Le document sous examen est à l’évidence une copie, intégrée à un recueil (l’acte ici présenté fait suite à un diplôme du roi Eudes, immédiatement reconnaissable au monogramme et au nom de son notaire Throannus). L’extrait ne suffit pas à identifier mieux la source, selon toute vraisemblance le cartulaire d’une maison religieuse qui avait, à un moment inconnu entre l’acte royal et la compilation du cartulaire, acquis le bien et en même temps l’acte, devenu dès lors, dans son chartrier, un munimen.
L’édition de Georges Tessier permet aussitôt de retrouver la source : un cartulaire de l’abbaye bourguignonne de Vézelay, conservé à la bibliothèque S. Lorenzo à Florence, depuis au moins le XVIIe siècle puisque il figure déjà dans le Catalogus codicum latinorum Bibliothecae Mediceae Laurentianae de Bandini.
Si le copiste n’a pas rendu l’aspect d’origine de l’acte (la souscription royale, la récognition de chancellerie, la formule de date devaient y constituer autant d’alinéas), il a employé quelques majuscules en tête de phrase, qui délimitent en quelque sorte des paragraphes, très pertinemment découpés (initiale, début de la notification, début de la corroboration, début de la récognition de chancellerie). Il manque la première, réservée sans aucun doute pour une initiale ornée qui n’a finalement pas été portée. Comme pour l’acte précédent, le copiste a reproduit le monogramme royal, senti comme partie intégrante du texte et comme signe de validation très fort. C’est sous ce seul aspect que l’on peut qualifier la copie de « copie figurée ».
L’écriture, typique du XIIe siècle, est très régulière et très lisible. Les mots sont parfaitement séparés, même si, de manière caractéristique, certains mots-outils restent soudés au mot qu’ils complètent, par exemple la préposition in. Les lettres sont encore très rondes. Le copiste emploie déjà le “s” rond et le “d” oncial en fin de mot, gardant le “s” plongeant et le “d” droit pour le reste. Les “n” et les “u” sont clairement distingués. Les empâtements en haut des hastes ou des jambages, causés par une pression sur la plume, sont très visibles. On peut relever quelques archaïsmes comme les “r” plongeants (le second honorare, bas de la p. de gauche), et les “e” cédillés, qui ne sont pas systématiques (et ne peuvent venir de l’original carolingien).
La ponctuation est très bien marquée avec des points placés en fin de phrase ou employés comme des sortes de virgules fortes. Le scribe utilise deux points et une virgule pour séparer la fin du texte du protocole final, ainsi qu’en fin d’acte. Il montre un vrai souci de clarté et d’organisation. Non moins caractéristique d’un souci de faciliter la lecture et la consultation, qui se constate souvent dans les cartulaires anciens, les abréviations sont relativement peu nombreuses. Ce sont surtout des tildes remplaçant une nasale, des p barrés, outre quelques abréviations des plus courantes.
La copie du cartulaire est le seul témoin conservé du diplôme de 842. Il est donc impossible d’étudier en détail les distorsions qu’elle a fait subir au texte. On le devine à l’emploi du mot actoritas, car c’est bien d’auctoritas que parlent couramment les préceptes carolingiens ; la substitution est favorisée par le fréquent glissement auctor/actor du XIe au XIIIe siècle.
Le document sous examen est à l’évidence une copie, intégrée à un recueil (l’acte ici présenté fait suite à un diplôme du roi Eudes, immédiatement reconnaissable au monogramme et au nom de son notaire Throannus). L’extrait ne suffit pas à identifier mieux la source, selon toute vraisemblance le cartulaire d’une maison religieuse qui avait, à un moment inconnu entre l’acte royal et la compilation du cartulaire, acquis le bien et en même temps l’acte, devenu dès lors, dans son chartrier, un munimen.
L’édition de Georges Tessier permet aussitôt de retrouver la source : un cartulaire de l’abbaye bourguignonne de Vézelay, conservé à la bibliothèque S. Lorenzo à Florence, depuis au moins le XVIIe siècle puisque il figure déjà dans le Catalogus codicum latinorum Bibliothecae Mediceae Laurentianae de Bandini.
Si le copiste n’a pas rendu l’aspect d’origine de l’acte (la souscription royale, la récognition de chancellerie, la formule de date devaient y constituer autant d’alinéas), il a employé quelques majuscules en tête de phrase, qui délimitent en quelque sorte des paragraphes, très pertinemment découpés (initiale, début de la notification, début de la corroboration, début de la récognition de chancellerie). Il manque la première, réservée sans aucun doute pour une initiale ornée qui n’a finalement pas été portée. Comme pour l’acte précédent, le copiste a reproduit le monogramme royal, senti comme partie intégrante du texte et comme signe de validation très fort. C’est sous ce seul aspect que l’on peut qualifier la copie de « copie figurée ».
L’écriture, typique du XIIe siècle, est très régulière et très lisible. Les mots sont parfaitement séparés, même si, de manière caractéristique, certains mots-outils restent soudés au mot qu’ils complètent, par exemple la préposition in. Les lettres sont encore très rondes. Le copiste emploie déjà le “s” rond et le “d” oncial en fin de mot, gardant le “s” plongeant et le “d” droit pour le reste. Les “n” et les “u” sont clairement distingués. Les empâtements en haut des hastes ou des jambages, causés par une pression sur la plume, sont très visibles. On peut relever quelques archaïsmes comme les “r” plongeants (le second honorare, bas de la p. de gauche), et les “e” cédillés, qui ne sont pas systématiques (et ne peuvent venir de l’original carolingien).
La ponctuation est très bien marquée avec des points placés en fin de phrase ou employés comme des sortes de virgules fortes. Le scribe utilise deux points et une virgule pour séparer la fin du texte du protocole final, ainsi qu’en fin d’acte. Il montre un vrai souci de clarté et d’organisation. Non moins caractéristique d’un souci de faciliter la lecture et la consultation, qui se constate souvent dans les cartulaires anciens, les abréviations sont relativement peu nombreuses. Ce sont surtout des tildes remplaçant une nasale, des p barrés, outre quelques abréviations des plus courantes.
La copie du cartulaire est le seul témoin conservé du diplôme de 842. Il est donc impossible d’étudier en détail les distorsions qu’elle a fait subir au texte. On le devine à l’emploi du mot actoritas, car c’est bien d’auctoritas que parlent couramment les préceptes carolingiens ; la substitution est favorisée par le fréquent glissement auctor/actor du XIe au XIIIe siècle.