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Milieu du XIIe siècle. Le Didascalicon d’Hugues de Saint-Victor
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Dossier 100

À la fin du livre 5, Hugues définit trois sortes de lecteurs que l’on peut rattacher à des pratiques contemporaines. Il dénonce tout d’abord une utilisation mercantile et mondaine de la Bible. L’accusation n’a rien de théorique, puisque de nombreuses sources contemporaines attestent que le renom dans la science des Écritures était un élément important pour les élections épiscopales ou abbatiales. Le passage est aussi contemporain d’une professionnalisation des théologiens qui n’hésitent parfois pas à utiliser leurs compétences pour faire carrière auprès des puissances séculières.

Le maître se montre plus indulgent pour une seconde catégorie de lecteurs qui pratiquent une lecture purement intellectuelle de la Bible sans chercher à la mettre en pratique. Hugues semble viser une lecture ‘humaniste’ ou grammaticale qui traite l’Écriture comme un texte profane hérité de l’Antiquité classique.

Enfin, le maître loue une lecture édifiante qui est proposée en exemple aux chanoines victorins. La Bible est lue ici à des fins apologétiques et spirituelles pour l’instruction personnelle et l’édification du prochain. L’idéal ici défini par Hugues rejoint la vocation même du chanoine qui doit concilier la contemplation et l’action apostolique.