L’acte se distingue au premier coup d’œil par sa solennité (allure épigraphique de la première ligne, qui correspond à l’invocation ; somptueux monogramme royal ; traitement graphique soigné). Cet apprêt répond à l’appel à la perpétuité répété au fil du texte, pour désigner la production la plus solennelle de la chancellerie capétienne, le « diplôme ». Pourtant, même s’il est d’assez grandes dimensions, le parchemin est moins vaste que d’autres. La disproportion entre hauteur et largeur, au profit de la hauteur, est assez générale depuis Philippe I^er et disparaîtra au fil du XII^e siècle, mais elle est ici exceptionnelle (l’acte est deux fois plus haut que large, alors que la moitié des originaux de Louis VI sont dans un rapport 1 à 1,2 pour 1, et le quart seulement dans un rapport 1,2 à 1,4 pour 1). Cette étroitesse, comme l’inexistence des marges, est un marqueur du caractère ponctuel de la concession, même perpétuelle et emphatique. Autres traits typiques de la graphie et de la mise en page dans ces décennies : l’emploi de “e” cédillés, parfois à contretemps (æxactione), la recherche de symétrie, le découpage du texte en plusieurs alinéas.