Période de préparation spirituelle où les chrétiens attendent la fête de Noël, l’Avent est l’occasion pour le prédicateur de rappeler le plan établi par Dieu pour sauver l’humanité. Le sermon s’ouvre par le commentaire d’un texte liturgique. Suivant les recommandations d’Hugues de Saint-Victor, Godefroid commence par établir le sens historique du passage. C'est pourquoi, il cherche à établir les circonstances précises dans lesquelles a été proféré le texte. Il recourt ainsi à l’étymologie qui sert d’amorce à un développement mettant en parallèle la cité de Dieu et le camp de Dieu.

Dans ce sermon typique de la prédication canoniale, Godefroid expose une ecclésiologie conforme à la pensée des Pères, notamment Augustin. Il voit ainsi dans la cité de Dieu l’ensemble des anges demeurés fidèles après la chute de Satan et des mauvais anges. Quant au camp de Dieu, il s’agit de l’Église militante, c’est-à-dire des hommes qui combattent afin de rejoindre au ciel l’Église triomphante. Les speculatores sont tous ceux qui défendent l’Église dans son combat terrestre, qu’il s’agisse des saints ou de Dieu lui-même.