La langue utilisée traduit au premier abord le poids de la tradition, par l’utilisation d’un grand nombre d’expressions stéréotypées, et le prestige que conservent les modèles anciens. La présence d’abréviations particulièrement sévères illustre bien que l’on a affaire à un répertoire de formules consacrées par l’usage. Non moins typé, l’incipit « Devotionis augmentum » revient à maintes reprises sous le pontificat d’Alexandre IV.
La volonté d’imiter le style classique et en particulier la période cicéronienne est assez nette, comme le montre la longueur des deux principales phrases de l’acte, à la limite de la lourdeur, sans doute, mais facilement décryptable par les initiés grâce à une construction rigoureuse, balisée par le cursus et l’emploi de nombreux adverbes et conjonctions (« Sane… quod cum… tandem… ut… cum… prout… »).
La survivance de cursus révèle et entretient à la fois le poids de la tradition dans le milieu curial. Il est d’obligation aux césures fortes du discours, qu’il souligne, et sous la seule forme du cursus velox (ainsi « benÃvolos gaúdeátis », « dÃcitur cóntinéri »). On trouve aussi, égrené dans le texte, souvent mécanique, parfois involontaire, du cursus planus (« retinére possétis ») ou tardus (« deliberatióne prehábita »).
Tous ces traits concourent depuis des siècles à donner au style une tournure solennelle, presque empesée, qui traduit la mûre réflexion, la sagesse d’une décision appuyée sur la raison et l’amour paternel.
La formulation pourtant sait rester efficace, avec l’emploi d’un vocabulaire précis (« vicario », « rector »...), mais elle est ici presque sèche, sans fioritures stylistique, ce qui est conforme à l’évolution de la chancellerie vers une professionnalisation, une emprise marquée des juristes pour ce genre d’intervention, le haut style se déployant dans les lettres les plus « politiques ».
La langue utilisée traduit au premier abord le poids de la tradition, par l’utilisation d’un grand nombre d’expressions stéréotypées, et le prestige que conservent les modèles anciens. La présence d’abréviations particulièrement sévères illustre bien que l’on a affaire à un répertoire de formules consacrées par l’usage. Non moins typé, l’incipit « Devotionis augmentum » revient à maintes reprises sous le pontificat d’Alexandre IV.
La volonté d’imiter le style classique et en particulier la période cicéronienne est assez nette, comme le montre la longueur des deux principales phrases de l’acte, à la limite de la lourdeur, sans doute, mais facilement décryptable par les initiés grâce à une construction rigoureuse, balisée par le cursus et l’emploi de nombreux adverbes et conjonctions (« Sane… quod cum… tandem… ut… cum… prout… »).
La survivance de cursus révèle et entretient à la fois le poids de la tradition dans le milieu curial. Il est d’obligation aux césures fortes du discours, qu’il souligne, et sous la seule forme du cursus velox (ainsi « benÃvolos gaúdeátis », « dÃcitur cóntinéri »). On trouve aussi, égrené dans le texte, souvent mécanique, parfois involontaire, du cursus planus (« retinére possétis ») ou tardus (« deliberatióne prehábita »).
Tous ces traits concourent depuis des siècles à donner au style une tournure solennelle, presque empesée, qui traduit la mûre réflexion, la sagesse d’une décision appuyée sur la raison et l’amour paternel.
La formulation pourtant sait rester efficace, avec l’emploi d’un vocabulaire précis (« vicario », « rector »...), mais elle est ici presque sèche, sans fioritures stylistique, ce qui est conforme à l’évolution de la chancellerie vers une professionnalisation, une emprise marquée des juristes pour ce genre d’intervention, le haut style se déployant dans les lettres les plus « politiques ».