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1. Quelques outils généraux

L’onomasiologie part des thèmes (concepts, realia…) pour assembler en gerbes et étudier les termes s’y rapportant (ex. la savante thèse de Bertha Bosshart sur les dénominations de l’omelette en français, Zurich, 1932). Pourvue d’une dimension historique, les études onomasiologiques offrent à la compréhension des textes anciens une précieuse moisson, mais elles demeurent souvent très éclatées. De riches indications bibliographiques ont été réunies par Ralph DE GOROG, « Bibliographie des études de l’onomasiologie dans le domaine du français », dans Revue de linguistique romane, t. 37, 1973, p. 419-446, tentative malheureusement non mise à jour à l’heure actuelle. Très fouillée et munie d’un index des concepts (p. 440-446), cette bibliographie recense plus volontiers des études de détail (en tout plus de trois cent soixante, prises à tous les domaines) et repose presque exclusivement sur les recherches de linguistes et non d’historiens ; nous l’avons exploitée avec profit, mais n’en avons gardé que quelques titres assez généraux.

Les spécialistes du latin classique et médiéval offrent plusieurs outils.

De nombreux domaines, et des termes ou concepts choisis à titre d’exemple (index au t. V), sont ainsi passés en revue, avec bibliographie sélective, dans le manuel de Peter STOTZ, Handbuch zur lateinischen Sprache des Mittelalters, t. I, Munich, 2002 (Handbuch der Altertumswissenschaft, II-5/1), livre III, p. 301-500, « Wörter und Sache », dont nous avons également tiré profit.

Le manuel Medieval latin, an introduction and bibliographical guide, ed. by F.A.C. MANTELLO and A.G. RIGG, Washington (D.C.), 1996, p. 137-502, « Varieties of medieval Latinity », procède de même, mais les différentes sections hésitent souvent entre la lexicographie et un traitement encyclopédique du thème ; il est donc souvent moins utile sous l’aspect qui nous retient ici.

La tentative faite par Otto Hiltbrunner de recenser mot par mot les études consacrées à chacun est largement cantonnée au latin classique et, plus grave, se trouve interrompue (à cura : Bibliographie zur lateinischen Wortforschung, Berne-Munich, 1981-1992, 4 vol. parus).

Une bibliographie courante, très fouillée, des études de lexicographie du latin médiéval (voire des vernaculaires médiévaux pour peu qu’ils entretiennent un lien ténu avec le latin) est donnée dans Medioevo latino (Spolète, un vol. annuel depuis 1980), section « Lessicografia ».

Dans la revue Archivum latinitatis medii aevi [abrégée ALMA], anciennement Bulletin Du Cange, depuis 1924, paraissent régulièrement des articles lexicographiques sur tel mot ou tel sujet entrant dans nos domaines (les principaux sont cités ci-après ; tables générales 1924-1955) ; la revue est aussi en ligne (actuellement jusqu'en 1995) sur le site i-Revues de l’Inist.

Ces différentes entreprises ne traitent en fin de compte que d’exemples ou de petits cantons d’un espace lexical extraordinairement étendu. Si le vocabulaire des sentiments et sensations a été à l’honneur chez les historiens des littératures médiévales, les études spécifiquement consacrées aux langues techniques du Moyen Âge ont sauf exception baissé les bras devant la profusion des sources. Sauf exceptions, donc, c’est d’abord aux grands dictionnaires du latin ou des langues vernaculaires du Moyen Âge (et des siècles modernes) qu’il faudra se reporter, sur lesquels nous ne revenons pas ; et ensuite poursuivre l’enquête dans des ensembles hétéroclites de dictionnaires spécialisés de termes anciens, de dictionnaires anciens, de glossaires accompagnant des études ou des éditions, de mises au point spécialisées… : c’est à ces ensembles que nous voudrions fournir une ébauche d’introduction, dont les lacunes et les disparités sont gigantesques.