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Identification des imprimeurs / libraires

I. Listes de sources

En plus des répertoires biographiques généraux, on peut utiliser pour l’identification des imprimeurs dits «sincères» (non fictifs) les index spécialisés présents dans de très nombreux catalogues et bibliographies.

Il existe aussi de nombreux répertoires spécialisés pour l’identification des imprimeurs/libraires et des marques et devises qu’ils ont utilisées.

Plutôt que d’en établir une sélection, nous avons choisi, avec l’accord de ses auteurs et de la Bibliothèque nationale de France, de reproduire ici la plus importante liste de sources actuellement disponible (plus de 1500 références, publiées ou non, à l’exclusion des ressources en ligne) qui a servi à l’établissement et figure à la fin du Répertoire d’imprimeurs / libraires (vers 1500-vers 1810), rédigé par Jean-Dominique Mellot, Elisabeth Queval et Antoine Monaque, du service de l'Inventaire rétrospectif des fonds imprimés de la BnF, et imprimé en 2004.

NB: cette liste n’est pas organisée méthodiquement (par siècle ou pays) mais suit l’ordre alphabétique des abréviations utilisées; la recherche par mot dans le document PDF permettra cependant aux utilisateurs de trouver plus rapidement certaines références.

Le Répertoire dans son intégralité, qui est actuellement la plus grande entreprise d’établissement de notices d’autorité pour les imprimeurs / libraires anciens (5200 notices), est consultable en accès très limité sur Gallica.

A noter que la compilation du Répertoire s’effectue en liaison avec le catalogage ou le recatalogage des livres anciens de la BNF et que ses notices sont versées dans le Catalogue général en ligne de la BNF, où elles constituent une partie du fichier d’autorités éditeurs (taper un terme de recherche dans «Recherche avancé / Editeur, imprimeur, marque» et cliquer sur les liens hypertextes pour voir les notices d’autorité).

Notices biographiques mentionnant en outre variantes, adresses, sources utilisées. Présente l’avantage de couvrir tous les pays européens (la France représentant cependant plus de 50 % du corpus) et (un peu), l’Amérique, ainsi que diverses imprimeries de mission en Orient.

Il n’y a pas adéquation entre la version papier et la version en ligne : certaines notices imprimées n’ont pas été versées dans BNF Catalogue général, et beaucoup de notices ont été créées en ligne depuis l’impression du Répertoire, dont on attend une nouvelle édition (7000 notices).

Il existe également une bibliographie internationale en ligne sur les imprimeurs / libraires, en langue allemande, Datenbanken und Nachschlagewerke für Drucker und Verleger; elle a été élaborée par le groupe de travail sur le livre ancien du réseau des bibliothèques patrimoniales allemandes. Présentation large, organisée par pays, et mêlant les ressources papier et en ligne. Elle n’est plus régulièrement tenue à jour et présente des lacunes gênantes, notamment dans le domaine francophone, mais peut être utile notamment pour le domaine germanophone et les pays d’Europe centrale et orientale.

En plus de ces deux listes de sources, quelques ressources en ligne qui n’y figurent pas:

  • Pays-Bas: Bibliopolis
    Portail d’informations sur l’imprimerie et la librairie aux Pays-Bas. Contient notamment le Thesaurus 1473-1800. Nederlandse boekdrukkers en boekverkopers met plaatsen en jaren van werkzaamheid = Dutch printers and booksellers.../ J. A. Gruys & C. De Wolf (précedemment paru sous forme papier: Nieuwkoop: De Graaf, 1989)
  • Suisse: R.I.E.C.H, Répertoire des imprimeurs et éditeurs suisses actifs avant 1800. base de données collective gérée par les responsables en charge de la sauvegarde du patrimoine imprimé dans les différents cantons suisses. Développée et hébergée par la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (BCUL, Silvio Corsini).

II. Marques et devises

Les instruments de travail disponibles concernent avant tout les marques des deux premiers siècles de l’imprimerie. Ce qui est logique du fait qu’à cette époque tous les éléments d’identification du livre ne sont pas présents concurremment:dans ces conditions, la marque, très fréquente, peut parfois suffire, seule ou avec l’aide d’autres indices, à identifier un imprimeur ou un libraire dont le nom n’apparaît pas.

Se reporter aux sections «Signete» de la bibliographie en ligne Datenbanken und Nachschlagewerke für Drucker und Verleger présentée ci-dessus.

Quelques ajouts:

  • CERL Thesaurus. Le CERL (Consortium of European Research Libraries)  [qui maintient un catalogue collectif (d’accès payant) de livres anciens (ca 1455-1830): la base HPB=Heritage of the Printed Book Database] donne gratuitement accès à son thésaurus, qui contient des noms de personnes (notamment imprimeurs-libraires), et de lieux (villes d’édition), provenant de fichiers fournis par les bibliothèques partenaires et élaborés lors de leurs entreprises de catalogage du livre ancien. Des liens sont faits avec des images numérisées de marque ou de devise. Le CERL n’impose pas une forme d’autorité particulière : différentes formes coexistent et sont présentées alphabétiquement (avec l’indication claire de l’institution qui utilise telle ou telle forme). Les noms fictifs font l’objet d’un fichier particulier (avec dévoilement du nom réel). Le thésaurus est régulièrement complété par de nouveaux versements et contient à ce jour plus de 700 000 notices.
  • EDIT 16
    Site internet de la bibliographie nationale italienne pour le 16e s. (éditions publiées en Italie en toutes les langues et en italien partout dans le monde de 1501 à 1600). Contient d’excellentes notices d’autorité éditeurs et marques typographiques (avec images numériques).
  • MAR.T.E. (Marche Tipografiche Editoriali). Base de données de marques présentes sur des éditions italiennes du 17e siècle qui a été élaborée lors du catalogue de 30000 éditions italiennes du 17e siècle de la Biblioteca Nazionale Centrale de Rome (notices bibliographiques versées dans SBN, le catalogue collectif italien).

    Et deux numérisations d’ouvrage de référence:

  • RENOUARD (Philippe). Les Marques typographiques parisiennes des XVe et XVIe siècles. Paris: H. Champion, 1926.
    [Rarebooks.info (accessible uniquement sur abonnement)
  • McKERROW (Ronald B.). Printers’ & Publishers’ Devices in England & Scotland 1485-1640. Londres: Bibliographical society, 1913. Numérisé sur le site de la bibliothèque nationale du Danemark.

Dans ce domaine, l’avenir est probablement à des bases d’images internationales accessibles en ligne et actualisables.

Il existe déjà:

  • Marques d’impressors
    La Réserve de la Bibliothèque de l’Université de Barcelone a créé une très intéressante base d’images de marques d’imprimeurs. Accessible en catalan ou en anglais. Pour la recherche, deux index sont disponibles: imprimeurs-villes et devises-enseignes. La description est précise et s’appuie sur une bonne bibliographie, accessible sur le site. Des liens sont établis avec les notices du catalogue du fonds ancien de la bibliothèque. Cette base s’accroît régulièrement.
    Un accord de coopération a été passé avec la bibliothèque G. A. Smathers de l’Université de Floride (Gainsville) qui maintient une base similaire, quoique bien moins active, Printer’s devices (cf. infra).
  • Printer’s devices
    Cette base, utilisant les collections de la George A. Smathers Library de l’Université de Floride (Gainsville), est encore expérimentale: elle contient 168 marques dont 88 modernes issues du premier des trois volumes du livre de James Lamar Weygand, A collection of pressmarks gathered from America’s private presses and from others not so private, 1956.
    Printer’s devices se veut interactive et fait appel à toute contribution. Formulaire de saisie et bibliographie disponibles sur le site.

III. Lettrines

En l’absence plus que fréquente, dans les premiers temps de l’imprimerie, de la mention d’imprimeur, une piste d’identification est le matériel utilisé, et notamment les lettrines.

Quelques chercheurs commencent à proposer des bases de données en ligne:

  • Les travaux de Stephen Rawles sur l’identification des lettrines parisiennes du 16e siècle apparaissent dans le catalogue des «Special collections» de la Bibliothèque de l’Université de Glasgow.
  • Les Bibliothèques Virtuelles Humanistes du Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance (Tours), réfléchissent également à la question et établissent un protocole : OLDB (Ornemental Letters DataBase).

IV. Quelques pistes pour l’identification des imprimeurs/libraires fictifs et des fausses adresses

Tous mes remerciements à Jean-Dominique Mellot, conservateur au service de l’Inventaire rétrospectif des fonds imprimés de la BNF, pour m’avoir communiqué son «Guide bibliographique critique. Autorités imprimeurs / libraires et identifications» (support d’un cours dispensé à l’ENSSIB dans le cadre de la formation continue «Cataloguer les livres anciens»), dont ce paragraphe reprend une partie.

Une proportion considérable des ouvrages publiés sous l’Ancien Régime, particulièrement dans la seconde moitié du 17e et au 18e siècle, l’ont été sous de fausses adresses, ceci surtout afin d’échapper aux contraintes censoriales ou à la répression des contrefaçons.

Il n’existe cependant aucun instrument de travail complet pour repérer et décrypter ces identités fictives.

On dispose d’études anciennes et généralistes (notamment Weller, Parenti ou G. Brunet, cf. infra) qui fournissent une base de travail dont il ne faut jamais se contenter.
En ligne, on peut noter qu’on trouve des élucidations de fausses adresses avec en note les références bibliographiques qui ont permis de les retrouver dans:

Il faut recourir en outre aux quelques monographies et typologies disponibles, à compléter éventuellement par une approche des ornements typographiques ou des pratiques de composition et des filigranes.

Enfin, ne pas oublier que les bibliographies savantes des grands auteurs (ex. celle d’Emile Picot pour Pierre Corneille) proposent généralement des identifications sérieuses d’éditions contrefaites ou éventuellement clandestines.

A. Études anciennes à caractère généraliste

  • WELLER (Emil Ottokar). Die Falschen und fingierten Druckorte... der deutschen, lateinischen und französichen Schriften. 2... Auflage. Leipzig, 1864. (Réimpr. Hildesheim: Olms, 1970).
    Instrument de travail remarquable. Liste chronologique proposant, pour chaque édition sous fausse adresse présentée, un dévoilement du nom de lieu et parfois de l’imprimeur/libraire.
    Inconvénient lourd: bien que le travail soit généralement fiable, aucune justification n’est avancée pour les restitutions et la description des éditions est trop légère pour permettre de les distinguer d’éventuelles éditions parues à la même date.
  • BRUNET (Gustave). Imprimeurs imaginaires et libraires supposés. Etude bibliographique suivie de recherches sur quelques ouvrages imprimés avec des indications fictives de lieux ou... avec des dates singulières. Paris: Tross, 1866.
    Travail ancien, sans prétention à l’exhaustivité et centré sur l’édition de langue française, mais de premier recours.
    [Gallica
    [Google Livres.
  • PARENTI (Marino). Dizionario dei luoghi di stampa falsi, inventati o suppositi. Firenze: Sansoni, 1951.
    Editions italiennes essentiellement.

B. Exemples de monographies

1. Elzevier

A partir des années 1640, fleurissent en Europe occidentale les éditions néerlandaises de grande qualité issues des presses Elzevier de Leyde ou d’Amsterdam. Beaucoup contrefont ces «classiques» des lettres françaises. La plupart paraissent sous de fausses adresses telles que «A Leyde, chez Jean Sambix» ou «A Cologne, chez Pierre Marteau» et présentent au titre une marque «à la Sphère». Pour s’assurer si l’on a affaire en pareil cas à des vrais ou faux Elzevier, recourir à deux monographies:

  • WILLEMS (Alphonse Charles Joseph). Les Elzevier, histoire et annales typographiques, Bruxelles: G.A. Van Trigt, 1880 (Réimpr. 1974 et 1991); complété par G. Berghman (G.), Études sur la bibliographie Elzevirienne, Stockholm: impr. de I. Hoggström, 1885, et id., Supplément à l’ouvrage sur les Elzevier, Stockholm: impr. de I. Hoggström, 1897.
    [Rarebooks.info (accessible uniquement sur abonnement)
  • RAHIR (Edouard). Catalogue d’une collection unique de volumes imprimés par les Elzevier et divers typographes... du 17e siècle. Paris: D. Morgand, 1896 (Réimpr. Nieuwkoop, 1965).
    [Internet archive

2. Cazin

Hubert-Martin Cazin, éditeur à Paris et à Reims d’éditions de petit format dites «Cazins»

  • BRISSART-BINET (Charles-Antoine). Cazin, sa vie et ses éditions, par un cazinophile. Cazinopolis  [i. e. Châlons-en-Champagne,] 1876.
    [Internet archive.

3. Marc-Michel Rey

Célèbre éditeur néerlandais des Lumières françaises, originaire de Genève

  • VERCRUYSSE (Jeroom). «Typologie de Marc-Michel Rey», dans Wolfenbütteler Schriften zur Geschichte des Buchwesens, IV, 1981, pp. 167-185.

4. Editions romanesques

  • WEIL (Françoise). L’interdiction du roman et la librairie 1728-1750. Paris : aux Amateurs de livres, 1986.
    Fournit un corpus de plus de 650 éditions romanesques de langue française publiées sans adresse ou sous adresse fictive; l’un des rares outils en ce domaine à proposer pour chaque restitution une amorce de justification par le matériel typographique, le papier, ou par recoupement documentaire.

C. Outils en ligne

Les recherches pour élucider les fausses adresses se penchent sur les ornements typographiques et autres pratiques de composition, ainsi que sur les filigranes des papiers utilisés.
Quelques bases de données ont été lancées, essentiellement pour le 18e siècle, mais les résultats sont encore très partiels.

1. Bases bibliographiques

  • Livres interdits et censure au XVIIe siècle: éditions non permises, libelles et pamphlets clandestins dans la France de Louis XIV
    Responsable: Robert Netz; CRHL17. Centre de recherches sur l’histoire du livre au 17e siècle (Lausanne).
    Contient un «Répertoire général des livres interdits, défendus, clandestins, des libelles, pamphlets, et autres ‘mauvais livres’» durant le règne de Louis XIV (1661-1715), où sont identifiés des auteurs et des fausses adresses. Certaines notices sont illustrées de reproductions de la page de titre et d’ornements typographiques. Pour certains ornements (bandeaux, culs-de-lampe, sphères), on peut faire des recherches comparatives entre ceux utilisés dans les livres interdits du répertoire, et ceux utilisés par des imprimeurs suisses du 17e ou ceux répertoriés par Rahir dans sa bibliographie des Elzevier.
    Deux autres bases bibliographiques (des livres imprimés à Genève et à Lausanne de 1652 à 1722, avec les livres parus sans adresse ou sous une adresse fictive) sont développées en collaboration avec la base d’ornements typographiques Fleuron décrite ci-dessous.
    On trouve aussi sur ce site l’édition de quelques textes originaux sur la censure au 17e et des catalogues de libraires étrangers proposant des livres en français; une bibliographie des travaux sur le sujet.
  • Biblos 18. Recense les livres publiés et imprimés à Lausanne au siècle des Lumières, très souvent sous des adresses bibliographiques fantaisistes ou empruntées (éditions clandestines, contrefaçons d’éditions étrangères). Il englobe également les ouvrages datés abusivement de Lausanne par des éditeurs étrangers (français, italiens, allemands) pour échapper à la censure. Le contenu évolue au fil de l’avancement des recherches menées à la Réserve précieuse de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne, qui mettent en oeuvre des techniques d’identification basées sur l’examen matériel des imprimés : ornements et caractères typographiques, papier, etc. Biblos 18 a été conçu en relation directe avec la base d’ornements typographiques Fleuron décrite ci-dessous.

2. Ornements typographiques

  • Passe-Partout
    Responsable: Silvio Corsini (Lausanne, Bibliothèque cantonale et universitaire).

    Banque internationale d’ornements d’imprimerie qui tente de fédérer les recherches en cours dans le domaine en permettant l’accès coordonné à différentes bases existantes (Fleuron et Maguelone), présentées ci-dessous. Chaque centre de recherche qui participe continue à travailler sur ses propres bases de données, en utilisant ses propres critères d’indexation. Afin que chaque ornement traité au niveau local soit accessible au niveau collectif, il doit être enregistré dans Passe-Partout. La recherche s’effectue par mots-clés (thesaurus en ligne), type et technique de l’ornement, devise, signature, taille. On peut soumettre une image numérique qui peut être analysée par le logiciel de reconnaissance automatique de formes TODAI (Typographic Ornament Database And Identification).

  • Fleuron

    Responsable: Silvio Corsini (Lausanne, Bibliothèque cantonale et universitaire).

    A l’origine, Fleuron a été développé afin d’offrir un outil permettant de reconstituer la bibliographie des ouvrages imprimés à Lausanne au siècle des Lumières. Par la suite, l’enquête s’est élargie à l’ensemble de la Suisse romande. Intègre aussi des éléments mis à jour dans le cadre de recherches de Robert Netz sur les livres interdits dans la seconde moitié du 17e siècle (voir ci-dessus). Enfin, quelques dossiers ponctuels ont été consacrés, au gré des recherches en cours, à des ateliers extérieurs aux frontières helvétiques, notamment lyonnais et avignonnais. Tous les ornements recensés dans Fleuron sont signalés dans Passe-Partout. La recherche peut se faire par ornements, par imprimeurs ou par livres.

  • Maguelone
    Programme de recherches de l’Institut de Recherches sur la Renaissance, l’Age Classique et les Lumières, UMR 5186 du CNRS / Université Paul-Valéry Montpellier 3 (responsable: Claudette Fortuny).
    Base de données d’ornements typographiques visant à l’identification d’ateliers français et européens impliqués dans la production illégale d’ouvrages philosophiques du 18e siècle.
    Interrogation par ornement, par imprimeur ou par livre dépouillé.
    Tous les ornements recensés dans Maguelone sont signalés dans Passe-Partout.
  • Môriane
    Responsable: Daniel Droixhe (Université de Liège, Groupe d’étude du 18e s.)
    En 1984 fut entreprise à l'université de Liège, en marge des activités du Service de Littérature wallonne, une enquête sur l'ornementation typographique autorisant certaines suppositions concernant l'origine de contrefaçons liégeoises du 18e siècle. La recherche s'est étendue à l'édition clandestine en général et a donné lieu à diverses publications.
    La base de données Môriåne, créée au milieu des années 1990, a pris pour nom l'enseigne en pierre décorant la maison de l'imprimeur Jean-François Bassompierre à Liège. Cette enseigne représente un «moricaud», en wallon liégeois môriåne. Bassompierre fut un des principaux contrefacteurs de l'époque des Lumières, évoqué par Marmontel et Diderot. Elle contient:
    - des ornements utilisés par les imprimeurs liégeois du 18e siècle relevés principalement dans les bibliothèques de Liège mais aussi à la Bibliothèque royale de Bruxelles et à la Bibliothèque nationale de France;
    - un fichier d’ornements non liégeois;
    - un fichier d’ornements européens réuni par Françoise Weil dans le cadre de ses recherches sur l’interdiction du roman français au début du 18e siècle et sur le problème des contrefaçons, relevés pour la plupart à la Bibliothèque Sainte-Geneviève et dans des bibliothèques municipales françaises.

    La recherche peut se faire à partir d'une base de données «ornements» ou «ouvrages».

  • Une autre réalisation, plus ponctuelle:
    A Digital Catalogue of Watermarks and Type Ornaments Used by William Stansby in the Printing of The Workes of Benjamin Jonson (London: 1616).
    Responsable : David Gants (Institute for Advanced Technology in the Humanities, University of Virginia à Charlottesville). Le but du projet est de créer une base, librement utilisable pour tout travail scientifique, qui permette la conservation et la circulation des preuves matérielles relatives au monde de l'imprimerie à Londres, à la fin du règne des Tudor et au début de celui des Stuart. On notera cependant que la base n'a pas été retouchée depuis juin 2005.

3. Filigranes

Ouvrages de références:

  • BRIQUET (Charles Moïse). Les filigranes: dictionnaire historique des marques du papier dès leur apparition vers 1282 jusqu’en 1600: a facsimile of the 1907 edition with supplementary material contributed by a number of scholars by Allan Stevenson. Amsterdam: the Paper publications society, 1968. 4 vol.

    Briquet On-line
    L’édition électronique de BRIQUET (Charles Moïse). Les filigranes. Mise en ligne réalisée grâce à la collaboration entre Österreichischen Akademie der Wissenschaften, Kommission für Schrift- und Buchwesen des Mittelalters (Vienne) et la Laboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris.
    Le projet n’étant pas achevé, il est néanmoins possible de consulter une grande partie de reproductions des filigranes à travers d’une liste des motifs (accessible en français) et ensuite de passer à des descriptions de Briquet présentées sous deux formes: notice convertie en format PDF ou page numérisée du dictionnaire.
    Recherche par numéro de notice dans Briquet.

  • GAUDRIAULT (Raymond). Filigranes et autres caractéristiques des papiers fabriqués en France aux 17e et 18e siècles. Paris : Telford, 1995.

Ressources en ligne:

  • Watermarks in incunabula printed in the Low Countries (Bibliothèque royale de La Haye)
    Dans le but de dater les éditions incunables plus précisément qu’avec l’étude des caractères, la Bibliothèque royale de La Haye a lancé une étude sur les papiers utilisés pour l’imprimerie aux Pays-Bas au XVe siècle. Plus de 18 000 frottis de filigranes ont été effectués sur le plus possible d’exemplaires des 2000 éditions hollandaises incunables (dont à peine 800 sont datées). Des reproductions ont été faites ensuite en utilisant une technique particulière de radiographie. La base présente actuellement plus de 4000 images tirées de 275 éditions. Recherche possible par mot de la description du filigrane, lieu de publication, imprimeur. Visualisation du filigrane avec description précise et mention de l’exemplaire dans lequel la photographie a été prise.
  • Wasserzeichenkartei Piccard: Publication numérique de la collection de filigranes «Piccard». La collection complète de filigranes «Piccard», les motifs imprimés aussi bien que ceux qui ne le furent pas, sont disponibles en ligne, en environ 92 000 numérisations. Le projet a été financé par la Fondation allemande de recherche (DFG - Deutsche Forschungsgemeinschaft) et le site est hébergé par les Hauptstaatsarchiv Stuttgart. Site uniquement en allemand.
  • The Bernstein Project
    Projet eContentPlus débuté en septembre 2006 et achevé en février 2009. C'est une coopération entre 9 institutions provenant d'Autriche, d'Angleterre, de France, d'Allemagne, d'Italie et des Pays-Bas.
  • The Thomas L. Gravell Watermark Archive
    A partir du fonds documentaire constitué par Thomas L. Gravell et aujourd’hui conservé à Newark (University of Delaware Library), a été créée en 1995 une base numérique accessible librement sur internet. Les 7000 photographies faites par T. Gravell avec des lampes fluorescentes et un papier ultrasensible (le Dylux 503 de la société Du Pont de Nemours) ont été numérisées et indexées selon de nombreux critères de recherches: date, pays d’origine, éléments figuratifs présents dans le filigrane... L’essentiel de la collection date du 18e et du début du 19e s. et concerne les papiers américains, mais on trouve aussi de nombreux spécimens européens des 16e et 17e siècles.
    Cette base est interactive (chacun peut soumettre une image et une liste de discussion est ouverte) et est destinée à s’élargir notamment par l’ajout des relevés non publiés (environ 45.000) présents dans les papiers de Charles Briquet, conservés dans les archives de la Bibliothèque publique et universitaire de Genève dont un inventaire est disponible sur le site.
  • The WWW Watermark Archive Initiative [Lewiston (Maine), Bates College]
    Projet ayant l’objectif de standardiser l’indexation et la recherche dans les bases web de filigranes lancé en 1996 à la Roanoke Conference (1st. International Conference on the History, Function, and Study of Watermarks). Quelques pages expérimentales.