Introduction des cours Dossiers documentaires Bibliographies
1096. Notice (Poitou)
Notice   •   Fac-similé interactif   •   Texte et traduction•  Commentaire diplomatique
Dossier 54
  1. Caractères externes
  2. La langue et le style

Essai

Le format est relativement modeste, assez courant dans ses dimensions plus larges que hautes. Le texte n’est pas justifié à droite, peut-être parce que le scribe évite les coupures en fin de ligne (une coupure unique en fin de ligne 1), plutôt parce qu’il ne s’en soucie pas. L’interlignage est en revanche régulier, sauf entre les lignes 11 et 12, sans que l’organisation de l’acte le justifie.

On n’en perçoit que plus clairement la volonté de séparer, au bas du parchemin, la riche formule de date, sur trois lignes. Une telle disposition est traditionnelle, aussi bien dans les formules de date des actes royaux et pontificaux que dans les formules de souscriptions de rédacteurs d'actes privés. Il est vraisemblable que le complément de datation (« Primum donum... », quatrième ligne avant la fin) a été ajouté par le scribe dans un second temps, comme en écho à la formule finale de date.

La graphie se veut d’une très grande clarté. Les abréviations sont assez légères ; la ponctuation, pertinente, reste discrète. L’écriture, comme souvent aux Xe-XIe siècles, n’a pas une forte spécificité diplomatique. Les “i” sont pointés et les signes d’abréviation clairement distingués. Le “c” et le “t” sont nettement différenciés et les jambages sont clairement assemblés (peu de confusions possibles entre “u” et “n”...). Les capitales sont nettement marquées, mais sans ornementation. Seule l’initiale est grossie et pourvue d’une ébauche d’ornementation. À part, la mention du règne du roi se détache au bas de l’acte, en capitales. Le tout apparaît donc soigné, mais sans effort notable de solennité.

Au reste, quelques bourdes sont à noter : “habebat” est coupé entre les lignes 1 et 2, mais, si le scribe a pris la peine de ménager un trait en fin de ligne, il a répété par erreur la syllabe “be” au début de la ligne suivante ; à la ligne 11, il a porté une abréviation “us” après le m de “accepimus”, alors qu'il avait écrit le mot en toutes lettres ; enfin et surtout, il a défiguré l’année de l’Incarnation (MCVI pour MXCVI). On ne peut par contre mettre au chapitre des bévues la façon de noter l’abréviation de “ab Incarnatione”, où le tilde placé sur le “b” porte en fait sur le “i” : les coupures de mots sont devenues normales à l’époque, mais elles ne concernent pas la plupart du temps les outils comme les prépositions, soudés au mot sur lequel ils portent.