Tenu en laisse par un formulaire très strict, le latin est très correct syntaxiquement, même si l’on peut relever quelques fantaisies graphiques comme le « h » initial de hordo (l. 9) et la réduction phonétique de Ludovico à Loudigo. L’application mise à bien distinguer le génitif des patronymes (Arnaldus Pontii) est peut-être l’explication de la très peu classique formule vinea de Guilelmo Ambrosii, à moins que l’on n’y voie l’évolution de la langue et la force parallèle de l’expression vernaculaire (« de » possessif inconnu du latin classique) ; mais elle est incontestable dans la correction de Numundo en Numundi (l. 5), et dans la notation sans flexion, sous des formes vernaculaires, de deux sobriquets, Trebuget Ostem. Autre trait d’évolution de la langue, dans l’expression donamus… ad quartum.
L’onomastique, caractéristique de l’époque, est déjà évoluée : le nom personnel est la plupart du temps (pour l’auteur de l’action, les confrontants et les témoins) enrichi d’un second élement, au génitif : il indique à l’origine la filiation (il faut sous-entendre filius, comme nous l’avons fait dans la traduction, mais l’évolution vers l’hérédité du patronyme brouille le jeu, et « Arnaud fils de Pons » va devenir « Arnaud Pons »). Un confrontant est désigné par un matronyme (Garigæ) et deux autres le sont par des sobriquets. Le système n’est pas encore figé, et demeure très fonctionnel : ce « surnom » est absent dès que la désignation de la personne est assez claire pour éviter une confusion : Saura femme de l’auteur, Étienne prêtre, ou encore le témoin Jocbert qui porte un nom plus rare.
La précision visée par le rédacteur, la correction syntaxique globale, s’accompagnent même d’une pointe de recherche stylistique (mais est-elle le fait du rédacteur ou de la formule qu’il a peut-être sous les yeux ?), avec l’expression variée des listes de confronts : une simple énumération coordonnée par des et pour la première vigne, une liste scandée par la numérotation des côtés (de prima parte… de alia… de tertia… de quarta…) pour la seconde.
Tenu en laisse par un formulaire très strict, le latin est très correct syntaxiquement, même si l’on peut relever quelques fantaisies graphiques comme le « h » initial de hordo (l. 9) et la réduction phonétique de Ludovico à Loudigo. L’application mise à bien distinguer le génitif des patronymes (Arnaldus Pontii) est peut-être l’explication de la très peu classique formule vinea de Guilelmo Ambrosii, à moins que l’on n’y voie l’évolution de la langue et la force parallèle de l’expression vernaculaire (« de » possessif inconnu du latin classique) ; mais elle est incontestable dans la correction de Numundo en Numundi (l. 5), et dans la notation sans flexion, sous des formes vernaculaires, de deux sobriquets, Trebuget Ostem. Autre trait d’évolution de la langue, dans l’expression donamus… ad quartum.
L’onomastique, caractéristique de l’époque, est déjà évoluée : le nom personnel est la plupart du temps (pour l’auteur de l’action, les confrontants et les témoins) enrichi d’un second élement, au génitif : il indique à l’origine la filiation (il faut sous-entendre filius, comme nous l’avons fait dans la traduction, mais l’évolution vers l’hérédité du patronyme brouille le jeu, et « Arnaud fils de Pons » va devenir « Arnaud Pons »). Un confrontant est désigné par un matronyme (Garigæ) et deux autres le sont par des sobriquets. Le système n’est pas encore figé, et demeure très fonctionnel : ce « surnom » est absent dès que la désignation de la personne est assez claire pour éviter une confusion : Saura femme de l’auteur, Étienne prêtre, ou encore le témoin Jocbert qui porte un nom plus rare.
La précision visée par le rédacteur, la correction syntaxique globale, s’accompagnent même d’une pointe de recherche stylistique (mais est-elle le fait du rédacteur ou de la formule qu’il a peut-être sous les yeux ?), avec l’expression variée des listes de confronts : une simple énumération coordonnée par des et pour la première vigne, une liste scandée par la numérotation des côtés (de prima parte… de alia… de tertia… de quarta…) pour la seconde.