Ce petit acte courant n'appelle ni solennité ni fioritures. Tout comme son écriture, rapide et sans apprêt, son style dépouillé sent le praticien, dans sa technicité mais aussi dans la tendance à user de binômes synonymiques ("de et super", "solvo et quitto"). La précision est de rigueur, dans l'onomastique, dans les titres, comme dans la grille (à vrai dire jamais absolue) des qualificatifs qui marquent la distinction sociale et la hiérarchie : le commissaire a droit à "discretus vir", le trésorier à "honorabilis et prudens vir", le capitaine représentant le roi à "magnificus et potens vir".
Le notaire a été choisi pour mener l'enquête en raison de sa culture juridique, de sa notoriété, de son entregent, de sa connaissance du terrain et de ce que l'on appellerait aujourd'hui le marché de l'immobilier ; mais le choix n'était pas obligé, et c'est bien à titre personnel qu'il a agi. Il est donc logique qu'il délivre à titre personnel cette quittance, document autenthique exigé après tout versement d'argent tiré des caisses royales (c'est le comptable qui reçoit le document avant de le produire en pièce justificative de ses comptes). Il aurait pu passer devant un autre notaire. Il choisit de recourir, comme bien d'autres, à son sceau personnel. La diffusion de la pratique, la place du mot et la disposition du bas de l'acte (dont l'extrémité inférieure a disparu), et encore la formule « In cujus rei testimonium » ne laissent en effet aucun doute sur le développement sig' en sigillum (sceau personnel) et non en signum (seing manuel). Mais attention : rien ne permet de dire si l'acte a été matériellement préparé et écrit par le notaire (ce qui reste probable), ou par les bureaux du trésorier (ce qui est fréquent).
Dans sa modestie, pour ne pas dire dans sa quasi insignifiance, le document illustre bien les trésors d'histoire institutionnelle et de prosopographie (quatre personnes précisément citées, alors que la mention du trésorier est dépersonnalisée) qui se dévoilent une fois que de telles pièces ont été exhumées (elles sont issues de la dispersion des archives de la Chambre des comptes de Paris) et remises en série.
Ce petit acte courant n'appelle ni solennité ni fioritures. Tout comme son écriture, rapide et sans apprêt, son style dépouillé sent le praticien, dans sa technicité mais aussi dans la tendance à user de binômes synonymiques ("de et super", "solvo et quitto"). La précision est de rigueur, dans l'onomastique, dans les titres, comme dans la grille (à vrai dire jamais absolue) des qualificatifs qui marquent la distinction sociale et la hiérarchie : le commissaire a droit à "discretus vir", le trésorier à "honorabilis et prudens vir", le capitaine représentant le roi à "magnificus et potens vir".
Le notaire a été choisi pour mener l'enquête en raison de sa culture juridique, de sa notoriété, de son entregent, de sa connaissance du terrain et de ce que l'on appellerait aujourd'hui le marché de l'immobilier ; mais le choix n'était pas obligé, et c'est bien à titre personnel qu'il a agi. Il est donc logique qu'il délivre à titre personnel cette quittance, document autenthique exigé après tout versement d'argent tiré des caisses royales (c'est le comptable qui reçoit le document avant de le produire en pièce justificative de ses comptes). Il aurait pu passer devant un autre notaire. Il choisit de recourir, comme bien d'autres, à son sceau personnel. La diffusion de la pratique, la place du mot et la disposition du bas de l'acte (dont l'extrémité inférieure a disparu), et encore la formule « In cujus rei testimonium » ne laissent en effet aucun doute sur le développement sig' en sigillum (sceau personnel) et non en signum (seing manuel). Mais attention : rien ne permet de dire si l'acte a été matériellement préparé et écrit par le notaire (ce qui reste probable), ou par les bureaux du trésorier (ce qui est fréquent).
Dans sa modestie, pour ne pas dire dans sa quasi insignifiance, le document illustre bien les trésors d'histoire institutionnelle et de prosopographie (quatre personnes précisément citées, alors que la mention du trésorier est dépersonnalisée) qui se dévoilent une fois que de telles pièces ont été exhumées (elles sont issues de la dispersion des archives de la Chambre des comptes de Paris) et remises en série.