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842, 31 août. Acte royal (XIIe siècle, copie de cartulaire)
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Dossier 69

La langue est dans la droite ligne des diplômes de Louis le Pieux, où elle s’est forgé un profil original, sous l’action conjointe des réalisations de la “Renaissance carolingienne” et de la pompeuse exaltation de la majesté impériale. Le fond du présent acte est si modeste et si simple que les ressorts stylistiques du diplôme carolingien y apparaissent, si l’on peut dire, dans leur pureté, en même temps que dans leur autorité empesée.

Le rédacteur use de figures de rhétorique courantes, telles la figura etymologica « honoribus honorare » et surtout les métaphores renvoyant au souverain (« celsitudo nostra ») ou à ses fidèles (« industria fidelium ») comme à ses actes (« auctoritas nostra »). Le formulaire le plus stéréotypé contribue de son côté à la validité du texte, ainsi dans la formule de pertinence archi-courante « cum mancipiis, terris… », adaptée au juste à la situation présente par la mention « sine ecclesia ».

Tout aussi normalement, mais en sens inverse, contrairement à ses successeurs des Xe-XIe siècles, le rédacteur ne se soucie guère de raffiner l’expression du préambule, limité à un sec rappel de motif (nécessité de réchauffer les fidélités, ailleurs de faire des dons aux églises). Et, surtout, le texte procède d’un assemblage de pièces qui laisse parfois subsister des ruptures fort peu grammaticales de construction : « Proinde morem parentum… sequentes, libuit celsitudini nostre… »