement à l'avenir au finage de Montmaur et au finage de La Cluse, et ce autant que s'étendent la condamine de ladite maison et la condamine de Borne jusqu'à la rive de la Béoux et jusqu'au sommet de la montagne de Ferrant, don et concession que j'ai faits à ladite maison pour qu'elle l'ait, tienne et possède à perpétuité, en paix et tranquillité. Et moi, Isoard susdit, j'ai promis de bonne foi de respecter fermement cette donation et concession, pour moi et pour Raymond des Pennes, mon fils, et pour mes héritiers ou successeurs, de la tenir à perpétuité pour ferme et de n'y contrevenir jamais par quelque droit ou à quelque occasion que ce soit, en tout ou en partie. Fait en l'église de la maison du Temple de La Roche, en présence des témoins souscrits, à savoir Os-secs, Lantelme de Jarjayes, Guillaume de Pontisium le jeune, Eudes de La Roche, Lantelme de La Piarre, Raoul de La Font, Lantelme de Trisoaut, chevaliers, Pierre Rostaing, clerc, Arnaud fils du susdit Os-secs, Alaman de La Cluse. Et pour plus grande certitude et force perpétuelle de cette transaction, et à la prière desdits frères de la maison de Berthaud, moi, Isoard susdit, ai ordonné de valider la présente charte de la garantie de mon sceau en témoignage de vérité. |
Soit en se limitant aux données factuelles :
Isoard d'Aix, seigneur de Châtillon, concède à la [chartreuse] de Berthaud, représentée par Durand Clair et Durand Escofier, en fief franc, sans aucune charge, tout ce qui a été ou pourra être acquis de sa seigneurie aux finages de Montmaur et de La Cluse, depuis la condamine de Berthaud et celle de Borne jusqu'à la Béoux et au sommet de la Ferrant, engagement pris aussi au nom du fils d'Isoard, Raymond des Pennes (de Monte Albano).
L'acte a été édité par l'abbé Paul Guillaume, Chartes de Notre-Dame de Bertaud, Gap, Paris, 1888, n° 48, p. 38-39.