Introduction des cours Dossiers documentaires Bibliographies
1109, 22 février. Acte royal (Espagne)
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Dossier 74
  1. Caractères externes
  2. Parties du discours
  3. Interprétation

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Essai

Les caractères externes les plus éclatants sont ceux qui sont enracinés dans les traditions ibériques. Le document affiche en effet une large originalité face à la matrice carolingienne des actes de souverains au nord des Pyrénées. Il emprunte sa disposition d’ensemble à l’acte privé, n’y ajoutant qu’une ornementation supplémentaire (lettres capitales, tildes ornés, application graphique, seings décorés). Élément totalement étranger à l’acte souverain d’empreinte carolingienne, le scribe-rédacteur trace un seing-monogramme de même forme et de même taille que celui de la princesse. C’est ainsi le début timide d’organisation des souscripteurs en colonnes qui signe le mieux la différence avec l’acte privé, où ils viennent ordinairement à longue ligne.

Second trait éclatant, et concordant, dans les rémanences d’écriture wisigothique, qui est d’ailleurs en train de disparaître et ne subsiste plus, assez contrainte et artificielle, que dans quelques lettres (a, t, e en ligature, XL de l’année), peinant même à se maintenir face à la déferlante de l’écriture caroline. Quelque crédit que l’on accorde à l’idée commune selon laquelle les conciles de Burgos et León de 1080 et 1090 auraient explicitement remplacé la liturgie hispanique par la romaine, et l’écriture wisigothique par la caroline (pour les seuls livres liturgiques), on est bien ici à un tournant : dans les années 1130, la victoire de la caroline sera totale.