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999, 26 octobre. Acte royal (1279, copie au châtelet de Paris)
Notice   â€˘   Fac-similĂ© interactif   â€˘   Texte et traduction  â€˘  Commentaire diplomatique
  Dossier 81 image du dossier
Texte original Traduction
A touz ceuls qui ces leittres verront, Guy du Mes, garde de la prevosté de Paris, salut.
Nous faisons asavoir que, l’an de grace mil CC soissante dis et neuf, ou mois de decembre,
veimes unes leittres en la fourme qui s’ensuit :
« In nomine sancte et individue Trinitatis. Robertus, divina providente clemencia
Francorum rex. Si erga loca divinis cultibus mancipata propter amorem Dei eorumque in
eisdem locis famulancium beneficia oportuna largimur, premia nobis apud Dominum
eterne remuneracionis rependi non diffidimus. Idcirco noverit sagacitas seu industria
omnium nostrorum fidelium tam presencium quam eciam futurorum quia miles quidam
noster nomine Ermenfredus eciam uxor sua nomine Ermensendis nostram adierunt
serenitatem, humiliter petentes quatinus res eorum, quas in pago Parisiaco sitas super
fluvium Sequane habebant, scilicet alodum nomine Arvreum, ab oppido Corbolii
distantem miliariis duobus, cum ecclesia eciam vicaria eciam advocacione, cum silvis,
vineis, pratis, aquis, terris cultis et incultis ad eundem pertinentibus, monasterio
Fossatensi, quod est dedicatum in honore beate Dei genitricis Marie et beatorum
apostolorum Petri et Pauli seu beati Mauri, patris Benedicti discipuli, qui in eodem loco
requiescit, eciam abbati ejusdem loci nomine Teutoni, eciam fratribus ibidem Deo
militantibus pro eterne remuneracione vite et pro animarum suarum sive Zelonis atque
parentum eorum absolucione tradiderunt auctoritatis nostre precepto concedere eciam
confirmare dignaremur. Similiter petierunt obsecrentes ut roboraretur nostro regali
munimine donacio de villa in eodem pago sita, que vocatur Licias, prope jamdictum
alodum miliariis duobus, quam de beneficio Burchardi comitis eciam filii ejus honore
pontificali prudentis Rainaldi tenent, quorum consensu eciam voluntate hoc donacionis
preceptum contulerunt. Suggerentibus itaque ac intervenientibus dilectis nostris videlicet
dulcissima genitrice nostra Adelaide atque conjuge nostra Berta, nos precibus eorum
libentissime faventes, superius inserta jamdicto monasterio munificencie nostre precepto
confirmamus, per quod jubentes firmiter autorizamus ut, ambobus ab hac luce
migrantibus, Ermenfredo videlicet et conjugeque ejus, predicto in cenobio Regi militantes
superno villas jam superius nominatas cum ecclesiis eciam advocacionibus eciam cum his
que ad ipsas respiciunt absque ulla contradictione vel aliqua vicariorum potestate
perpetuo teneant atque possideant. Quapropter precipimus ut nullus rex, nullus
episcopus, nullus comes sive qualibet potestas illas res ut in superius nominatas disponere
aut in sua potestate quicquam horum decernere vel delegare presumat, sed ut perpetua
soliditate consistens per cuncta evi tempora inviolabilem obtineat firmitatis vigorem,
manu propria subterfirmavimus eciam sigilli nostri inpressione insigniri jussimus. Franco
cancellarius scripsit. Signum Roberti gloriosisimi [monogramme] regis. Data VIII kalendas
novembris, indictione XIIa, anno XII° regnante Roberto rege gllorioso. Acta publice
Parisiaca urbe, anno incarnati Verbi millesimo. »
Et nous le transcrist de ces leittres avons seelé de seel de la prevosté de Paris l’an et le mois desusdiz.
À tous ceux qui verront ces lettres, Guy du Més, garde de la prévôté de Paris, salut. Nous
faisons savoir que, l’an de grâce 1279, au mois de décembre, nous avons vu des lettres
ainsi rédigées :
« Au nom de la sainte et indivise Trinité. Robert, par la disposition de la divine clémence
roi des Francs. Si nous offrons des bénéfices appropriés aux lieux consacrés au culte divin
pour l’amour de Dieu et de ceux qui le servent dans ces mêmes lieux, nous ne doutons pas
d’être gratifiés auprès de Dieu des dons de la récompense éternelle. Sachent donc la
sagacité et l’attention de tous nos fidèles, tant présents que futurs, que l’un de nos
chevaliers nommé Ermenfroi et son épouse nommée Ermensende se rendirent devant
notre sérénité et lui demandèrent humblement de bien vouloir concéder et confirmer d’un
précepte de notre autorité le don qu’ils avaient fait des biens qu’ils possédaient, sis en
Parisis, sur la Seine, c’est-à-dire un alleu nommé Évry, distant de deux milles du château
de Corbeil, avec l’église, la voirie et l’avouerie, avec les bois, les vignes, les prés, les eaux,
les terres cultivées et incultes qui en dépendent, au monastère des Fossés qui est dédié en
l’honneur de la bienheureuse Marie mère de Dieu et des saints apôtres Pierre et Paul et du
disciple du père Benoît, saint Maur, qui repose en ce lieu, ainsi qu’à l’abbé de ce lieu
nommé Teuton et aux frères qui y combattent pour Dieu, et ce en échange de la
récompense de la vie éternelle et pour l’absolution de leurs âmes et de celles de Geilon et
de leurs parents. De même ils ont demandé et supplié que soit confirmée de notre royale
protection la donation d’une villa sise dans le même territoire, nommée Lisses et à deux
milles de l’alleu susmentionné, qu’ils tiennent du bénéfice du comte Bouchard et de son
fils Renaud qui brille de l’éclat de la charge pontificale, qui ont consenti et acquiescé à
leur acte de don. Sur les suggestions et les interventions de nos aimées Adélaïde, notre
très douce mère, et Berthe, notre épouse, nous avons accueilli bien volontiers leurs prières,
et confirmons ce qui a été rapporté plus haut audit monastère, du précepte de notre
munificence, par lequel nous ordonnons et autorisons fermement que lorsque tous deux,
Ermenfroi et son épouse, auront quitté cette vie, ceux qui combattent pour le Roi suprême
dans le susdit monastère pourront tenir et posséder à perpétuité, sans aucune
contradiction, hors du pouvoir de tout voyer, les ville ci-dessus nommées, avec les églises
et les avoueries et tout ce qui en dépend. Pour ce faire, nous ordonnons qu’aucun roi,
aucun évêque, aucun comte ou puissance n’ose disposer des choses ci-dessus nommées ni
les soumettre à son pouvoir ou les déléguer, mais pour que [cette décision], solidement
fondée à perpétuité, obtienne la force inviolable de la fermeté pour les temps à venir, nous
l’avons plus bas confirmée de notre main et fait marquer de l’empreinte de notre sceau. Le
chancelier Francon a écrit. Seing de Robert très glorieux [monogramme] roi. Donné le
huitième jour des calendes de novembre, indiction 12e, 12e année du règne du glorieux roi
Robert. Fait publiquement dans la ville de Paris, la millième année du Verbe incarné. »
Et nous avons scellé la transcription de ces lettres du sceau de la prévôté de Paris l’an et le
mois dessusdits.

Soit en se limitant aux données factuelles :

999, 26 octobre. — Paris.

Le roi Robert [le Pieux], à la prière du chevalier Ermenfroi et de son épouse Ermensende, confirme la donation que ces derniers ont faite au monastère de Saint Maur-des-Fossés et à son abbé Teuton, de l’alleu d’Évry, sis à deux milles de Corbeil, avec l’église, la voirie et l’avouerie, les forêts, les vignes, les prés, les eaux et les terres qui en dépendent. Le roi confirme aussi au monastère la villa de Lisses, à deux milles d’Evry, qu’ils tiennent en bénéfice du comte Bouchard et de son fils l’évêque Renaud. Le don, de plein effet à leur décès, est fait pour l’âme des donateurs, de Geilon et de leurs parents. — Vidimus de décembre 1279 sous le sceau de la prévôté de Paris.

L’acte est décrit par W.M. Newman, Catalogue des actes de Robert II, roi de France, Paris, 1937, n° 13.