Passer la souris sur les cercles rouges pour des commentaires de détail
L'acte est écrit sur un support de dimensions modestes (18 x 13 cm) ; l'écriture n'est pas spécialement tassée, mais la marge gauche est réduite, et les marges droite et inférieure inexistantes. Ce principe général d'économie se retrouve dans la modestie du repli ; il n'est pas forcément dû au fait que le scribe n'a plus guère de parchemin à sa disposition : il a très bien pu écrire l'acte sur un support plus long, destiné à plusieurs actes, ensuite découpé aux dimensions voulues.
L'espace est donc utilisé au maximum. Des mots sont coupés à huit fins de ligne sur dix-sept, et la coupure est indiquée, comme aujourd'hui par un trait d'union, avant d'éviter toute contestation d'interprétation. Ailleurs une lettre finale est étirée et suivie d'un point (ligne 9), la fin de la dernière ligne est occupée par traits étirés : souci d'empêcher une interpolation, souci esthétique aussi pour donner l'image d'un rectangle entièrement empli par l'écriture.
L'économie est aussi sobriété d'ornementation. Il n'y a pas grande conclusion à tirer de l'absence de signe figuré initial, dont l'usage a décliné au siècle précédent ; mais on note que l'écriture ne présente que trois initiales de mots tant soit peu grandies (leurs traits dédoublés ou grossis) : au début du texte, aux initiales du mot " Noverint " et du titre " Abbati ".
Mais l'écriture se caractérise aussi par une volonté de clarté, par l'usage du pointage des "i" et d'une scansion du texte par une ponctuation à deux éléments — traits qui sont alors devenus assez communs, mais sont ici assez appuyés, encore que jamais systématiques. On dénombre 49 "i" pointés contre 67 non pointés (dont un bon nombre surmontés d'un tilde qui empêche le pointage). Le pointage est très largement utilisé pour parer à d'éventuelles ambiguïtés de lecture, essentiellement quand le "i" est accompagné d'autres jambages (ainsi pour "Flaviacen." mais pas pour "Geremari"). Ce principe est moins appliqué dans les parties les parties les plus formulaires (pas de pointage à "in" ni à "noverint" en ligne 1), et surappliqué pour des noms propres ou termes juridiques (à commencer par "iuris"). La ponctuation mélange points et traits obliques. Elle découpe, sans rigidité et sans exclusive, des unités de sens plus que des unités grammaticales.
On retrouve les mêmes traits dans l'usage des deux points juxtaposés, marque très forte, devant le titre de l'auteur de l'acte, de la dépersonnalisation de son intervention ; le signe figure aussi (ligne 4) devant le mot "conventui".
Ces traits graphiques montrent un acte visant à concilier fonctionnalité et clarté. Un autre trait confirme l'absence de solennité. Trois mots, répétés par erreur, sont, à la relecture, exponctués ; le scribe indique ainsi qu'il ne faut pas en tenir compte. Une telle intervention traduit à la fois la hâte relative avec laquelle l'acte a été couché par écrit ; le soin avec lequel il a été relu ; une absence de solennité qui fait accepter l'émission d'un acte ainsi corrigé : la chancellerie royale l'aurait refait, un notaire public aurait signalé l'intervention dans la formule de validation finale.
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L'acte est écrit sur un support de dimensions modestes (18 x 13 cm) ; l'écriture n'est pas spécialement tassée, mais la marge gauche est réduite, et les marges droite et inférieure inexistantes. Ce principe général d'économie se retrouve dans la modestie du repli ; il n'est pas forcément dû au fait que le scribe n'a plus guère de parchemin à sa disposition : il a très bien pu écrire l'acte sur un support plus long, destiné à plusieurs actes, ensuite découpé aux dimensions voulues.
L'espace est donc utilisé au maximum. Des mots sont coupés à huit fins de ligne sur dix-sept, et la coupure est indiquée, comme aujourd'hui par un trait d'union, avant d'éviter toute contestation d'interprétation. Ailleurs une lettre finale est étirée et suivie d'un point (ligne 9), la fin de la dernière ligne est occupée par traits étirés : souci d'empêcher une interpolation, souci esthétique aussi pour donner l'image d'un rectangle entièrement empli par l'écriture.
L'économie est aussi sobriété d'ornementation. Il n'y a pas grande conclusion à tirer de l'absence de signe figuré initial, dont l'usage a décliné au siècle précédent ; mais on note que l'écriture ne présente que trois initiales de mots tant soit peu grandies (leurs traits dédoublés ou grossis) : au début du texte, aux initiales du mot " Noverint " et du titre " Abbati ".
Mais l'écriture se caractérise aussi par une volonté de clarté, par l'usage du pointage des "i" et d'une scansion du texte par une ponctuation à deux éléments — traits qui sont alors devenus assez communs, mais sont ici assez appuyés, encore que jamais systématiques. On dénombre 49 "i" pointés contre 67 non pointés (dont un bon nombre surmontés d'un tilde qui empêche le pointage). Le pointage est très largement utilisé pour parer à d'éventuelles ambiguïtés de lecture, essentiellement quand le "i" est accompagné d'autres jambages (ainsi pour "Flaviacen." mais pas pour "Geremari"). Ce principe est moins appliqué dans les parties les parties les plus formulaires (pas de pointage à "in" ni à "noverint" en ligne 1), et surappliqué pour des noms propres ou termes juridiques (à commencer par "iuris"). La ponctuation mélange points et traits obliques. Elle découpe, sans rigidité et sans exclusive, des unités de sens plus que des unités grammaticales.
On retrouve les mêmes traits dans l'usage des deux points juxtaposés, marque très forte, devant le titre de l'auteur de l'acte, de la dépersonnalisation de son intervention ; le signe figure aussi (ligne 4) devant le mot "conventui".
Ces traits graphiques montrent un acte visant à concilier fonctionnalité et clarté. Un autre trait confirme l'absence de solennité. Trois mots, répétés par erreur, sont, à la relecture, exponctués ; le scribe indique ainsi qu'il ne faut pas en tenir compte. Une telle intervention traduit à la fois la hâte relative avec laquelle l'acte a été couché par écrit ; le soin avec lequel il a été relu ; une absence de solennité qui fait accepter l'émission d'un acte ainsi corrigé : la chancellerie royale l'aurait refait, un notaire public aurait signalé l'intervention dans la formule de validation finale.