Outils et instruments de travail
Faute d’équivalent pour l’époque moderne, on aura soin de recourir à :
Guyotjeannin (Olivier), Pycke (Jacques) et Tock (Benoît-Michel), Diplomatique médiévale, Turnhout, 1993 (L’Atelier du médiéviste, 2).
Fondamental (y compris pour l’époque moderne) :
Commission internationale de diplomatique, Vocabulaire international de la diplomatique, éd. Maria Milagros Carcel Ortí, Valencia, 1994, 2e éd. revue 1997. [Les définitions sont rédigées en français et suivies de la traduction des termes dans les principales langues européennes.]
Pour les recommandations et conseils éditoriaux :
Barbiche (Bernard) et Chatenet (Monique) (dir.), L’édition des textes anciens XVIe-XVIIIe siècle, 2e éd., Paris, 1993 (Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Documentation et méthodes, 1) [[1re édition 1990. Une version actualisée est disponible sur le site de l’École, http://theleme.enc.sorbonne.fr/document28.html].
Alors que l’Allemagne dispose d’une revues active, il n’existe pas de revue spécialisée en France, en-dehors de :
Archiv für Urkundenforschung, 1908-1944, à laquelle succède depuis 1955 Archiv für Diplomatik, Schriftsgeschichte, Siegel- und Wappenkunde.
Bibliothèque de l'École des chartes, depuis 1839.
1. Normes et usages chronologiques
1.1. Généralités
Outre les remarques générales figurant dans les manuels usuels (en particulier A. Giry, Manuel de diplomatique, op. cit., p. 79-314), on pourra, pour certaines questions approfondir et actualiser ses connaissances dans quelques domaines particuliers.
De manière générale, la question des usages du temps, y compris des calendriers, a été récemment abordée dans tous ses aspects à travers un recueil de contributions originales :
Hubert (Marie-Clotilde) (éd.), Construire le temps. Normes et usages chronologiques à l’époque moderne et contemporaine, numéro spécial de la Bibliothèque de l’École des chartes, 157, 1999, p. 337-508.
Il complète :
Cordoliani (Alfred), Comput, chronologie, calendriers, dans Charles Samaran dir., L'histoire et ses méthodes, Paris, 1961 (Encyclopédie de la Pléiade), p. 37-51.
Pour une approche plus « culturelle » de l’histoire des systèmes de datation et de calendriers :
Lebrun (François) et al., Le calendrier agro-liturgique dans la société traditionnelle de la France de l’Ouest (XVIIe-XIXe siècles), dans François Lebrun et Normand Séguin éd., Sociétés villageoises et rapports villes-campagnes au Québec et dans la France de l’Ouest, XVIIe-XXe siècle, Paris-Rennes, 1987, p. 347-352.
Maget (Marcel), Les dates de mutations locatives des biens ruraux. Esquisses cartographiques d’après les recueils d’usages locaux, dans Le folklore paysan, Paris, 1942 (Études agricoles d’économie corporative, 4), p. 317-344. [Par un ethnologue.]
Pichet (M.), Un calendrier traditionnel, dans Michel François dir., La France et les Français, Paris, 1972 (Encyclopédie de la Pléiade), p. 101-129.
1.2. Réformes chronologiques de l’époque moderne
L’adoption du style du 1er janvier n’a pas été spécifiquement étudiée en dehors de :
Tessier (Georges), Parlement de Paris et style du 1er janvier, dans Bibliothèque de l’École des chartes, 101, 1940, p. 233-236.
Daubresse (Sylvie), Le 1er janvier, premier jour de l’année (1564), dans Revue de la Bibliothèque nationale de France, 4, 2000, p. 65-69.
On pourra s’informer de l’ambiance générale des réformes de cette période dans :
Boutier (Jean), Dewerpe (Alain), Nordman (Daniel), Un tour de France royal : le voyage de Charles IX (1564-1566), Paris, 1984 (Collection historique).
La réforme du calendrier grégorien a fait l’objet depuis longtemps d’études ou de notes monographiques dédiées à la situation de tel ou tel pays, comme par exemple :
Uhrliz (Karl), Die Einführung der Gregorianischen Kalenders in Wien, dans Mitteilungen des Instituts für österreichische Geschichtsforschung, 12, 1891, p. 639-646.
Le Fort (Charles), L’introduction du calendrier grégorien à Genève en 1701, dans Mémoires et documents publiés par la Société d’histoire et d’archéologie de Genève, 22, 1886, p. 348.
De Keyser (Walter), Le commencement de l'année en Hainaut et la réforme de Philippe II en 1575, dans Bulletin de la Commission Royale d'Histoire, 145 (1979), p. 25-113.
Une synthèse, toujours utile, sur cette réforme majeure et ses avant-projets est proposée par :
Kaltenbrunner (Ferdinand), Die Vorgeschichte der Gregorianischen Kalendarreform, dans Sitzungsberichte der phil.-hist. Klasse der k. (Wiener) Akademie der Wissenschaften, 82, 1876, p. 289-414.
Kaltenbrunner (Ferdinand), Die Polemik über die Gregorianische Kalendarreform, dans Sitzungsberichte der phil.-hist. Klasse der k. (Wiener) Akademie der Wissenschaften, 83, 1877, p. 485-586.
Elle peut être complétée par un volume commémoratif :
Coyne (George V.), Hoskin (Michael Anthony) et Pedersen (Olaf) (éd.), Gregorian reform of the calendar : proceedings of the Vatican Conference to commemorate its 400th anniversary, 1582-1982, [Rome], 1983.
L’application de la réforme en France vient d’être récemment et sérieusement revisitée :
Delatour (Jérôme), Noël le 15 décembre : la réception du calendrier grégorien en France (1582), dans Bibliothèque de l’École des chartes, 157, 1999, p. 369-416.
Pour l’application de la réforme en Angleterre et en Irlande, on verra :
Bond (John J.), Handy-book of rules and tables for verifying dates with the christian era (…), Londres, 1889.
2. Compter et mesurer
Au-delà de l’intérêt qu’elle représente pour la critique des documents, l’histoire de la mesure appartient à l’histoire de la civilisation européenne :
Bloch (Marc), Le témoignage des anciennes mesures agraires, dans Annales d’histoire économique et sociale, 6, 1934, p. 280-282.
Zemon Davis (Natalie), Sixteenth-Century French arithmetics on the business life, dans Journal of the history of ideas, 21, 1960, p. 18-48. [À compléter par : Thomas (Keith), Numeracy in early modern England, dans Transactions of the Royal Historical Society, 5e s., 37, 1987, p. 103-132.]
Kula (Witold), Les mesures et les hommes, Paris, 1984.
Hocquet (Jean-Claude), Les mesures ont aussi une histoire, dans Histoire et mesure, 1, 1986, p. 35-49.
Une mise à jour des problématiques et une actualité de la recherche est à rechercher dans la revue :
Histoire et mesure, depuis 1986. [Les articles publiés entre 1986 et 2000 inclus sont consultables sur le portail Persée.]
2.1. Métrologie
On commencera par envisager la question de manière globale à travers :
Garnier (Bernard), Hocquet (Jean-Claude) et Woronoff (Denis) (dir.), Introduction à la métrologie historique, Paris, 1989 (Histoire, 21).
Hocquet (Jean-Claude), Une activité universelle : peser et mesurer à travers les âges. VIe congrès international de métrologie historique, Lille, 23-27 septembre 1993, Caen, 1994 (Cahiers de métrologie, 11).
Hocquet (Jean-Claude), La métrologie historique, Paris, 1995 (Que Sais-je ?, 2972).
Hocquet (Jean-Claude) (éd.), La diversité locale des poids et mesures dans l’ancienne France. IIe congrès international de métrologie historique, Douai, 2-3 décembre 1994, Caen, 1996 (Cahiers de métrologie, 14).
Des bibliographies permettent d’aller plus loin :
Burguburu (Paul), Essai de bibliographie métrologique universelle, Paris, 1932. [Extrait du Bibliographe moderne, 1926-1932.]
Garnier (Bernard), La bibliothèque métrologique de l’Institut d’histoire moderne et contemporaine : bibliographie, dans Cahiers de métrologie, 2, 1984), p. 87-111.
Voir surtout, parce que particulièrement adapté à un public de modernistes français, les orientations bibliographiques plus récentes données dans :
Guyotjeannin (Olivier), Métrologie française d’Ancien Régime : guide bibliographique sommaire, dans La Gazette des archives, n. s. 139, 1987, p. 233-247. [Un supplément a paru : ibid., n. s. 154, 1991, p. 197-200.]
Au-delà de ces études qui privilégient une approche d’histoire culturelle autant que politique et technique, des outils existent pour l’historien qui ne doit pas oublier que les notions contemporaine d’exactitude et de précision ne sont pas toujours pertinentes pour aborder la documentation et les mentalités de l’époque moderne. Ne pas oublier en outre que la cartographie des ressorts de diverse nature de l’époque moderne est à la fois imprécise et fluctuante et que les opérations de conversions rétrospectives dans le système métrique ne s’appuient guère que sur des textes rarement antérieurs au XVIIe siècle et le plus souvent sur les opérations effectuées à l’époque de la Révolution française.
Plus utile d’un point de vue lexical que pour les conversions proposées :
Zupko (Ronald Edward), French weights and measures before the Revolution : a dictionary of provincial and local units, Bloomington, 1978.
Malgré toutes ces réserves, il y a de véritables réussites à signaler.
Une collection, qui a d’abord privilégié la partie méridionale de la France, vise à compiler les tables de conversion confectionnées principalement à l’époque de la Révolution et du Consulat (encore en 1839-1840) :
Charbonnier (Pierre) (dir.), Les anciennes mesures locales du Massif central d’après les tables de conversion, Clermont-Ferrand, 1990. [Allier, Ardèche, Aveyron, Cantal, Corrèze, Creuse, Loire, Haute-Loire, Lozère, Puy-de-Dôme, Haute-Vienne.]
Charbonnier (Pierre) (dir.), Les anciennes mesures locales du Midi méditerranéen d’après les tables de conversion, Clermont-Ferrand, 1994. [Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Aude, Bouches-du-Rhône, Corse, Gard, Hautes-Alpes, Hérault, Pyrénées-Orientales, Var, Vaucluse.]
Poitrineau (Abel) (dir.), Les anciennes mesures locales du Sud-Ouest d’après les tables de conversion, Clermont-Ferrand, 1996. [Gironde, Dordogne, Lot-et-Garonne, Landes, Gers, Haute-Garonne, Landes, Gers, Haute-Garonne, Tarn, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Ariège.]
Charbonnier (Pierre) et Poitrineau (Abel) (dir.), Les anciennes mesures locales du Centre-Ouest d’après les tables de conversion, Clermont-Ferrand, 2001. [Charente, Charente-Maritime, Cher, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe, Deux-Sèvres, Vendée et Vienne.]
Pour une autre approche, plus archivistique (en particulier à partir du cadastre dit « napoléonien ») dans la collection Atlas historique et statistique des mesures agraires (fin XVIIIe-début XIXe siècle) :
Pétillon (Claude), Derville (Alain) et Garnier (Bernard), t. I, Nord et Pas-de-Calais, Cormelles-le-Royal, 1991.
Clade (Jean-Louis) et Chapuis (Catherine), t. II, Franche-Comté : Doubs, Jura, Haute-Saône, Cormelles-le-Royal, 1995.
Touzery (Mireille), t. III, Île-de-France, Caen, 2001.
À signaler aussi :
Miquet (Catherine) et Mollaret (Martine), Les mesures agraires d’Ancien Régime dans la Drôme d’après les documents du cadastre dit « napoléonien », Valence, 1994.
Ne pas négliger non plus les mises au points d’historiens, surtout ruralistes, dans leurs monographies au fil desquelles ils ont pu collecter des informations de première main. Par exemple :
Moriceau (Jean-Marc), Les fermiers de l’Île-de-France. L’ascension d’un patronat agricole, XVe-XVIIIe siècle, Paris, 1994. [Annexe 2, « Notice métrologique », p. 817-845.]
2.2. Monnaies
Même pour l’époque moderne, on se reportera avec profit à:
Bompaire (Marc), Dumas (Françoise), Numismatique médiévale, Turnhout, 2000 (L'Atelier du médiéviste, 7).
Une publication récente offre une introduction aussi savante qu’aisée d’accès au monde des monnaies, où l’époque moderne trouve une place de choix :
Amandry (Michel) et al., Dictionnaire de numismatique, Paris, 2001.
L’approche des diverses monnaies pourra se faire à partir de :
Wailly (Natalis de), Mémoire sur les variations de la livre tournois depuis le règne de saint Louis jusqu'à l'établissement de la monnaie décimale, dans Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 21 (1857), p. 177-427.
Levasseur (Émile), Mémoire sur les monnaies du règne de François Ier, dans Ordonnances de François Ier, Paris, 1902, t. 1, p. XI-CCXL.
DieudonnÉ (Adolphe), Manuel de numismatique française. Tome II : Les monnaies royales françaises depuis Hugues Capet jusqu'à la Révolution Paris, 1916.
Lafaurie (Jean) et Prieur (Pierre). Les monnaies des rois de France. Tome II : De François Ier à Henri IV, Paris et Bâle, 1956.
Duplessy (Jean), Les monnaies françaises royales de Hugues Capet à Louis XVI (987-1793). Tome II : De François Ier à Louis XVI, Paris et Maastricht, 1989.
Clairand (Arnaud), Monnaies de Louis XV. Le temps de la stabilité monétaire. 1726-1774, Paris, 1996.
Depeyrot (Georges) Histoire de la monnaie des origines au XVIIIe siècle, 3 vol., Wetteren, 1996.
Sur les mouvements monétaires de l’époque moderne, la bibliographie est abondante. On retiendra essentiellement, dans une perspective de critique des sources :
Richet (Denis), Le cours officiel des monnaies étrangères circulant en France au XVIe siècle, dans Revue historique, 125 (1961), p. 359-396. [Comporte des tableaux très utiles pour d’éventuelles équivalences au cours d’une période instable d’un point de vue monétaire.]
Monnier (Louis), Causes et conséquences économiques de la Saint-Barthélemy: étude sur le système monétaire en France de 1568 à 1578, dans Colloque L'amiral de Coligny et son temps, Paris, 24-28 octobre 1972, Paris, 1974.
Parsons (Jotham), Governing Sixteenth-Century France : The Monetary Reforms of 1577, dans French historical Studies, 26 (2003), p. 1-30.
Pillorget (René), Les problèmes monétaires français de 1602 à 1689, dans XVIIe siècle, 70-71 (1966), p. 107-130.
Lacour-Gayet (Robert), La réforme monétaire du cardinal de Fleury, dans Revue des Deux-Mondes, 1959, p. 669-683.
Thuillier (Guy), La réforme monétaire de 1785. Calonne et la refonte des louis, Paris, 2005 (Recueils de documents).