Texte original | Traduction | |
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Quoniam facillime labuntur a memoria quæcumque temporaliter fiunt, iccirco
nos posteritati nostræ providentes litteris mandare curavimus quod Bertrada regina, Philippi regis Francorum uxor et mater Fulconis junioris Andegavorum comitis, anno ab Incarnatione Domini M. C XV dedit Deo et beato Martino atque nobis Majoris Monasterii monachis in elemosinam, pro sua suorumque omnium tam animæ quam corporis salute et incolumitate, partem illam forestis quæ dicitur Splendida, quæ ab occidente conjugitur illi parti quam filius ejus Fulco comes non longe antea nobis dederat, sicut a bosco Gausfredi de Ulmis ab oriente dividitur et versus occidentem usque ad finem, sicut a meridie fluvio Caro et ab aquilone Ligere fluvio cingitur. Hanc enim silvam ipsa prius a rege Philipo in dote habuerat et postea ab ejus filio Ludovico rege illam emerat, quam etiam cuidam clerico Willelmo cognomento Burello in vita ipsius tantummodo habendam concesserat. Ipso igitur presente et concedente Willelmo, revestivit eadem Bertrada nos per manum domni abbatis nostri Willelmi de prefata parte bosci apud Fontem Carum in pratis nostris, quo ipsa propter hoc ipsum perrexerat. Hujus rei testes sunt, de monachis : Rivallonius sacrista, Hildebertus de Nanneto, Hugo hospitalarius, Haimo Ponticus, Johannes Rufus ; ex parte reginæ : Willelmus Burellus, Effredus miles ipsius reginæ, Adelelmus de Bellomonte, qui erat forestarius, Gauterius […]mestenon armiger ; ex parte nostra : Petrus Burdonius, Durandus major, Rodulfus cognomento Miles, Rotbertus Tuagal, Rainaldus de Boratorio. Sciendum quod et forestagium et universas consuetudines ipsius bosci regina dedit nobis. [Croix] Signum regine. |
Les actions du siècle Ă©chappent très facilement Ă la mĂ©moire ; voilĂ
pourquoi, pourvoyant [aux besoins] de nos successeurs, nous avons pris soin de consigner par écrit que la reine Bertrade, épouse de Philippe roi des Francs et mère de Foulque le Jeune, comte d’Anjou, a donné, en l’an de l’Incarnation du Seigneur 1115, à Dieu et à saint Martin et à nous, moines de Marmoutier, en aumône, pour le salut et la conservation tant de l’âme que du corps d’elle-même et de tous les siens, la partie de la forêt qu’on appelle Splendide, qui à l’ouest jouxte la partie que son fils le comte Foulque nous avait donnée auparavant, de même qu’à l’est elle est bornée par le bois de Geoffroy des Ormes, et vers l’ouest jusqu’au bout, ainsi qu’au sud elle est bordée par le fleuve Cher, et au nord par le fleuve Loire. Cette selve, elle l’avait précédemment reçue en douaire du roi Philippe, puis du fils de ce dernier, le roi Louis, elle l’avait achetée, et enfin concédée à un clerc, Guillaume dit Bureau, à tenir seulement sa vie durant. En conséquent, en la présence et avec l’accord du même Guillaume, Bertrade nous a investis par la main du seigneur Guillaume notre abbé de la susdite partie du bois, à Fontcher, dans nos prés, où elle s’était rendue en personne à cet effet. De quoi sont témoins, parmi les moines : Rivallonius sacriste, Hildebert de Nantes, Hugues hôtelier, Haimon Ponticus [le Castor ?], Jean le Roux ; au nom de la reine : Guillaume Bureau, Effroi chevalier de la reine, Aleaume de Beaumont, qui était forestier, Gautier […]mestenon écuyer ; en notre nom : Pierre Bourdon, Durand maire, Raoul dit le Chevalier, Robert Tuagal, Renaud de Boratorio. Il faut savoir que la reine nous a donné le forestage et toutes les coutumes de ce bois. [Croix] Seing de la reine. |
Soit en se limitant aux données factuelles :
Les moines de Marmoutier font savoir que Bertrade [de Montfort] leur a aumôné une partie de la forêt dite des Plantes, qu’elle avait précédemment reçue en douaire du roi Philippe [Ier], puis achetée à son fils Louis [VI], et enfin concédée en viager au clerc Guillaume Bureau ; avec son accord et en sa présence, elle en a investi les moines par les mains de leur abbé Guillaume, dans les prés de Fontcher, et en a aussi donné le forestage et toutes les coutumes.