Le texte concorde avec l’aspect externe : l’acte est rédigé dans un latin peu orné, mais grammaticalement correct. Le protocole est très simple (pas de formules d’humilité dans la suscription, ni de recherche dans les deux parties suivantes, réduites à leur plus simple expression) ; le préambule, très stéréotypé mais pertinent, tient en sept mots, présentés dans une subordonnée (les diplomatistes de langue allemande parlent de Kurzarenga, ou « préambule court »). L’absence de toute formule pour introduire la date de temps (comme Datum) est tout aussi caractéristique que l’écriture de l’absence de grande tradition diplomatique.
Le fond est aussi banal pour le XIIe siècle que les formules sont bien rodées : à la belle époque de l’acte épiscopal se multiplient des actions de ce genre, où l’évêque, ordinaire du lieu concerné (l’ancien diocèse du Mans, comme la province du Maine, couvrait la quasi-totalité de l’actuel département de la Mayenne), est sollicité comme intermédiaire de donations, qu’il sanctionne et garantit de son autorité (noter le jeu de mots actoritas/auctoritas) et par la délivrance d’un acte scellé. Celui-ci n’est que le point d’orgue d’un long processus formalisé, où les moines ont successivement réglé l’affaire avec le donateur, par oral, puis avec ses deux fils, qui sont seuls à paraître devant l’évêque pour cette « récapitulation » ultime, précédée de la délivrance d’un acte scellé par le fils aîné (on ne sait si la confirmation devant l’évêque a lieu alors que le père, donateur primitif, est malade ou décédé).
Quelques décennies plus tard, débordé, l’évêque laissera place à l’acte de son délégué, l’official. Celui-ci, en fait ses propres adjoints, mettront plus de technicité dans le vocabulaire et les clauses, comme ils chasseront la liste de témoins, héritée des siècles antérieurs. La liste ici donnée n’est d’ailleurs pas sans intérêt et montre bien que l’on est dans une phase de transition : après deux dignitaires du chapitre cathédral, et avant trois moines (sans doute de Savigny), apparaissent deux « maîtres », dont l’un dit « chapelain », indice modeste mais concordant du développement d’entourages épiscopaux peuplés de gestionnaires ; l’acte passe sous silence les témoins liés à l’autre partie, laïque, du négoce.
Le texte concorde avec l’aspect externe : l’acte est rédigé dans un latin peu orné, mais grammaticalement correct. Le protocole est très simple (pas de formules d’humilité dans la suscription, ni de recherche dans les deux parties suivantes, réduites à leur plus simple expression) ; le préambule, très stéréotypé mais pertinent, tient en sept mots, présentés dans une subordonnée (les diplomatistes de langue allemande parlent de Kurzarenga, ou « préambule court »). L’absence de toute formule pour introduire la date de temps (comme Datum) est tout aussi caractéristique que l’écriture de l’absence de grande tradition diplomatique.
Le fond est aussi banal pour le XIIe siècle que les formules sont bien rodées : à la belle époque de l’acte épiscopal se multiplient des actions de ce genre, où l’évêque, ordinaire du lieu concerné (l’ancien diocèse du Mans, comme la province du Maine, couvrait la quasi-totalité de l’actuel département de la Mayenne), est sollicité comme intermédiaire de donations, qu’il sanctionne et garantit de son autorité (noter le jeu de mots actoritas/auctoritas) et par la délivrance d’un acte scellé. Celui-ci n’est que le point d’orgue d’un long processus formalisé, où les moines ont successivement réglé l’affaire avec le donateur, par oral, puis avec ses deux fils, qui sont seuls à paraître devant l’évêque pour cette « récapitulation » ultime, précédée de la délivrance d’un acte scellé par le fils aîné (on ne sait si la confirmation devant l’évêque a lieu alors que le père, donateur primitif, est malade ou décédé).
Quelques décennies plus tard, débordé, l’évêque laissera place à l’acte de son délégué, l’official. Celui-ci, en fait ses propres adjoints, mettront plus de technicité dans le vocabulaire et les clauses, comme ils chasseront la liste de témoins, héritée des siècles antérieurs. La liste ici donnée n’est d’ailleurs pas sans intérêt et montre bien que l’on est dans une phase de transition : après deux dignitaires du chapitre cathédral, et avant trois moines (sans doute de Savigny), apparaissent deux « maîtres », dont l’un dit « chapelain », indice modeste mais concordant du développement d’entourages épiscopaux peuplés de gestionnaires ; l’acte passe sous silence les témoins liés à l’autre partie, laïque, du négoce.