1. D’origine italienne, Pierre Lombard (✝ 1160) est l’auteur de commentaires sur les Psaumes et les épîtres pauliniennes. On lui doit aussi le Livre des Sentences, manuel de théologie à partir du XIIIe siècle. Il devient évêque de Paris en 1159.
2. Franciscain anglais, Alexandre de Halès (? 1245) étudie et enseigne à Paris où il s’illustre comme maître en théologie. On lui attribue le premier commentaire continue des Sentences de Pierre Lombard.
3. Franciscain originaire d’Italie, Bonaventure (1221-1274) enseigne à Paris avant de devenir général de son ordre en 1256. Cardinal en 1273, il est légat au concile de Lyon (1274). Son œuvre abondante s’inscrit dans la lignée augustinienne.
4. Dominicain originaire d’Italie, Thomas d’Aquin (1224-1274) consacre une bonne part de sa vie à l’enseignement de la théologie à Paris, auprès de la curie romaine et à Naples. Son œuvre abondante culmine dans la Somme de théologie, synthèse de la foi chrétienne typique de la méthode scolastique.
Le commentaire de Grégoire de Rimini sur les Sentences s’inscrit dans une tradition qui, à l’université de Paris, est déjà longue de plus d’un siècle. Elle s’enracine dans le Livre des sentences (Liber sententiarum), œuvre célèbre de Pierre Lombard1 (✝ 1160). Compilation de textes patristiques disposés en quatre livres, cet ouvrage est également une synthèse sur la théologie scolastique du milieu du XIIe siècle. Après les querelles de la seconde moitié du XIIe siècle, l’autorité de l’œuvre est reconnue lors du concile de Latran IV (1215). Au cours du XIIIe siècle, le Livre des sentences devient ainsi une étape obligée du cursus universitaire des théologiens. Tout étudiant en théologie doit alors commenter ce manuel pour devenir maître. La tradition commentatrice, qui se poursuit en certains cas jusqu’au XVIIe siècle, quitte rapidement et de manière durable le terrain de l’explication littérale. Chez les auteurs du XIIIe siècle comme Alexandre de Halès2, Bonaventure3 ou Thomas d’Aquin4, le commentaire des Sentences est l’occasion de développements de théologie spéculative auxquels le texte de Pierre Lombard ne fournit qu’un point de départ lointain.