Introduction des cours Dossiers documentaires Bibliographies
1239, décembre. Diplôme impérial
Notice   •   Fac-similé interactif   •   Texte et traduction•  Commentaire diplomatique
Dossier 58

Essai

Le parchemin est de petites dimensions, de mise en page régulière. Certains des traits les plus évidents des diplômes impériaux sont présents : le monogramme, dont la forme est canonique, le découpage du texte en deux grandes zones, texte d'une part, monogramme avec sa formule d'annonce (signum…) et date de l'autre. On voit aussi l'amorce de traits, juxtaposition de points et virgules (commata), qui viennent clore la zone écrite.

Pourtant, si l'écriture présente une allure diplomatique, elle n'est pas du tout conforme au type caractéristique pratiqué à la chancellerie impériale. On relève nombre d'autres anomalies :

- les dimensions réduites,

- le manque global de solennité,

- l'absence du chrismon initial en forme de C, remplacé par un pied de mouche, répété sans raison au début du second alinéa,

- le traitement sans ornement ni majuscule du nom de l'empereur, dont les lettres sont ordinairement disposées après l'initiale sur deux lignes,

- un interlignage irrégulier, plus tassé après la sixième ligne,

- les multiples bévues et traces de corrections dont le texte est émaillé (exponctuation de lettres fautives dans cinq cas, ajout de lettres ou de syllabes dans quatre cas),

- le traitement du nom même de l'auteur (Fredericus, puis même Federicus, alors que la forme canonique est Fridericus : un bruit courut selon lequel l'empereur aurait fait couper le pouce à l'un de ses notaires pour avoir écrit son nom Fredericus !).

Tous ces traits empêchent catégoriquement de voir dans le document un produit de la chancellerie impériale. L'établissement par le destinataire étant passé de mode à l'époque, la seule hypothèse valide reste celle d'une copie, faite sur l'original et manifestement à peu de temps de distance. Elle est corroborée par l'absence de toute trace de scellement et, en outre, par l'existence de l'original lui-même, lui aussi conservé aux Archives nationales (J 610, n° 4).