On vient de voir que le rédacteur n'a pas coulé son acte dans un moule épistolaire (même si, époque oblige, il le qualifie de "lettres"). Ni adresse ni salut : c'est un indice supplémentaire de solennité, qui donne du "poids" à l'auteur et à l'acte, la formule étant lointainement dérivée des préceptes/diplômes royaux à valeur perpétuelle.
Expert dans la langue et l'écriture, le rédacteur/scripteur de l'acte (pas moyen de savoir si les deux interventions sont réunies ou disjointes) est aussi un excellent observateur de la complexité des rapports juridiques et sociaux, où s'entrecroisent quatre types d'intervenants et trois plans (détention et vente de la terre, droit éminent censuel, droit éminent féodal), disséqués et décrits avec efficacité, jusque dans les zones d'incertitude qui rompent la chaîne du tissu féodal.
On a vu aussi, dans la lecture diplomatique du document, le jeu de ressemblances/dissemblances avec l'acte d'officialité, qui ramène à la question de fond : qui et pourquoi ?
A la première question on ne peut répondre que par des hypothèses. Vu son niveau assez médiocre, il est assez peu vraisemblable que l'auteur de l'acte lui-même ait eu les moyens de disposer d'une "chancellerie", voire d'un chapelain assez expert... Deux solutions restent, que seule la comparaison d'autres documents permettraient d'affiner : une rédaction à l'abbaye ; non moins vraisemblable, sinon plus, le recours à l'un de ces écrivains publics dont on pressent alors la multiplication, personnel de formation commune, parfois de profession partagée, avec les "clercs notaires jurés" des officialités.
Le pourquoi se dégage plus facilement. Parmi toutes les solutions possibles (l'officialité, une juridiction gracieuse princière qui commence à peine à s'organiser, une notification par un grand baron ou le roi, tout de même très haut et très cher), on a choisi celle qui offrait le meilleur rapport qualité/prix, la plus adaptée aussi au règlement judiciaire du possible litige : une matière féodale, où face à ses pairs le chevalier s'engage sous son sceau et ses armes, de notoriété et de poids social suffisants pour donner de l'autorité à l'acte.
On vient de voir que le rédacteur n'a pas coulé son acte dans un moule épistolaire (même si, époque oblige, il le qualifie de "lettres"). Ni adresse ni salut : c'est un indice supplémentaire de solennité, qui donne du "poids" à l'auteur et à l'acte, la formule étant lointainement dérivée des préceptes/diplômes royaux à valeur perpétuelle.
Expert dans la langue et l'écriture, le rédacteur/scripteur de l'acte (pas moyen de savoir si les deux interventions sont réunies ou disjointes) est aussi un excellent observateur de la complexité des rapports juridiques et sociaux, où s'entrecroisent quatre types d'intervenants et trois plans (détention et vente de la terre, droit éminent censuel, droit éminent féodal), disséqués et décrits avec efficacité, jusque dans les zones d'incertitude qui rompent la chaîne du tissu féodal.
On a vu aussi, dans la lecture diplomatique du document, le jeu de ressemblances/dissemblances avec l'acte d'officialité, qui ramène à la question de fond : qui et pourquoi ?
A la première question on ne peut répondre que par des hypothèses. Vu son niveau assez médiocre, il est assez peu vraisemblable que l'auteur de l'acte lui-même ait eu les moyens de disposer d'une "chancellerie", voire d'un chapelain assez expert... Deux solutions restent, que seule la comparaison d'autres documents permettraient d'affiner : une rédaction à l'abbaye ; non moins vraisemblable, sinon plus, le recours à l'un de ces écrivains publics dont on pressent alors la multiplication, personnel de formation commune, parfois de profession partagée, avec les "clercs notaires jurés" des officialités.
Le pourquoi se dégage plus facilement. Parmi toutes les solutions possibles (l'officialité, une juridiction gracieuse princière qui commence à peine à s'organiser, une notification par un grand baron ou le roi, tout de même très haut et très cher), on a choisi celle qui offrait le meilleur rapport qualité/prix, la plus adaptée aussi au règlement judiciaire du possible litige : une matière féodale, où face à ses pairs le chevalier s'engage sous son sceau et ses armes, de notoriété et de poids social suffisants pour donner de l'autorité à l'acte.