Le document n'a aucun effet juridique spécial. Support d'une communication, il constitue, dans sa conception la plus stricte, une simple lettre, dont la conservation est infiniment plus hasardeuse que celle d'une lettre faisant titre. De fait, le document sacrifie très normalement aux règles épistolaires de l'organisation du discours et n'annonce ni ne comporte aucun signe de validation. Si sceau il y a eu, il a simplement servi à clore le parchemin.
Le document n'en reste pas moins intéressant pour la connaissance de l'histoire institutionnelle au sens large : prédication de la croisade, fonctionnement humain de la hiérarchie ecclésiale... À un diplomatiste, il offre un exemple pur d'application des règles de l'art épistolaire, qui ont eu par ailleurs une influence directe sur la composition des actes. Mais il a aussi l'intérêt de montrer quelques traces d'influence en retour de l'acte sur la lettre (disposition de la dernière ligne, datation en mode diplomatique).
Le style est très naturellement fleuri. De lourdes attentions sont prodiguées au cardinal destinataire, dont le nom est mis en tête, et que de multiples formules assurent de la dévotion et de l'obéissance de l'auteur. Commencée à la mode pontificale (salutem et..., respectant jusqu'au mode abréviatif de la Curie, salt), la formule de salut brode avec virtuosité sur l'obéissance effective, voulue et respectueuse, non dénuée d'amour (debitam-devotam), portée au cardinal. En clôture à nouveau, les sentiments à l'égard du cardinal sont évoqués avec force, et appellent autant de jeux de mots, assez courants (paternitati-patrocinio, nostram-vestram, affectu-effectu). Ces deux protestations initiale et finale de déférente dilection encadrent le passage central, rédigé en mode d'exposé (passé/présent) et présentant l'état des relations avec le pape : la demande, son rejet, la soumission.
Usuel dans les hautes sphères de l'Église, ce mode raffiné de communication, fondé sur un latin cultivé, n'exclut pas au détour une graphie trahissant la prononciation française, "circomspectione" (ligne 6).
Le document n'a aucun effet juridique spécial. Support d'une communication, il constitue, dans sa conception la plus stricte, une simple lettre, dont la conservation est infiniment plus hasardeuse que celle d'une lettre faisant titre. De fait, le document sacrifie très normalement aux règles épistolaires de l'organisation du discours et n'annonce ni ne comporte aucun signe de validation. Si sceau il y a eu, il a simplement servi à clore le parchemin.
Le document n'en reste pas moins intéressant pour la connaissance de l'histoire institutionnelle au sens large : prédication de la croisade, fonctionnement humain de la hiérarchie ecclésiale... À un diplomatiste, il offre un exemple pur d'application des règles de l'art épistolaire, qui ont eu par ailleurs une influence directe sur la composition des actes. Mais il a aussi l'intérêt de montrer quelques traces d'influence en retour de l'acte sur la lettre (disposition de la dernière ligne, datation en mode diplomatique).
Le style est très naturellement fleuri. De lourdes attentions sont prodiguées au cardinal destinataire, dont le nom est mis en tête, et que de multiples formules assurent de la dévotion et de l'obéissance de l'auteur. Commencée à la mode pontificale (salutem et..., respectant jusqu'au mode abréviatif de la Curie, salt), la formule de salut brode avec virtuosité sur l'obéissance effective, voulue et respectueuse, non dénuée d'amour (debitam-devotam), portée au cardinal. En clôture à nouveau, les sentiments à l'égard du cardinal sont évoqués avec force, et appellent autant de jeux de mots, assez courants (paternitati-patrocinio, nostram-vestram, affectu-effectu). Ces deux protestations initiale et finale de déférente dilection encadrent le passage central, rédigé en mode d'exposé (passé/présent) et présentant l'état des relations avec le pape : la demande, son rejet, la soumission.
Usuel dans les hautes sphères de l'Église, ce mode raffiné de communication, fondé sur un latin cultivé, n'exclut pas au détour une graphie trahissant la prononciation française, "circomspectione" (ligne 6).