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1590, 16 janvier. Composer en temps de guerre : Remise de bail à un fermier d’impôts de la Ligue
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Dossier 115

Après l’exécution par le pouvoir royal le 23 décembre 1588 du duc Henri de Guise, la Ligue met en place une structure dirigeante bicéphale : le Conseil général de la Sainte Union et le duc de Mayenne. Ce dernier, proclamé lieutenant général de la couronne le 4 mars 1589, est assisté d’un Conseil d’État et il impose bientôt la présence de secrétaires d’État. La déchéance proclamée d’Henri III par un décret de la Faculté de théologie du 7 janvier puis son assassinat le 1er août 1589 conduisent les ligueurs à proclamer roi de France le cardinal Charles de Bourbon qu’un arrêt du parlement de Paris du 21 novembre 1589 enjoint de reconnaître comme roi légitime sous le nom de Charles X. Prisonnier d’Henri IV, il meurt le 8 mai 1590 à Fontenay-le-Comte.

Le cadre normal des institutions monarchiques est toutefois maintenu comme en témoigne cet acte. Il souligne aussi les difficultés rencontrées dans la perception des impôts du fait des troubles, et ce même dans les villes fidèles à la Ligue comme Soissons où Mayenne nomme régulièrement des officiers ; la ville lui sera d’ailleurs concédée comme place de sûreté par le traité de Follembray du 31 janvier 1596. Pierre Terlan, qui a pris à ferme des droits prélevés sur certaines marchandises entrant ou vendues à Soissons, obtient ainsi une réduction de la moitié du montant de son bail qu’il doit verser à l’administration ligueuse (en l’occurrence au receveur des aides de Soissons) au lieu des trois-quarts demandés. Il est possible qu’en échange, le Conseil qui a besoin d’argent frais, ait obtenu le paiement immédiat et en argent d’une partie de la somme. De tout façon, à la fin de l’année 1592, Mayenne accorde un affranchissement général d’impositions pour neuf ans aux habitants de Soissons, ce qui n’a pas dû faciliter le travail du fermier (Arch. nat., P 2747, fol. 417, 2 décembre 1592).