Texte original | Traduction | |
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Rev(er)endo patri ac d(omi)no O(ctaviano), Dei gr(ati)a Sancte
Marie in Via Lata dyacono cardinali, . . Egidius miserac(i)o(n)e divina Tyren(sis) archiep(iscopu)s,
sal(u)t(em)
(et) obedienciam tam debitam q(u)am devotam cum
om(n)i rev(er)encia (et) honore.
Cum nos in novitate felicis creac(i)o(n)is
s(an)c(t)issimi patris ac
d(omi)ni n(ost)ri Clementis, divina p(ro)videncia summi pontificis,
n(ost)ras eidem destinassemus litt(er)as,
p(er) eas humiliter supplicando ut injunctum
nob(is) Chr(ist)i crucis officium, in quo
lic(et) parum utiliter t(ame)n pro
n(ost)re possibilitatis modulo nu(n)c
usq(ue) laboravimus diligenter, a n(ost)ris
debilibus hum(er)is deponeri dignaretur (et) jugum
on(er)is h(u)j(us)modi collo
alterius potencioris inponere, cujus
circo(m)sp(e)ctione (et) industria
p(re)fatum Terre s(an)c(t)e
negociu(m) feliciorem sortiretur effectum,
pat(er)nitati v(est)re rev(er)ende
litt(er)as n(ost)ras
deprecator(ias) ut ad hoc n(ost)ri gracia laborare
dignaremini specialit(er) dirigendo, ide(m)
d(omi)n(u)s summus pontifex, debilitati
n(ost)re parcere renuens (et) etati,
supplicac(i)o(n)es n(ost)ras
admittere recusavit, ip(su)m negocium imbecillitati
n(ost)re sicut antea iterato committens. Cujus labor,
q(u)antumcu(m)q(ue)
nob(is) difficilis fu(er)it, ob
rev(er)enciam t(ame)n mandator(is)
ejusdem, cuj(us) voluntati resistere nec volumus nec debemus,
illud devoto a(n)i(m)o pro n(ost)ris
viribus tanq(u)am obediencie filius sicut alias fecimus
diligent(er) exequimur (et) in
ip(s)o afectuose p(ro)ut melius possumus
laboramus. P(re)fatum aut(em) Terre
s(an)c(t)e negociu(m), quod
v(est)ro int(er)veniente suffragio ad
bonu(m) fine(m) p(er)venire
speramus, v(est)re rev(er)ende
pat(er)nitati v(est)roq(ue)
patrocinio q(u)anta devocione possumus commandamus,
necno(n) n(ost)ram Tyren(sem)
ecc(lesi)am, q(u)am volumus esse
v(est)ram, p(ar)ati
ubicu(m)q(ue) fu(er)imus cum
affectu p(ar)iter (et) effectu
v(est)ris in om(n)ibus obtemp(er)are
b(e)n(e)placitis (et)
ma(n)datis. Valeat in D(omi)no
v(est)ra paternitas rev(er)enda.
Dat(um) Parisius, IX k(a)l(endas)
decembris, anno D(omi)ni
mill(es)i(m)o ducentesimo sexagesimo quinto. |
Au vénérable père et seigneur Ottaviano, par la grâce de Dieu cardinal-diacre de Santa Maria
in Via Lata, Gilles par la misericorde divine archevĂŞque de Tyr, salut et
obéissance tant due que dévouée, avec toute révérence et honneur. Comme,
après la récente et heureuse élection du très saint père et notre seigneur
Clément, souverain pontife par la divine providence, nous lui
avions adressé une lettre, où nous le suppliions humblement de daigner faire
retirer de nos faibles épaules la charge à nous confiée de la croix du
Christ, dont nous nous étions acquitté jusque-là avec empressement, sinon
utilement du moins dans la faible mesure de nos capacités, et de placer le
joug de ce fardeau sur le col d'un plus puissant, dont la circonspection et
la diligence assureraient une plus heureuse issue Ă ladite affaire de la
Terre sainte, tout en vous adressant spécialement, vénérable père, une
lettre qui vous priait de daigner pour nous oeuvrer Ă ce but, ledit seigneur
souverain pontife, refusant d'épargner notre faiblesse comme notre âge, n'a
pas voulu accĂ©der Ă nos supplications, confiant Ă nouveau cette affaire Ă
notre faiblesse, comme elle l'avait été auparavant. Cette tâche, quelque
difficile qu'elle nous ait été, nous la remplissons avec le même
empressement qu'autrefois, avec dévotion, selon nos forces, en fils
d'obéissance, pour la révérence de celui qui l'ordonne, à la volonté de qui
nous ne voulons, nous ne devons résister, et nous y travaillons de tout
notre coeur, du mieux que nous pouvons. Cette affaire de la Terre sainte,
que nous espérons mener à bonne fin avec votre aide, nous vous la
recommandons, vénérable père, de toute la dévotion que nous pouvons, ainsi
que notre Ă©glise de Tyr, que nous voulons vĂ´tre, nous disant prĂŞt, oĂą que
nous soyons, à obtempérer en tout à vos plaisirs et à vos ordres aussi
affectueusement qu'effectivement. Salut dans le Seigneur, vénérable père.
Donné à Paris le 9 des kalendes de décembre, l'an du Seigneur 1265. |
Soit en se limitant aux données factuelles :
Gilles, archevêque de Tyr, annonce au cardinal Ottaviano Ubaldini qu'il continuera à s'occuper de l'affaire de Terre sainte [pour laquelle il prêche la croisade], après que le pape a rejeté sa demande d'en être déchargé ; celle-ci avait été présentée à l'occasion de l'avènement de Clément [IV] avec l'appui du cardinal, que Gilles assure de son dévouement.