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Incipit prefatio Cassiodori. Cum studia saecularium litterarum magno desiderio fervere
cognoscerem, ita ut multa pars hominum per ipsa (ms : ipsam) se mundi
prudentiam crederet adipisci, gravissimo sum fateor dolore permotus, ut scripturis divinis
magistri publici deessent, cum mundani auctores celeberrima proculdubio traditione pollerent.
Nisus sum cum beatissimo Agapito papa urbis Rome, ut sicut apud Alexandriam multo tempore
fuisse traditur institutum, nunc etiam in Nisibi civitate Syrorum Hebreis sedulo fertur exponi,
collatis expensis in urbe Romana professos doctores schole potius acciperent christiane, unde
et anima susciperet aeternam salutem et casto atque purissimo eloquio fidelium lingua comeretur.
Sed cum per bella ferventia et turbulenta nimis in Italico regno certamina,
desiderium meum nullatenus valuisset impleri, quoniam non habet locum res pacis temporibus
inquietis, ad hoc divina caritate probor esse conpulsus ut ad vicem magistri introductorios
vobis libros istos Domino
prestante conficerem, per quos, sicut estimo, et scripturarum divinarum series et
saecularium litterarum compendiosa notitia Domini munere panderetur, minus fortasse dissertos…
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Début de la préface de Cassiodore. Sachant que l’étude des lettres profanes était portée par
une faveur croissante de sorte qu’une multitude d’hommes croyait acquérir par là l’intelligence
des choses mondaines, j’avoue avoir été touché d’une très vive douleur de l’absence de maîtres
publics pour les Écritures saintes, alors que les auteurs profanes jouissaient d’une diffusion
assurĂ©ment très large. J’ai tentĂ©, avec le très saint Agapet, pape de la ville de Rome, de faire que, de mĂŞme qu’Ă
Alexandrie il y a longtemps cela a été, dit-on, institué, et de nos jours aussi dans
le ville de Nisibe en Syrie on rapporte que les Hébreux sont soigneusement enseignés, après
avoir rassemblé l’agent nécessaire, dans la ville de Rome, des enseignants reconnus soient plutôt
engagés dans les écoles chrétiennes, pour que l’âme en reçoive le salut éternel et que la
langue des fidèles soit ornée d’une chaste et très pure éloquence. Mais comme à cause des guerres qui
faisaient rage et des combats
très violents dans le royaume d’Italie mon désir n’a pu aucunement s’accomplir,
puisqu’une occupation pacifique n’a pas de place en des temps troublés, il s’avère que j’ai été
poussé par la charité divine à réaliser pour vous ces livres d’introduction à la place d’un maître avec l’aide du Seigneur,
pour que grâce à eux, comme je le crois, l’ensemble des Écritures saintes et un précis
abrégé des lettres profanes, vous soient rendus accessibles par le don du Seigneur…
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