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Diplomatique de l’époque moderne. Généralités

1. Écrit et société à l’époque moderne

Les études des historiens ont diversement pris en compte la réalité de l’écrit. Sans exhausitivté aucune, on signalera quelques pistes de recherche :

  • Furet (François) et Ozouf (Jacques), Lire et écrire : l’alphabétisation des Français de Calvin à Jules Ferry, 2 vol., Paris, 1977 (Le sens commun).
  • Fogel (Michèle), Les cérémonies de l’information dans la France du XVIe au milieu du XVIIIe siècle, Paris, 1989 (Les Nouvelles Études historiques)
  • Bercé (Yves-Marie), Les prestiges trompeurs de l’écrit aux débuts de l’âge moderne, dans Jean Kerhervé et Albert Rigaudière (éd.), Finances, pouvoirs et mémoire. Hommages à Jean Favier, Paris, 1999, p. 750-759.
  • Coquery (Natacha), Menant (François) et Weber (Florence) (dir.), Écrire, compter mesurer. Vers une histoire des rationalités pratiques, Paris, 2006.

La diplomatique n’a pas toujours conquis sa place dans les études sur la culture de l’écrit à l’âge moderne, inspirées consciemment ou non par les réflexions des anthropologues sur la literacy ou la (pragmatische) Schriftlichkeit. Pour le seul cas français, les approches des historiens de la littérature (parmi lesquels, significativement, aucun terme particulier ne s’est encore imposé) dominent très nettement le paysage historiographique :

Pratiques d’écriture, numéro spécial des Annales, Histoire, Sciences sociales (2001). [En particulier Roger Chartier, Culture écrite et littérature à l’âge moderne, p. 783-802 ; Antonio Castillo Gómez, Entre public et privé. Stratégies de l’écrit dans l’Espagne du Siècle d’Or, p. 803-829 ; Gabór Klaniczay et Ildikó Kristóf, Écritures saintes et pactes diaboliques. Les usages religieux de l’écrit (Moyen Âge et Temps modernes), p. 947-980 ; Jean-Frédéric Schaub, Une histoire culturelle comme histoire politique (note critique), p. 981-997.]

De la publication. Entre Renaissance et Lumières, Paris, 2002. [Entre autres, la contribution de Filippo De Vivo, La publication comme enjeu polémique : Venise au début du XVIIe siècle, p. 161-175.]

Il convient ici de signaler, l’attrait jamais démenti, qu’inspirent les correspondances. Parmi une abondante production récemment consacrée à « l’épistolaire », notion finalement fourre-tout et jamais pleinement analysée sous l’angle diplomatique, on pourra voir :

L’épistolaire au XVIe siècle (Cahiers V. L. Saulnier, 18, 2001).

Une association s’est formée pour tenter de fédérer les acquis en la matière : l’A.I.R.E. (Association interdisciplinaire de recherche sur l’épistolaire, siège à l’université Paris VII-Jussieu, http://www.epistolaire.org/), fondée en 1982. Elle a publié un bulletin semestriel devenu en 1987 une revue (Revue de l’AIRE) qui se propose de rendre compte de l’actualité dans le domaine de recherche qu’elle s’est fixé.

Les efforts de ces chercheurs se déploient dans plusieurs directions, comme la bibliographie des manuels de correspondance :

Basso (Jeannine), Le genre épistolaire en langue italienne, 1538-1662, répertoire chronologique et analytique, 2 vol., Nancy, 1990.

Quondam (Amedeo), Le « carte messagiere ». retorica e modelli di comunicazione epistolare. Per un indice dei libri di lettre del Cinquecento, Rome, 1981 (Biblioteca del Cinquecento, 14).

Dans un domaine voisin mais toujours fortement influencé par les questionnements des historiens de la littérature, on pourra voir, sur les brouillons – le terme semble apparaître en France en 1551 – et autres esquisses, des remarques théoriques intéressantes dans deux catalogues d’expositions récentes :

Repentirs [Exposition du Louvre, 12 mars-17 juin 1991], Paris, 1991.

Germain (Marie-Odile) et Thibault (Danièle), Brouillons d’écrivains [Exposition de la Bibliothèque nationale de France, 27 février-24 juin 2001], Paris, 2001.

L’expression de l’individu a connu récemment une actualité très vivante :

Foisil (Madeleine), L’écriture du for privé, dans Histoire de la vie privée, 3, De la Renaissance aux Lumières, Roger Chartier dir., Paris, 1986, p. 333-369 [Le terme, ambigu, de « for privé », ici forgé pour l’occasion embrasse aussi bien les notes et mémoires que les correspondances].

Fabre (Daniel) (éd.), Par écrit. Ethnologie des écritures quotidiennes, Paris, 1997.

Beaurepaire (Pierre-Yves) et Taurisson (Dominique), Les ego-documents à l’heure électronique : nouvelles approches des espaces et des réseaux relationnels. Actes du colloque tenu du 23 au 25 octobre 2002, Montpellier, 2003.

Bardet (Jean-Pierre) et Ruggiu (Pierre-Joseph) dir., Au plus près du secret des cœurs. Nouvelles lectures historiques des écrits du for privé, Paris, 2005.

Cassan (Michel), Bardet (Jean-Pierre), Ruggiu (François-Joseph), Les écrits du for privé : objets matériels, objets édités. Actes du colloque de Limoges, 17-18 novembre 2005, Limoges, 2007.

Un site a été créé pour rendre compte de la vitalité de ce courant de recherche : http://www.ecritsduforprive.fr/.

Autre secteur en pleine expansion à l’échelle européenne, où la France n’a pas encore pris pleinement sa place, les modes de communication politique :

Nubola (Cecilia) et Würgler (Andreas), Suppliche e gravamina. Politica, amministrazione, giustizia negli Stati italiani e nel Sacro Romano Impero (secc. XIV-XVIII), Bologne, 2002 (Annali dell’Istituto storico italo-germanico in Trento, Quaderni 59)

Nubola (Cecilia) et Würgler (Andreas), Forme della communicazione politica in Europa nei secoli XV-XVIII. Suppliche, gravamina, lettere, Bologne, 2004 (Annali dell’Istituto storico italo-germanico in Trento, Contributi 14).

2. Histoire, érudition et diplomatique à l’âge moderne

2.1. Érudition et édition de textes (XVIe-XVIIe siècles)

L’historiographie de la « pratique historienne » avant les conquêtes de la diplomatique est bien fournie et depuis longtemps :

Fueter (Eduard), Histoire de l'historiographie moderne, Paris, 1914. [Trad. de Geschichte der neueren Historiographie, Berlin et Munich, 1911 (Handbuch der mittelalterlichen und neueren Geschichte, Abteilung 1. Allgemeines).]

Evans (Wilfred Hugo), L'historien Mezeray et la conception de l'histoire en France au XVIIe siècle, Paris, 1930.

Polman (Pontien), L'élément historique dans la controverse religieuse du XVIe siècle, Gembloux, 1932.

Yates (Frances A.), The French academies of sixteenth century, Londres, 1947.

Dufour (Alain), Histoire politique et psychologie historique, Genève, 1966 (Travaux d’histoire éthico-politique, 11).

Croce (Benedetto), Théorie et histoire de l'historiographie , Genève, 1968 (Travaux d’histoire éthico-politique, 19). [Prem. éd. it., 1920.]

Kelley (Donald), Foundations of modern historical scholarschip. Language, law and history in the French Renaissance, New York-Londres, 1970.

Lefebvre (Georges), La naissance de l'historiographie moderne, Paris, 1971 (Nouvelle bibliothèque scientifique, 50).

Dubois (Claude-Gilbert), La conception de l'histoire en France au XVIe siècle (1560-1610), Paris, 1977.

Grell (Chantal) et Dufays (Jean-Michel) (éd.), Pratiques et concepts de l’histoire en France. Colloque tenu à Paris en Sorbonne les 22 et 23 mai 1989, Paris, 1990 (Mythes, critique et histoire, 4).

Couzinet (Marie-Dominique), Histoire et méthode à la Renaissance. Une lecture de la Methodus ad facilem historiarum cognitionem de Jean Bodin , Paris, 1996 (Philologie et Mercure).

Deux auteurs en particulier réservent à l’usage des archives une place de choix, Jean Du Tillet et Étienne Pasquier :

Du Tillet (Jean), Recueil des roys de France, ensemble le rang des grands de France, Paris, J. Du Puys, 1580.

Pasquier (Étienne), Les recherches de la France […], 2 vol. in-fol., Amsterdam, Compagnie des libraires associez, 1723 [Prem. éd. en 1560 ; rééd. critique par Marie-Luce Demonnet et al., 3 vol., Paris, 1996 (Textes de la Renaissance, 11)].

Sur leurs méthodes de travail, on pourra voir

Brown (Elisabeth A. R.), Jean du Tillet et les archives de France, dans Histoire et archives, 2, 1997, p. 29-63.

Bouteiller (Paul), Un historien du XVIe siècle. Étienne Pasquier, dans Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, 6, 1945, p. 357-392. [Extrait d’une thèse de l’École des chartes. Nombreuses autres contributions de cet auteur sur le même sujet.]

L’érudition est clairement présente chez quelques historiens de la première moitié du XVIIe siècle, au nombre desquels on retiendra les noms d’André Duchesne (ou Du Chesne), Scévole II et Louis de Sainte-Marthe, Jean Besly, Théodore Godefroy et Jacques et Pierre Dupuy. Ils ont principalement, mais non exclusivement, illustré leurs méthodes dans des publications à visée généalogique. Quelques œuvres marquantes :

Duchesne (André), Histoire généalogique de la maison royale de Dreux (…), Paris, Cramoisy, 1631. [Parmi une abondante production du même ordre.]

Godefroy (Théodore), Le cérémonial françois contenant les cérémonies observées en France (…), 2e éd., 2 vol., Paris, Cramoisy, 1649.

Dupuy (Pierre), Traité des droits et libertez de l’Église gallicane, 2e éd., 2 vol., Paris, Cramoisy, 1651. [Prem. éd. 1639 ; le tome II est un volume de Preuves.]

Sainte-Marthe (Scévole et Louis de), Histoire généalogique de la maison de France (…), 2e éd., 2 vol., Paris, N. Buon, 1628.

Besly (Jean), Histoire des comtes de Poictou et ducs de Guyenne (…), Paris, Alliot, 1647.

Sur leurs travaux et pour une mise en perspective de leur apport à l’érudition :

Fossier (François), La charge d’historiographe du seizième au dix-neuvième siècle, dans Revue historique, 258, 1977, p. 73-92.

Ranum (Orest), Artisans of Glory : writers and historical thought in seventeenth-century France, Chapel Hill, 1980.

Fossier (François), À propos du titre d’historiographe sous l’Ancien Régime, dans Revue d’histoire moderne et contemporaine, 32, 1985, p. 361-417. [Réponse et correctifs à la publication de Ranum de 1980.]

Ranum (Orest), Historiographes, historiographie et monarchie en France au XVIIe siècle, dans Bercé (Yves-Marie) et Contamine (Philippe) (éd.), Histoire de France, historiens de la France. Actes du colloque international, Reims, 14 et 15 mai 1993, Paris, 1994, p. 149-163.

Butaud (Germain) et Piétri (Valérie), Les enjeux de la généalogie (XIIe-XVIIIe siècle) : pouvoir et identité, Paris, 2006 (Mémoires, 125).

Bury (Emmanuel), La tradition gallicane : les historiographes et l’érudition en France (fin XVIe-milieu XVIIe siècle), dans Chantal Grell dir., Les historiographes en Europe de la fin du Moyen Âge à la Révolution, Paris, 2006 (Mythes, critique et histoire), p. 313-323.

Grell (Chantal), Les historiographes en France, XVIe-XVIIe siècles, dans Chantal Grell dir., Les historiographes en Europe (…), p. 127-156.

2.2. Érudition et diplomatique (XVIIe-XVIIIe siècles)

Tableau général dans:

Kriegel (Blandine), Les Historiens et la monarchie, Paris, 4 vol., 1988 [Rééd. L'histoire à l'âge classique, Paris, 1996, 4 vol. (Quadrige)] :

  • 1. Jean Mabillon [Mabillon, Nicolas Fréret, Jacob-Nicolas Moreau]
  • 2. La défaite de l'érudition [Archives, théologie et politique]
  • 3. Les académies de l'histoire [Congrégation de Saint-Maur, Académie des inscriptions et belles lettres]
  • 4. La République incertaine [Cabinet des chartes].

Voir aussi :

Grell (Chantal) et Dufays (Jean-Michel), Pratiques et concepts de l’histoire en Europe, XVIe-XVIIIe siècle (…), Paris, 1990 (Mythes, critique et histoire, 4).

Sur l’érudition ecclésiastique :

Mabillon (Jean), De Re diplomatica libri VI in quibus quidquid ad veterum instrumentorum antiquitatem, materiam, scripturam et stilum ; quidquid ad sigilla, monogrammata, subscriptiones ac notas chronoligicas ; quidquid inde ad antiquariam, historicam forensemque disciplinam pertinet, explicatur et illustratur. Accedunt commentarius de antiquis regum Francorum palatiis ; veterum scripturarum varia specimina, tabulis LX comprehensa ; nova ducentorum, et amplius, monumentorum collectio, in-fol., Paris, L. Billaine, 1681. [2e éd., Paris, C. Robustel, 1709.]

Mabillon (Jean), Traité des études monastiques dans les cloîtres, 2 vol., Paris, 1691 [Polémique avec l'abbé de Rancé].

Toustain (Charles-François) et Tassin (René-Prosper), Nouveau traité de diplomatique [...] par deux religieux de la Congrégation de Saint-Maur, 6 vol. in-4°, Paris, Desprez et Cavelier, 1750-1765.

Dantier (Alphonse), Rapport sur les correspondances inédites des bénédictins de Saint-Maur, Paris, 1857.

Babelon (Ernest), Une querelle scientifique entre jésuites et bénédictins, origine de la diplomatique, dans Le contemporain, 1, 1878, p. 297-320.

Leclerq (Henri), Mabillon [...], 2 vol., Paris, 1953.

Religion, érudition et critique à la fin du XVIIe siècle, Paris, 1968.

Neveu (Bruno), Érudition et religion aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1994.

Sur le passage de l’érudition des mauristes à une entreprise plus strictement monarchique :

Neveu (Bruno), Mabillon et l'historiographie gallicane vers 1700, dans Historische Forschung im 18. Jahrhundert, Bonn, 1976, réimpr dans Id., Érudition et religion aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1994, p. 175-233.

Sur l’histoire au XVIIIe siècle :

Mornet (Daniel), Les origines intellectuelles de la Révolution française: 1715-1787, Paris, 1933.

Roche (Daniel), Sciences et pouvoirs dans la France du XVIIIe siècle, 1666-1803, Annales ESC, 1974, p. 738-748.

Duranton (Henri), Le métier d'historien au XVIIIe siècle, dans Revue d’histoire moderne et contemporaine, 23, 1976, p. 481-500.

Weil (Françoise), Le dilemme de l'histoire. L'histoire au XVIIIe siècle, Aix-en-Provence, 1980.

Grell (Chantal), L’histoire entre érudition et philosophie. Étude sur la connaissance historique à l’âge des Lumières, Paris, 1993 (Questions).

Fumaroli (Marc) et Grell (Chantal) (dir.), Historiographie de la France et mémoire du royaume au XVIIIe siècle, Paris, 2006 (Bibliothèque d’histoire moderne et contemporaine, 18).

Quelques-unes des principales et plus significatives publications de l'Académie des inscriptions et belles lettres et ses publications. :

Laurière (Eusèbe de), Secousse (Denis-François), Vilevault (Louis-Guillaume), Bréquigny (Louis-Georges), Pastoret (Amédée de), Pardessus (Jean-Marie), Recueil des ordonnances des rois de France de la troisième race, recueillies par ordre chronologique […], 23 vol., Paris, 1723-1849. [S’arrête en 1514.]

Laurière (Eusèbe de), Textes des coutumes de la prévôté et vicomté de Paris, 3 vol., Paris, Nyon, 1777.

Les travaux de l'Académie des inscriptions et belles lettres. Histoire et inventaire des publications, Paris, 1947.

Sur le Cabinet des chartes :

Moreau (Jacob-Nicolas), Plan des travaux littéraires ordonnés par S. M. pour la recherche, la collection et l'emploi des monumens de l'histoire et du droit public de la monarchie françoise, Paris, 1782.

Champollion-Figeac (Aimé), Notice sur le cabinet des chartes et diplômes de l'histoire de France, Paris, 1827.

Champollion-Figeac (Aimé), Correspondance de M. de Bréquigny relative à ses recherches sur l'histoire de France dans les archives d'Angleterre, Paris, 1831.

Charmes (Xavier), Le comité des travaux historiques, 3 vol., Paris, 1881 [T. 1 : introduction et documents sur le Cabinet des chartes ; T. 2 : Documents sur le Comité 1833-1885 ; T. 3 : instructions du Comité au XIXe siècle].

Omont (Henri), Inventaire des manuscrits de la collection Moreau, Paris, 1891.

Antoine (Michel), Le secrétariat d'État de Bertin, 1763-1780, dans Positions des thèses […] de l’École des chartes, Paris, 1948.

Gembicki (Dieter), Histoire et politique à la fin de l'Ancien Régime, Jacob-Nicolas Moreau (1718-1803), Paris, 1979.

3. Enjeux de la diplomatique de l’époque moderne

On renverra pour des réflexions épistémologiques à :

Dumont (Michel), Diplomatique et histoire du droit, dans Revue historique de droit français et étranger, 4e s., 29, 1951, p. 79-92. [L’histoire du droit commencerait là où finit la diplomatique…]

Bautier (Robert-Henri), Leçon d’ouverture du cours de diplomatique à l’École des chartes, dans Bibliothèque de l’École des chartes, 119, 1961, p. 194-225, réimpr. dans, du même, Chartes, sceaux et chancelleries, 2 vol., Paris, 1990 (Mémoires et documents de l’École des chartes, 34), t. I, p. 3-33.

Les grandes synthèses proposées a priori pour l’époque médiévale font quelques incursions dans les siècles modernes :

Giry (Arthur), Manuel de diplomatique, Paris, 1894.

Bouärd (Alain de), Manuel de diplomatique française et pontificale, t. I, Diplomatique générale, Paris, 1929.

Les titres de la seconde moitié du XXe siècle font une place plus large à l’époque moderne, quand il n’en traitent pas principalement :

Tessier (Georges), Diplomatique royale française, Paris, 1962.

Michaud (Hélène), La Grande chancellerie et les écritures royales au XVIe siècle (1515-1589), Paris, 1967 (Mémoires et documents publiés par la Société de l’École des chartes, 17).

Les réflexions les plus récentes prennent souvent l’acte royal comme support de travail :

Barbiche (Bernard), La diplomatique des actes de l’époque moderne XVIe-XVIIIe siècle, dans Gazette des archives, 172, 1996, p. 19-36.

Henning (Eckart), Wie die « Aktenkunde » entstand. Zur Disziplingenese einer historischen Hilfswissenschaft und ihrer weiteren Entwicklung im 20. Jahrhundert, dans Friedrich Beck, Wolfgang Hempel et Eckart Henning, Archivistica docet. Beiträge zur Archivwissenschaft und ihres interdisziplinären Umfelds, Potsdam, 1998 (Potsdamer Studien, 9), p. 439-461, repris dans Auxilia historica. Beiträge zu den historischen Hilfswissenschaften und ihren Wechselbeziehungen, 2e éd., Cologne-Weimar-Vienne, 2004, p. 105-127.

Stein (Wolfgang), Die Klassifikation des französischen und französischsprachigen Schriftgutes der frühen Neuzeit in deutschen Archiven zwischen deutscher Aktenkunde und französischer diplomatique moderne, dans Archiv für Diplomatik, 44, 1998, p. 211-274.

Kloosterhuis (Jürgen), Amtliche Aktenkunde der Neuzeit. Ein hilfswissenschaftliches Kompendium, dans Archiv für Diplomatik, 45, 1999, p. 465-563.

Stein (Wolfgang), Comment constituer une diplomatique royale française moderne ? Les approches de la diplomatique française et de l’Aktenkunde allemande, dans Histoire et archives, 8, 2000, p. 33-58. [Version légèrement adaptée et révisée du texte en allemand de 1998.]

Barbiche (Bernard), La diplomatique royale française de l’époque moderne, dans Archiv für Diplomatik, 52, 2006, p. 417-427.

Poncet (Olivier), Défense et illustration de la diplomatique de l’époque moderne, dans Archiv für Diplomatik, 52, 2006, p. 395-416.

4. La critique des faux

Réalité de l’époque moderne, les faux n’ont toutefois pas attiré les historiens et les diplomatistes et suscité des études comparables à celles des médiévistes. La bibliographie est donc, pour l’instant, des plus réduites. On signalera malgré tout quelques pistes :

Maugis (Édouard), Note sur un procès en falsification d’un registre du Parlement et sur l’origine de la formule « Religion prétendue réformée », dans Revue d’histoire du droit français et étranger, 43 (1919), p. 428-434.

Bautier (Robert-Henri), Les faux dans l'histoire, dans Le faux dans l'art et dans l'histoire [exposition du Comité des salons artistiques de la police], Paris, 1955. [184 numéros.]

Lebigre (Arlette), Un cas de responsabilité notariale à la fin du XVIe siècle, dans Le Gnomon 102, 1996, p. 4-6. [À propos d’un procès criminel de 1583 pour faux acte notarié.]

Béroujon (Anne), Comment la science vient aux experts. L’expertise d’écriture au XVIIIe siècle à Lyon, dans Genèse, 70, 2008, p. 4-25.

5. Les supports des documents

La bibliographie spécifique à l’emploi de ces deux supports que sont le papier et le parchemin dans les administrations de l’époque moderne est pour ainsi dire inexistante. En dehors des renvois possibles aux dictionnaires de l’époque (Répertoire de jurisprudence de Guyot, Encyclopédie, Encyclopédie méthodique), on verra, pour la production et l’usage du papier à cette époque, la bibliographie d’histoire du livre.

Le parchemin est le parent pauvre, pour l’heure, des travaux disponibles :

Rück (Peter) (éd.), Pergament : Geschichte, Struktur, Restaurierung, Herstellung, Sigmaringen, 1991 (Historische Hilfswissenschaften, 2).

Fuchs (Robert), Pergament. Geschichte, Material, Konservierung, Restaurierung, Munich, 2001 (Kölner Beiträge zur Restaurierung und Konservierung von Kunst- und Kulturgut, 12).

Zench (Ulrike) et Benthien (Claudia) (éd.), Verborgen im Buch verborgen im Körper : Haut zwischen 1500 und 1800, Wiesbaden, 2003 (Ausstellungskataloge der Herzog August Bibliothek, 82).

Perrin (Éric), L’origine du parchemin et le procès des notaires royaux, Le Coudray-Macouard, 2002. [À propos d’un procès des notaires de Saumur au XVIIIe siècle.]

Sur le papier, voir la bibliographie spécifique du cours d’histoire du livre. Les origines et le développement de l’usage du papier timbré ont pour leur part fait l’objet d’études diverses, des synthèses institutionnelles et politiques sur son introduction jusqu’aux recueils de timbres en vigueur à cette époque :

Le Moyne de La Borderie (Arthur), La révolte du papier timbré advenue en Bretagne en 1675. Histoire et documents, Saint-Brieuc, 1884.

Salefranque (Léon), Étude historique et anecdotique. Le timbre à travers l’histoire, Rouen, 1890.

Lemaire (Jean), La révolte dite du papier timbré ou des Bonnets rouges en Bretagne en 1675. Étude et documents, Paris, 1898.

Ris-Paquot, Étude sur les timbres fiscaux de la généralité d’Amiens de 1673 à 1793, dans Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, 33, 1899, p. 657-689.

Devaux (Alexandre), Les papiers et parchemins timbrés de France : Ancien Régime 1673-1791, Lille, 1911. [900 reproductions.]

6. Langue des actes

Sur l’emploi et la persistance du latin à l’époque moderne :

Berriat Saint-Prix, Mémoires sur l’emploi de la langue latine dans les actes anciens et sur sa prohibition au 16e siècle, dans Mémoires de la Société royale des Antiquaires de France, 6, 1824, p. 273-296.

Waquet (Françoise), Le latin ou l’empire d’un signe (XVIe-XXe siècle), Paris, 1998 (Évolution de l’humanité).

Barbiche (Bernard) et Poncet (Olivier), Maintien et recul du latin dans les actes du roi de France de la première moitié du XVIe siècle, dans Olivier Guyotjeannin dir., La langue des actes. Actes du XIe Congrès international de diplomatique (Troyes, jeudi 11-samedi 13 septembre 2003), consultable à l’url http://elec.enc.sorbonne.fr/document205.html.

Concernant le développement de la langue française à l’époque moderne, outre les indications fournies par la bibliographie de philologie romane, on pourra consulter quelques généralités de valeur variable :

Brunot (Ferdinand), Histoire de la langue française des origines à 1900, 8 vol., Paris, 1905-1939 [Un classique. Ici particulièrement intéressants : Tome III, La formation de la langue classique (1600-1660) ; Tome IV, La langue classique (1660-1715) ; Tome V, Le français en France et hors de France au XVIIe siècle ; Tome VII, La propagation du français en France jusqu’à la fin de l’Ancien Régime ; Tome VIII, Le français hors de France au XVIIIe siècle].

Febvre (Lucien), Langue et nationalité en France au XVIIIe siècle, dans Revue de Synthèse historique, 42, 1926

Certeau (Michel de), Julia (Dominique), Revel (Jacques), Une politique de la langue. La Révolution française et les patois, Paris, 1975 (Bibliothèque des histoires).

Balibar (Renée), L’institution du français. Essai sur le colinguisme des carolingiens à la République, Paris, 1985 (Pratiques théoriques).

Merlin (Hélène), Langue et souveraineté en France au XVIIe siècle. La production autonome d’un corps de langage, dans Annales. Histoire, sciences sociales, 49, 1994, p. 369-394.

L’ordonnance de Villers-Cotterêts, ses développements et son interprétation ont fait l’objet d’études quelquefois passionnées :

Brun (Auguste), Recherches historiques sur l’introduction du français dans les provinces du Midi : Languedoc, Guyenne, Limousin, Provence, Paris, 1923.

Febvre (Lucien), Politique royale ou civilisation française ?, dans Revue de synthèse historique, 38, 1924, p. 37-53.

Peyre (Henri), La royauté et les langues provinciales, Paris, 1933 [Thèse de la Faculté de droit.]

Laurent (Jean-Paul), L’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) et la conversion des notaires à l’usage exclusif du français en pays d’oc, dans Le Gnomon. Revue internationale d’histoire du notariat, n° 26, mai 1982, p. 41-64.

Trudeau (Danielle), L’ordonnance de Villers-Cotterêts et la langue française : histoire ou interprétation ?, dans Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, 45, 1983, p. 461-472.

Boulard (Gilles), L’ordonnance de Villers-Cotterêts : le temps de la clarté et la stratégie du temps, dans Revue historique, 609, 1999, p. 45-100.

Soleil (Sylvain), L’ordonnance de Villers-Cotterêts, cadre juridique de la politique linguistique des rois de France, dans Anne-Marie Le Pourhiet dir., Langue(s) et constitution(s), actes du colloque de Rennes, 7-8 décembre 2000, Aix-en-Provence, Paris, 2004 (Collection Droit Positif, série Travaux de l’association française des constitutionnalistes), p. 19-34.

Sur l’usage du français dans les actes publics :

Bruchet (Max), Note sur l’emploi du français dans les actes publics en Savoie, dans Revue Savoisienne, 1906, p. 41-46.

Torreilles (Philippe), La diffusion du français à Perpignan (1660-1700), Perpignan, 1914.

Brun (Auguste), L’introduction de la langue française en Béarn et en Roussillon, Paris, 1923.

Van Goethem (Herman), La politique des langues en France, 1620-1804, dans Revue du Nord, 71, 1989, p. 437-460. [Surtout neuf pour la période révolutionnaire et impériale.]

Sur l’usage du français dans les négociations diplomatiques, outre les apports de Brunot (cf. plus haut), on pourra voir :

Scott (James-Brown), Le français, langue diplomatique moderne/ Étude critique de conciliation internationale, Paris, 1924.

Braun (Guido), Frédéric-Charles Moser et les langues de la diplomatie européenne (1648-1750), dans Revue d’histoire diplomatique, 113, 1999, p. 261-278.

Braun (Guido), Une tour de Babel ? Les langues de la négociation et les problèmes de traduction au congrès de la paix de Westphalie (1643-1649), dans Le diplomate au travail. Entscheidungsprozesse, Information und Kommunikation im Umkreis des Westfälischen Friedenskongresses, éd. Rainer Babel, Munich, 2005 (Pariser Historische Studien, 65), p. 139-172.

Enfin, à titre d’ouverture étrangère et parcequ’il n’existe pas réellement d’équivalent en France :

Elliott (John Huxtable), Lengua e imperio en la España de Felipe IV, Salamanque, 1994 (Acta Salmanticensia. Estudios históricos y geográficos, 91).

7. Cryptographie

La question de la cryptographie, appliquée de manière de plus en plus systématique aux correspondances diplomatiques au XVIe siècle puis militaires à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, fait l’objet d’une abondante bibliographie. Pour de premières approches, on pourra voir :

VigenÈre (Blaise de), Traicté des chiffres ou secrète manière d’escrire, Paris, 1586, rééd., Paris, 1996. [Par le concepteur du « chiffre carré », qui connut un grand succès au XVIIIe siècle.]

Valério (Paul-Louis-Eugène), De la cryptographie, essai sur les méthodes de déchiffrement, 2 vol., Paris, 1893-1896 [Par un capitaine de l’armée française. La deuxième partie est suivie du déchiffrement de la correspondance de Henri IV avec le landgrave de Hesse.]

Ceillier (Remi), La cryptographie, Paris, 1948 (Que sais-je, 116).

Richard (Jean), La cryptographie, dans Charles Samaran (dir.), L’histoire et ses méthodes, Paris, 1961 (Encyclopédie de la Pléiade, 11), p. 616-632.

Müller (André), Les écritures secrètes, Paris, 1971 (Que sais-je, 116)

Müller (André), Le décryptement, Paris, 1983 (Que sais-je, 2112).

Allaire (Bernard), Le décodage de la correspondance chiffrée des diplomates espagnols au XVIe siècle, dans Albert (Pierre) (éd.), Correspondre jadis et naguère. 120e congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Aix-en-Provence, 1995, Paris, 1997, p. 207-218.

Monts de Savasse (Jacques de), Les chiffres de la correspondance diplomatique des ambassadeurs d’Henri IV, en l’année 1590, dans Albert (Pierre) (éd.), Correspondre jadis et naguère. 120e congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Aix-en-Provence, 1995, Paris, 1997, p. 219-228.

8. Validation des actes

Il n’existe pas à proprement parler d’études dédiées à la sigillographie de l’époque moderne et l’on renverra à la bibliographie de diplomatique médiévale sur le sujet On signalera malgré tout :

Dalas (Martine), Cachets révolutionnaires, Nanterre, 1991.

L’usage de la signature à l’époque moderne, en-dehors des études spécifiques sur telle ou telle catégorie de documents, n’a que rarement objet de travaux d’ampleur. Au-delà des recherches sur le for privé (voir plus haut), on renverra à :

Fraenkel (Béatrice), La signature : genèse d’un signe, Paris, 1992. (Bibliothèque des histoires)