Texte original | Traduction | |
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De ista ora in antea, ego Ylisiarius de Salve, filius de Stephana, a te Guilelma vicecomitissa que fuist moller de Bernardo Aton, tant quant tenras la sennoria del castel de la Arena, et ad aquel eres que auras d’en Bernart Aton, de qual tu es preinz, lo castel de Berniz non vos tolrai ne vos en tolrai ipsas fortedas que hodie ibi sunt ni adenant factas i erunt per nomen de castel ; et si om vel femina aquest castel suprascripti vos tollia o.s en tollia, ab aquel o ab aquella o ab aquels o ab aquellas finem ne societatem cum illo vel cum illis non auria, fors quant per lo castel a recobrar. Et si recobrar eu lo potuero, per nullum ingenium a te vicecomitissa o a l’eres que auras d’en Bernart d’Aton lo redrai sine lucro et sine decepcione, per ipsa conveniencia, per fidem et sine inganno, per hec sancta evangelia. Hoc est factum in presencia Ugonis de Brodito, Petri Guirardi, Pontii de Vedenobrio, Raimundi de Brodito, Guillelmi Raimundi, Stephani Signerii, Petri Aldeberti, Pontii Raimundi, Bernardi Raimundi, Guillelmi Sancti Johannis, Guilelmi de Calmis, Bernardi Maliani, Bertrandi de Anglata, Guillelmi Fulconis, majoris et minoris, Bernardi de Clarenciaco, Petri Arnaldi. Hoc fuit factum in castro de Arenis. |
À partir de maintenant, moi, Éléazar de Sauve, fils de Stéphanie, à toi Guillemette, vicomtesse qui fut l’épouse de Bernard Aton, tant que tu posséderas la seigneurie du château des Arènes, et à l’héritier que tu vas avoir du seigneur Bernard Aton de qui tu es enceinte, je ne vous prendrai pas le château de Bernis et je ne vous en prendrai pas les fortifications qui s’y trouvent aujourd’hui ou qui y seront faites sous le nom de château ; et si un homme ou une femme vous prenait le château susnommé ou vous en prenait [une partie], je n’aurais ni accord ni alliance avec lui, elle, eux ou elles, sauf pour reprendre le château. Et si je peux le reprendre, je le rendrai sans aucune ruse à toi, vicomtesse, ou à l’héritier que tu vas avoir du seigneur Bernard d’Aton, sans profit et sans tromperie, au nom du présent accord, par bonne foi et sans mauvais tour, de par ces saints Évangiles. Cela a été fait en présence d’Hugues de Brouzet, de Peire Guirard, de Pons de Vézénobres, de Raymon de Brouzet, de Guilhem Raymon, d’Étienne [fils de] Signerius, de Peire Aldebert, de Pons Raymon, de Bernard Raymon, de Guilhem de Saint-Jean, de Guilhem de La Calmette, de Bernard [fils de] Malianus, de Bertran de Langlade, de Guilhem Foulque, l’aîné et le cadet, de Bernard de Clarensac, de Peire Arnaut. Cela a été fait au château des Arènes. |
Soit en se limitant aux données factuelles :
Éléazar de Sauve fait serment à la vicomtesse d’Agde Guillemette, veuve de Bernard [V] Aton, et au fils posthume de ce dernier dont elle est enceinte, qu’il ne les dépossèdera pas du château de Bernis ni de ses fortifications. Si quelqu’un venait à s’emparer du château, il ne passerait aucune convention avec lui sauf pour reprendre le château ; cela fait, il remettrait le château sans contrepartie pécuniaire ni tromperie à la vicomtesse ou à son fils.
N.B. : l’acte a été édité en dernier lieu par Clovis Brunel, Les plus anciennes chartes en langue provençale, Paris, 1926, no 83, p. 83.