Introduction des cours Dossiers documentaires Bibliographies
1297. Vincent de Beauvais,
Speculum historiale
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Dossier 7

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L'écriture de ce manuscrit, écrit à Saint-Omer en 1297, est une écriture « textuelle » gothique d'assez bonne qualité, qui peut servir d'exemple pour une description des caractères généraux de l'écriture gothique, environ un siècle après qu'elle a commencé à se distinguer de l'ancienne minuscule caroline.

Verticalité et rythme serré : lettres composées d'éléments normalisés, essentiellement des segments rectilignes en succession régulière, avec un effet de compression latérale. Empattements supérieurs et inférieurs en forme de crochets opposés, plus ou moins anguleux. Le copiste veille cependant à éviter la confusion entre ces crochets et les traits de liaison entre deux jambages : ainsi il reste une différence visible entre u et n, entre iu et m, etc., et cela malgré l'absence presque générale de point sur les i. Ces crochets sont ici produits pour la plupart par un simple retour de la plume, plutôt que par l'application d'un trait supplémentaire croisant l'extrémité du jambage, comme c'est le cas dans la variété plus calligraphique dite textualis quadrata, particulièrement employée dans les beaux manuscrits liturgiques. Sur les hastes montantes, l'ancien empattement (de forme massuée puis triangulaire) a évolué vers une forme fourchue, avec un crochet plus ou moins marqué à gauche (ex. : 1re col., 2, plusieurs l). Superposition de courbes opposées (règle dite de Meyer) : afin de ne pas rompre le rythme continu du mot par l'insertion d'un blanc là où on ne peut enchaîner deux lettres successives par des crochets, les courbes opposées de deux lettres voisines se superposent (ex. : col. a, 3, videbatur) Le d oncial (incliné à gauche), qui a désormais supplanté le d droit, est particulièrement concerné par la règle de Meyer. L'abréviation tironienne de et, ici en forme de z barré, a remplacé pour l'essentiel l'ancienne conjonction &. Celle-ci n'a pas pour autant disparu (voir ci-après)