1. Parallèlement à un cursus honorum bien rempli de chanoine, chancelier, doyen et archidiacre de l’église cathédrale de Laon, Anselme mène une brillante carrière de professeur depuis la fin du XIe siècle à sa mort en 1117. On lui attribue avec vraisemblance la glose sur les Épîtres pauliniennes, les Psaumes et sans doute le Cantique des cantiques et l’Évangile de Jean. En plus d’une œuvre exégétique d’attribution contestée, il est l’auteur d’une soixantaine de sentences théologiques.
2. Il succède à son frère comme écolâtre, archidiacre (1117-1126) et chancelier de 1117 à sa mort en 1133. On lui attribue deux traités d’arithmétique, la glose sur Matthieu, deux commentaires bibliques et au moins trois sentences théologiques.
En l’état, ce feuillet est typique de la première version de la Glose telle qu’elle est sortie de l’école d’Anselme de Laon1. À l’origine simple explication d’un mot, la glose désigne également un projet pédagogique appliqué à la Bible et qui a vu le jour à Laon dans les dernières décennies du XIe siècle. La responsabilité en revient à maître Anselme, écolâtre de l’école cathédrale de la fin du XIe siècle jusqu’en 1117. Grâce à la renommée d’Anselme, Laon devient un des centres scolaires majeurs de l’Occident chrétien. La réputation du maître dans le domaine des études bibliques attire, en effet, une population nombreuse d’étudiants venus de toute la chrétienté. Après avoir reçu une formation élémentaire dans leur pays d’origine, les élèves se rendent à Laon afin de se perfectionner dans la lecture de la Bible, principale source pour l’enseignement de la théologie. On a ainsi gardé la trace de plus d’une vingtaine d’élèves, dont le célèbre Pierre Abélard. La réputation de l’école située à Laon est aussi liée à l’activité pédagogique du frère d’Anselme, Raoul de Laon2 qui lui succède comme écolâtre en 1117. Il maintient le rayonnement de l’école de Laon jusque dans les années 1120. La génération des élèves d’Anselme et de Raoul prolonge aussi l’esprit et les pratiques pédagogiques laonnoises. Ce centre scolaire garde ainsi une influence sur les écoles parisiennes jusqu’à la fin du XIIe siècle.