Texte original | Traduction | |
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In no(m)i(n)e s(an)c(t)e (et) individue T(r)initatis. Fredericus, Dei gr(ati)a s(e)c(un)d(u)s Romanor(um) inp(er)ator se(m)p(er) augustus, divina fave(n)te cleme(n)cia Jer(usa)lem (et) Cicilie rex. T(un)c inp(er)ialis excell(e)ncie firmissimo robore firmat(ur) imp(er)iu(m), t(un)c decus extollit(ur) cesaree majestatis, cum infidelibus pro p(er)fidia pena(m) digne ret(r)ibuit (et) pro fide fidelibus p(re)mia lib(er)alit(er) elargit(ur) amorq(u)e virtutis tu(n)c cresit in bonis (et) pene fra[n]gor acuit(ur) cum injustor(um) diviciis justi ditant(ur) (et) induunt(ur) innocentes quoda(m)modo spoliis da(m)pnator(um). Hac igit(ur) consideracione p(re)mo{ni}ti, qui Romani frena inp(er)ii moderam(ur), adtendentes puram fidem (et) devocionis integ(r)itate(m) quam Raimund(us) comes Tolosanus, dilectus affini{s} [s] (et) fidelis n(oste)r, ad p(er)sonam n(ost)ram specialiter (et) ad sacrum n(ost)r(u)m Romanu(m) inp(er)iu(m) nossitur habuisse, considerantes quoq(ue) grata satis et fructuosa servicia que nob(is) et in- -p(er)io indeffe[i]ssa v(ir)tute semp(er) ex{h}ibuit (et) in futurum poterit exib(e)re, advertentes insup(er) manifestam p(er)fidiam qua(m) Raimu(n)d(us) comes P(ro)vincie, beneficior(um) n(ost)ror(um) inmemor (et) fi- -dei qua nob(is) (et) imp(er)io tenebat(ur) oblitus, cont(r)a nos p(ro)ditorie p(re)sumsit comm{i}ttere, civitate(m) Arlatensem nob(is) (et) imp(er)io subdita(m) a fide n(ost)ra p(er)vertens (et) occupare p(re)sumens, unde ip(su)m c(r)i- -minis lese majestatis reum publico (et) justo judicio conde(m)pnat(um) perpetuo banno inp(er)ii subd(e)ndum duximus et p(ro)ditore(m) (et) hoste(m) puplicum reputamus (et) eum o(mn)ib(us) bonis ejus s(e)n- -t(e)ncialit(er) p(r)ivavim(us), que inp(er)ii n(ost)ri jurib(us) decrevim(us) aplicanda, comitat(um) Folqualq(ue)rii, quem idem com(e)s P(ro)vi(n)cie hacten(us) tenuit, (et) o(mn)ia pheuda q(ue) r(aci)one comitat(us) ip(s)i(us) ad ip(su)m comite(m) p(er)ve- -nerunt (et) specialit(er) civitatem Sistarici (et) castrum Folcalq(ue)rii ip(s)i Raimundo comiti Tolosano, dilecto affini (et) fideli n(ost)ro, (et) ejus heredib(us) de n(ost)ra gr(ati)a concedim(us) (et) p(er)petuo co(n)firmam(us), salva in o(mn)ib(us) imp(er)iali justicia. Ad hujus aut(em) n(ost)re consecionis (et) co(n)firmacionis memoriam (et) robur p(er)petuo vali[i]turu(m), p(re)s(e)ns p(r)ivilegium scribi (et) sigillo magestatis n(ost)re juss{i}mus conmuniri. Hujus a(u)t(em) rei sunt testes B. Panormitan(us) archiep(iscopu)s, Regin(us) et Taurinen(sis) ep(iscop)i, Gavard(us) de Arnesteyn, Thom(asius) comes Acerrar(um), Henric(us) de More magister justitiarius, magist(er) Petrus d(e) Vine- -a (et) magist(er) Taddeus de Suessa magne curie judices, et alii plures. Signu(m) Federici secundi, Dei gr(ati)a invictissimi Romanor(um) (monogramme) imp(er)atoris semp(er) augusti, Jer(usa)l(e)m (et) Cicilie regis. Aacta sunt h(ec) anno d(omi)nice Incarnacionis millezimo duce(n)tesimo trisesimo nono, mense dece(m)br(is), tert(i)e decime indictionis, imp(er)ante d(omi)no n(ost)ro Fr(ederico) Dei gr(ati)a invictissimo Romanor(um) imp(er)atore semp(er) augusto, Jer(usa)l(e)m (et) Cici- -lie re[x]ge, imperii ejus anno vicesimo, regni Jer(usa)l(e)m quinto decimo, regni v(er)o Sicil(ie) quadragesimo s(e)c(un)do, felicit(er), ame(n). Data Cremone, anno, mense (et) indictione predictis. | Au nom de la sainte et indivise Trinité. Frédéric, par la grâce de Dieu deuxième du nom empereur toujours auguste des Romains, par la faveur de la clémence divine roi de Jérusalem et de Sicile. Si l'empire est conforté par la très forte vigueur de l'excellence impériale, si croît l'honneur de la majesté du césar, c'est quand il dispense aux infidèles le juste châtiment de leur perfidie, et qu'il octroie généreusement leurs récompenses aux fidèles ; et l'amour de la vertu croît chez les hommes de bien, et le fracas de la peine fond sur les méchants quand les justes sont enrichis des richesses des injustes et que les innocents, en quelque sorte, revêtent les dépouilles des condamnés. Instruits par ces considérations, nous qui tenons les rênes de l'empire romain, remarquant la fidélité sans tache et l'attachement sans réserve que le comte de Toulouse Raimond, notre cher parent et fidèle, porte spécialement à notre personne et à notre saint empire romain, au su de tous, considérant aussi les très agréables et profitables services qu'il a toujours rendus et pourra rendre à l'avenir à nous et à l'empire avec une force toujours renouvelée, constatant en outre l'évidente violation de fidélité qu'a traîtreusement osé commettre contre nous le comte de Provence Raimond, ingrat de nos bienfaits, oublieux de la foi qu'il devait à nous et à l'empire, quand il a au l'audace d'arracher à notre fidélité et d'occuper la cité d'Arles, sujette de nous et de notre empire, ce pourquoi nous l'avons fait mettre à perpétuité au ban de l'empire après qu'il eut été accusé de lèse-majesté et condamné par jugement public et juste, et pourquoi nous le tenons pour traître et ennemi public et l'avons par sentence de justice privé de tous ses biens, que nous avons confisqués au profit du patrimoine impérial, nous concédons et confirmons à perpétuité de notre grâce audit comte Raimond, notre cher parent et fidèle, et à ses héritiers le comté de Forcalquier, que ledit comte de Provence a jusqu'ici tenu, et tous les fiefs qui sont échus audit comte à raison dudit comté, et en particulier la cité de Sisteron et le château de Forcalquier, sauf en tout la juridiction impériale. Pour la mémoire et force à valoir à perpétuité de notre présente concession et confirmation, nous avons ordonné d'écrire le présent privilège et de le renforcer du sceau de notre majesté. De quoi sont témoins B. archevêque de Palerme, les évêques de Reggio et de Turin, Gebhard d'Arnstein, Tommaso comte d'Acerra, Henri de Mora maître-justicier, maître Pierre de La Vigne et maître Taddeo de Suessa juges de la grande cour, et bien d'autres. Seing de Frédéric, par la grâce de Dieu deuxième du nom invincible (monogramme) empereur toujours auguste des Romains, roi de Jérusalem et de Sicile. Ceci a été fait en l'an de l'Incarnation du Seigneur mille deux cent trente-neuf, au mois de décembre, treizième indiction, sous le principat de notre seigneur Frédéric par la grâce de Dieu invincible empereur toujours auguste des Romains, roi de Jérusalem et de Sicile, vingtième année de son empire, quinzième année de son règne à Jérusalem, et quarante-deuxième année de son règne en Sicile, dans la félicité, amen. Donné à Crémone en l'année, mois et indiction susdits. |
Soit en se limitant aux données factuelles :
Frédéric II, empereur, roi de Jérusalem et de Sicile, octroie en fief à Raimond [VII], comte de Toulouse, le comté de Forcalquier et toutes ses dépendances, spécialement la cité de Sisteron et le château de Forcalquier, confisqués au comte de Provence Raimond [Béranger V] après que celui-ci a été condamné par la cour impérial pour avoir arraché la cité d'Arles à la fidélité de l'empereur.